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Delain / Evergrey / Kobra And The Lotus Toulouse (Metronum) le 03/11/2016

Il y a deux ans et demi, lors de son dernier passage à Toulouse, Delain ouvrait pour Within Temptation au Phare, une salle de plus de 3000 places, dans laquelle on était, de mémoire, assez serrés.
Le 3 novembre 2016, Delain pose à nouveau ses valises dans la ville rose, cette fois en tête d'affiche mais dans une salle bien plus modeste. Mieux, ou moins bien ?
 
Avant que Charlotte Wessels et son équipe ne viennent répondre à cette question, c'est d'abord Kobra And The Lotus qui ouvrent la soirée avec leur Metal mélodique un peu kitsch. Pour ma part, j'avais découvert ce groupe lors du Hellfest 2012, où ils jouaient très tôt devant peu de monde, et j'en avais gardé un bon souvenir. Du coup, après les avoir revu ce soir-là, je me demande pourquoi je pensais tant de bien des Canadiens. Même si avoir de l'énergie à revendre est une excellente chose (qu'on ne leur enlèvera pas, soyons francs), en faire des caisses à ce point-là devient un peu une auto-caricature. On en vient même à préférer les parties un peu plus calmes... Mais surtout à regarder la montre. Vite, Evergrey, s'il vous plait...
 
On se réconcilie en effet avec la soirée quand enfin les Suédois investissent la scène. En entamant leur set par Passing Through, leur dernier single ultra-efficace, Evergrey convaincs sans mal à la fois ceux qui découvrent et ceux qui viennent pour eux. Le quintet est en grande forme et le fait sentir, que ce soit par leur attitude décomplexée ou grâce à la précision de leur jeu (on notera par exemple que Henrick Danhage réussit mieux le solo de Leave It Behind Us que ne le faisait Marcus Jidell, son interprète original sur l'album Glorious Collision !). Tom Englund offre une performance vocale incroyable, surtout dans In Orbit chanté sans Floor Jansen (Nightwish) où le frontman arrive tout de même à retransmettre les mêmes émotions, malgré un son un peu étouffé sur le chant lead lorsqu'on se situe près de la scène. Au rang des désagrément liés à la sonorisation, s'ajoute aussi un clavier un poil trop fort (pour une fois qu'on entend un clavier en live !), dont les phrasés aux sons électroniques couvrent parfois un peu les riffs des guitares. Le son reste globalement suffisamment bon pour apprécier l'excellent concert d'Evergrey.
 
C'est enfin Delain qui prend possession du Metronum. Fun fact : la même salle accueillait Enslaved la veille, et Inquisition le lendemain. Or c'est un peu toujours les mêmes têtes que l'on croise aux concerts extrêmes dans la ville rose, mais Delain (et les groupes de Metal Symphonique en général) semble attirer un autre public. La salle est en effet bien remplie, et on croise des papas qui accompagnent leur jeune progéniture, souvent des filles, mais surtout une immense majorité de métalleux inconnus au bataillon, en t-shirts Nightwish ou Epica.
Les Néerlandais entament leur set sans surprise avec le titre d'ouverture de leur dernier opus, Hands Of Gold (c'est le bassiste Otto Schimmelpenninck Van Der Oije (à vos souhaits) qui se charge des screams qu'Alyssa White-Gluz (Arch Enemy) a enregistré sur la version studio), puis avec Suckerpunch, déjà révélé sur l'EP Lunar Prelude sorti presque un an auparavant. Deux titres efficaces, très delainèsques, qui fixent l'ambiance pour leur heure et demi de jeu. Le groupe est tout sourire, les premiers rangs sont complètement à fond, et tous les morceaux sont dynamiques et entraînants... et se ressemblent, en fait. Delain lasse l'auditeur lambda, bien que les fans se régalent. Autant leur dernier album Moonbathers se laisse écouter, grâce à un format de 50 minutes rythmé par des pistes tantôt rapides, tantôt posées et mélancoliques ; autant le set auquel on a droit ce soir est propice à l'ennui (en dehors de la bonne idée de jouer Fire With Fire, qui se dénote par sa composante un peu Power Metal). Le pire c'est qu'au fond ils font extrêmement bien leur sauce, leur recette est rodée et bien ficelée, et pourtant sur le long terme ça ne prend plus. On se surprend même à penser que le format festival leur irait mieux, un show de 45 minutes qu'on regarderait sans déplaisir, mais de loin, en mangeant un burger à 11 euros. Après quelques regards fuyants, je m'aperçois que je ne suis pas le seul dans cet état d'esprit : certains passent un concert en mode second degré, se dandinant en rigolant tout en arborant un t-shirt Death ; alors qu'un attroupement se prépare devant le merch d'Evergrey, attendant que le groupe se montre. C'était peut-être encore les meilleures choses à faire. J'ai fini par faire les deux.

Zbrlah (Novembre 2016)

Toutes les photos de cette soirée sont à retrouver ici et sont signées Chazo.

Merci à Fred de SPM (et à Evergrey, parce que sinon...!).

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