Quand l'occasion se présente de voir Steve Harris, légendaire bassiste d'Iron Maiden, jouer dans une salle de 500 places (même pas complète !), Metalorgie répond présent.
C'est Voodoo Six a qui incombe la tâche d'ouvrir pour British Lion, le groupe de Steve Harris. Les Britanniques proposent un Rock groovy et burné, très dynamique, qui pourrait faire penser aux riffs XXL de Pantera ou de Rage Against The Machine, mais joués en son crunch par un groupe composé de membre de Gotthard et des Red Hot Chili Peppers des années 90. Leur son est très bon, seul un léger excès d'aigus dans les guitares l'empêche d'être excellent. Mais cette sonorisation incisive met la section rythmique vraiment en avant, pour le plus grand plaisir des fans du maître de cérémonie de ce soir, puisque le bassiste de Voodoo Six a une dégaine rappelant justement Steve Harris (version jeune), mais aussi quelques attitudes et même un jeu de main gauche assez proche ! Quant au frontman, il sautille partout quand il ne chante pas, apportant une vraie dimension scénique au concert. L'ambiance prend vraiment, le public participe, le groupe s'éclate de façon visible.
Un peu avant la fin de leur set, lorsque les Anglais annoncent qu'ils vont jouer un nouveau titre, issu de leur futur album, et qui est dédié au courage du monde du Rock après les attentats datant d'il y a un an, presque jour pour jour, la salle devient un tonnerre d'applaudissements et d'encouragements. Apres leurs 45 minutes de concert, les gars de Voodoo Six semblent donc réellement avoir conquis les Toulousains.
Le changement de plateau est géré facilement par l'équipe technique et British Lion débute son set pile à l'heure annoncée, après un sample d'intro qui débouche directement sur l'efficace This Is My God. "C'est notre musique, c'est notre religion !", lance le chanteur dans la langue de Shakespeare. Très agité, très tatoué, très casquetté, le bonhomme a tout du frontman Hardcore et pourtant sa voix est vraiment claire, à la frontière entre Rock et Pop. Aucune fébrilité en live, rien à redire sur le chant de Richard Taylor, même lorsque celui-ci empoigne une guitare folk lorsque les titres l'exigent. Les titres s'enchaînent, et le groupe ne perd pas de temps à papoter pour en jouer un maximum (d'ailleurs le concert durera dix minutes de plus que prévu, et British Lion gagnera du temps en annonçant à la fin de sa prestation "normalement on devrait sortir de scène, vous aller nous crier de revenir, on reviendra jouer deux titres de plus... Autant qu'on reste sur scène et qu'on fasse directement le rappel, mais vous pouvez quand même faire du bruit !").
Les titres joués sont issus de l'album sorti mi-2012, mais on a aussi droit à des inédits. Il nous est annoncé que chaque show de la tournée est enregistré pour compiler un album live qui contiendra donc, entre autres, ces nouvelles pistes. Bonne surprise !
Et Steve Harris dans tout ça ? Et bien, on ne voit que lui, tout simplement. Le charisme naturel de la superstar pousse les gens à regarder plus le bassiste que le vocaliste. Et bien entendu, le monsieur ne manque pas une occasion de faire un clin d'œil à Iron Maiden quand l'occasion se présente, que ce soit par la gestuelle (la célèbre pose de la basse-mitraillette), ou musicalement (le twin-solo des deux guitares sur The Burning avec une rythmique "tacata tacata" typique de Maiden, ou la montée/descente de basse dans le refrain de Us Against The World qui rappelle la fin du riff principal de Fear Of The Dark).
1h25 de Rock de haute volée plus tard, les Anglais s'arrêtent de jouer pour longuement serrer les mains des premiers rangs, et annoncent qu'une séance de dédicaces aura lieu quelques minutes plus tard. On a eu affaire à une légende, certes, mais une légende qui garde les pieds sur terre.
Toutes les photos de la soirée sont disponibles dans la gallérie dédiée, et prises par Chazo.
Merci à Fred de SPM.