Equilibrium + Heidevolk + Finsterforst Toulouse, le Metronum

Après Destruction et Floatsam&Jetsam, puis The Kyle Gass Band (la moitié de Tenacious D), les toulousains de SPM Prod proposaient le vendredi 7 octobre la troisième soirée de sa rentrée. Ouverts sur tous les styles de musiques extrêmes, les gars de l'asso ont prévu un cette fois-ci un plateau 100% Folk Metal, le premier depuis un an et demi dans la ville rose.
 
Ce sont les allemands de Finsterforst qui ouvrent le bal. Direct, on casse l'image du Metal Folk à base de peau de bêtes et de cornes de buffle pleines d'hydromel accrochées à la ceinture : le sextet (oui, sextet. Il faut savoir que jusqu'à pas si longtemps, ils étaient sept, avec un accordéoniste, et qu'un second guitariste accompagnait de nombreux lives, portant le nombre de musiciens à huit) débarque en chemises brunes claires volontairement crades, en mode "tenues de combat". Et Finsterforst d'attaquer avec Bottle Gods, issu de leur dernier EP sobrement intitulé #YØLØ. Si si. Même que y a des reprises de Miley Cyrus et de Mickael Jackson dessus. Et de la dubstep. Et une pochette à base de viking hipster. Mais on n'est pas là pour juger les choix artistiques des Teutons, aussi discutables soient-ils, mais bien pour leur performance en live. Si Bottle Gods fait carrément le taff pour lancer une ambiance festive, la suite nous laissera plutôt septique. Zeit Für Hass ralentit le rythme vers une sorte de Doom-Folk pas spécialement approprié pour maintenir l’ébullition du public. S'en suivra bizarreries sur bizarreries : un wall of death raté, déclenché trop tôt par le chanteur dans un moment tout mou, alors que la lourdeur du titre se remettait en place quatre mesures plus tard ; puis un circle-pit de la part du groupe lui-même, à cinq sur scène, pendant que le batteur nous offrait un solo sur un fond de sample de saxophone... Ok, Finsterforst a sûrement quelques bonnes idées à offrir, mais on ne peut s'empêcher de hausser un sourcil interrogateur (et vaguement soulagé) à la fin de leur prestation.
 
Heidevolk se la joue beaucoup plus sobre, ayant le bon goût d'éviter tout malaise à ce niveau. Les mecs assurent leur part du boulot avec un plaisir évident et une cohésion exemplaire. Qui l'eut cru, de la part d'un groupe qui a eu autant de changements de line-up depuis quelques années ? Les deux chanteurs se complètent bien, et apportent un jeu de scène minimaliste mais efficace, à base de headbang de l'un quand l'autre chante. Il y a aussi de nombreuses parties chantées en harmonie ou en unisson, pour un effet épique qui réussi à leur Pagan Metal.
Malheureusement, cela ne fait pas tout. Les derniers albums des Néerlandais sont loin de sortir du lot, et la setlist choisie ce soir aura bien du mal à convaincre l'assemblée. Malgré l'implication de Heidevolk, qui fait chanter le public dans Vinland, ou qui fait l'effort de communiquer dans un français très correct, la sauce aura du mal à prendre.

Heureusement, Equilibrium est là pour remettre les pendules à l'heure, même s'ils semblent souffrir du même syndrome que leurs prédécesseurs : plus le temps passe, moins leurs nouveaux albums sont intéressants. N'empêche que les Allemands sont toujours des bêtes de scène. A l'instar de Children Of Bodom par exemple, ils ont compris que les gens venaient voir le groupe jouer ses titres les plus vieux et les plus emblématiques. Equilibrium propose donc un concert... équilibré, comme leur nom l'indique ; offrant un agréable mix entre anciens et nouveaux morceaux, avec des choix de set-list assez judicieux, les plus épiques et cinématographiques possibles. En témoigne Himmelsrand, la reprise instrumentale du thème du jeu vidéo Skyrim, pendant laquelle on se croit vraiment en pleine chasse au dragon. Les extraits du récent Armageddon qui sont joués ce soir sont les plus punchy de cet album en demi-teinte. Se démarquent surtout les deux singles Born To Be Epic et Prey, dont le refrain est l'une des trop rares pépites du cru 2016. Mais sont aussi interprétés des compositions plus vieilles, remontant jusqu'au colossal premier album Sagas, avec les sur-efficaces Blut Im Auge, Heimwärts, ou l'incontournable Unbesiegt en fin de set qui fera sauter et danser tout le Metronum. Généreux, les Teutons reviendrons pour un rappel de cinq (!) morceaux qui se terminera par Eternal Destination, pièce conclusive du dernier album. On aurait préféré Mana, mais Equilibrium nous a tout de même gâté avec ce set diversifié et bien ficelé. Une réussite, de loin largement plus appréciable sur les planches que sur la platine. À revoir !
Toutes les photos (par Chazo) se retrouvent dans la gallerie dédiée.

Merci à Fred de SPM.

Zbrlah (Octobre 2016)

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