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Hard Rock Session 2016: Mass Hysteria, Arch Enemy, Slayer et Limp Bizkit Foire aux Vins de Colmar

Difficile de se faire une renommée en tant qu’évènement metal lorsque l’on officie habituellement dans de multiples genres musicaux. Depuis quelques années, la Foire aux Vins de Colmar célèbre la « Hard Rock Session » le temps d’une longue après-midi et peut d’ores et déjà se vanter d’avoir accueilli quelques piliers du Hard Rock et du Metal tous sous-genres confondus tels que Sonata Arctica, AnthraxAccept, Sepultura, Motörhead ou encore Judas Priest. Début mars dernier, la foire annonçait les trois premiers noms de la session - Mass Hysteria, Arch Enemy et Limp Bizkit - et ne laissait pas présager une entente royale et une similarité des goûts entre les fans respectifs des différents groupes. Reste que deux petites semaines après, Slayer venait compléter cette affiche hétéroclite pour le moins déconcertante. Curiosité réveillée, accréditation envoyée, reporter Metalorgie déployé.

L’horloge indique 17h30 lorsque les français de Mass Hysteria foulent pour la première fois les planches de la scène colmarienne baptisée « la coquille ». Face à un public venu en masse, les musiciens entonnent les premières notes de Chiens De La Casse accueillies favorablement par les « furieux » installés dans la fosse. Le son n’est pas des plus propres et l’on regrette de ne pas systématiquement pouvoir discerner les lyrics engagés de Mouss Kelai des riffs gras et efficaces des deux guitaristes. Le groupe nous offre un concentré de ses morceaux les plus marquants (World On Fire, Furia, Positif à Bloc), agrémenté de quelques titres issus de leur dernier opus en date Matière Noire. Setlist idéale pour faire découvrir le Metal Indus des français aux néophytes - dont je fais d’ailleurs partie - et bonne introduction à la déferlante scandinave en escale à Colmar : Arch Enemy.

Et quoi de mieux pour succéder aux « Il y a un temps pour tout, mais jamais pour la guerre » de Mass Hysteria que les « This is fucking war » d’Arch Enemy ? Faisant partie de ceux qui n’ont connu le groupe que sous l’ère Alissa White-Gluz, je ne pourrais me risquer à affirmer que cette dernière supplante Angela Gossow dans sa hargne vocale et ses prestations live, mais il est indéniable que la frontwoman aux cheveux bleus défende vaillamment le flambeau. Les parties instrumentales mélodiques des guitaristes suédois inondent et rafraîchissent la fosse même si le son reste perfectible, sans doute la faute à une acoustique de plein-air particulière. L’accent est mis sur les morceaux issus de War Eternal - album charnière entre les deux chanteuses - mais l’on a tout de même droit à quelques titres phares des temps passés tels que le célèbre Nemesis issu de Doomsday Machine. Au terme d’une heure de show, les musiciens quittent la scène tous sourires et avec une humilité appréciable pour une formation de leur envergure : chapeau les artistes.

Puis, le chaos. Slayer. La machine infernale aux innombrables concerts. Première fois pour ma part et sûrement aussi inoubliable que l’obtention du bac, du permis, qu’un dépucelage ou même qu’une demande en mariage. Inutile de rajouter que la totalité du public bouillonnait d’impatience à l’extinction des lumières et à l’écoute des premières notes du single Repentless issu du récent album du même nom. Les riffs classiques pleuvent ensuite en cascade et l’on ne peut que jubiler devant les enchaînements entre les morceaux légendaires de Season In The AbyssReign In Blood ou South Of Heaven avec ceux plus récents comme Disciple tiré de God Hates Us All. La formation emmenée par le souriant Tom Araya remplit sa mission avec professionnalisme, presque comme sur des rails, mais ne manque pas de vigueur et d’intensité. Un moment inoubliable quoique bien trop court, que certains outrés par le fait que les floridiens occupent la tête d’affiche, ne souhaitent pas « entâcher » par le Néo Metal de Fred Durst. Un claquement de doigt plus tard et l’on entend déjà les réticents scander de jolies phrases telles que « Slayeeeeeer ! Fuck Limp Bizkit ! ».

Qu’on aime ou qu’on déteste Limp Bizkit, force est de constater que leur musique a marqué toute une génération d’adolescents dans les années fin 90 / début 2000. D'ailleurs, les thrashers à t-shirts Slayer ne sont soudainement plus ceux qui se trémoussent le plus et se retirent dans l’ombre, laissant la place à des trentenaires encasquettés et prêts à en découdre. Fred Durst monte sur scène avec son éternel bob et en arborant un t-shirt Slayer de la tournée 2016, accompagné de Wes Borland dont la présence scénique s’avère indiscutable. Mais très vite, le frontman et chanteur prend ses aises et dilapide son temps à se promener dans le public et à dresser son majeur aux caméras, le tout en articulant faussement les lyrics de ses tubes derrière un playback grossièrement dissimulé. Quelques covers incomplets de groupes mythiques tels que Nirvana, Pantera ou Metallica complètent le set et lui donnent des allures de fête d’anniversaire animée par une équipe d’événementiel. Mais mis à part le comportement irrespectueux de son leader, Limp Bizkit attise la foule et use de ce qu’il reste au public d’énergie pour sauter et secouer les têtes sur les incontournables Nookie, Take A Look Around ou encore My Way

Qu’on soit axé Metal Indus français, Death Metal mélodique suédois, Thrash américain ou même Néo Metal, tout le monde pouvait trouver à boire et à manger dans une telle affiche. Et même si l’on pouvait douter de la cohérence d’une programmation aussi disparate, la Hard Rock Session Cuvée 2016 a eu le mérite de réunir quatre groupes majeurs issus de différents sous-genres ainsi que leur public aux goûts distincts et ça, ça s’arrose, surtout dans une foire aux vins.

theunknownskater (Août 2016)

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