Skunk Anansie le Trianon, le 10/02/2016

C’était un peu de Londres qui débarquait ce soir au Trianon. Après leur concert acoustique à la Cigale en 2014, Skunk Anansie était attendu de pied ferme, avec la sortie le 15 janvier de leur nouvel album Anarchytecture (Verycords) et ses expérimentations Electro, et le groupe mené par Skin allait montrer ce soir qu’il n’avait en rien perdu ses racines Rock.



En première partie nous découvrons le groupe Bones, composé d’une jeune guitariste douée, d’une chanteuse au look de femme au foyer pas désespérée et d’un batteur plus que motivé, délivrant un Rock matiné de Blues, tantôt énervé, tantôt planant. Très charismatique, la chanteuse jouera la carte du sexy girl power jusqu'au bout, commençant même le concert dos au public, enlacée à son pied de micro. Des chansons revendicatives comme Let's Get Fat, pour dire non aux diktats de la minceur, ou encore Girls Can't Play Guitar, écrite pour "ce gars de Camden qui nous avait dit qu'on était pas si mauvaises mais qu'on ne jouerait jamais aussi bien qu'un mec", obtiennent toute l’attention du public. C’est vraiment rare et très appréciable de voir une foule aussi enthousiaste pour une première partie, ce qui était pleinement mérité vu l’énergie et le groove déployés.



Skin, 48 ans, affiche la même paire de Docs qu'il y a 20 ans et surtout la même fougue. Elle débarque sur scène capuche baissée et n’attendra pas trois chansons avant de se jeter une première fois dans le public. Skin qui slamme dans le public, ce sera d’ailleurs le fil rouge de la soirée. Derrière elle, Mark assure le show à la batterie tandis qu’Ace à la guitare et Cass restent plus sobres, sauf au moment pour Cass d’entamer l’intro si particulière de Twisted à la basse. C’est d’ailleurs à ce moment que Skin décide d’escalader la scène et de grimper au premier étage de la mezzanine pour finir la chanson, avant de slammer (une nouvelle fois) de là-haut sur le public. Skin redonnera aussi tout son sens au terme crowdsurfing, en passant deux chansons debout portée par le public et notamment sur Spit You Out où elle sera rejoint dans l’exercice par Frah des Shaka Ponk.



Avec un tel engagement physique, Skin en oublie parfois de mettre un peu de justesse dans sa voix sur quelques passages (l’intro d’Hedonism), mais dans la folie du moment, cela passe comme une lettre à la Poste. Les titres du nouvel album (Beauty Is Your Curse, Love Someone Else, That Sinking Feeling) se mêlent parfaitement bien aux classiques du groupe qui rendent la foule hystérique (Weak, Twisted, Hedonism, Little Baby Swastikkka), et c’est sur cette chanson que le groupe achève son concert, après que Skin a pris le soin de faire s’asseoir toute la salle (oui, les gens étaient tous debout en mezzanine) avant un final survolté.

Les deux groupes auront offert une belle débauche d’énergie British et féminine (voire féministe) ce soir au public du Trianon et il y a fort à parier qu’avec les courbatures du lendemain matin, une grande partie des spectateurs devaient jalouser la forme physique de Skin.

Cadjoleene (Mars 2016)


Merci à Karen de Verycords et à Olivier de Replica Promotion pour les invitations.

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