Lori Goldston, Besoin Dead et Os Mutantes le 11 novembre 2015 Picolo Bar

Le Picolo Bar accueillait ce 11 novembre une affiche intéressante, mise sur pieds par Arrache Toi Un Oeil. Au menu donc : le Garage Rock des Os Mutantes, la Noise Rock déjantée de Besoin Dead et la musique de Lori Goldston, épaulée par deux musiciens dont Aidan Baker.

La soirée commence sous le signe des 60's et de refrains entraînants grâce à Os Mutantes. Plus hargneux et bruitiste qu'un simple groupe de Garage mais avec tout autant de groove, de reverb et de mélodies que leurs illustres ancêtres, la formation ne laisse pas de place à l'ennui, grâce à des compositions courtes et qui vont droit au but. Le son est très bien géré et permet d'apprécier toutes les petites subtilités mélodiques que le groupe distille ici et là avec brio. En une demi-heure, et après que le guitariste ait cassé deux cordes qu'il refuse de changer, l'affaire est conclue. Immédiat, abrasif et festif, Os Mutantes a tout de l'introduction réussie et agréable.

Besoin Dead, les (quasi?) légendes du Noise Rock hexagonal montent sur scène. Une guitare et un ukulélé (?) préparés massacrés à coups de baguettes, deux batteries, une grosse énergie, un penchant pour les rythmes zouko-noisy et un sens de la mélodie proche du « moins il y en a, mieux c'est » et il n'en faut pas plus pour insuffler une bonne dose d'énergie communicative. Tout se base ici sur la rythmique, le martèlement des fûts et l'utilisation sporadique de notes de guitares répétitives et le moins que l'on puisse dire c'est que ça fonctionne. On passe un excellent moment avec Besoin Dead, qui réactualise le Noise Rock et ne cherche pas à copier des groupes plus connus et reconnus. Le duo propose sa propre vision de la musique et c'est tant mieux, puisque personne ne va aller leur faire de la concurrence sur le terrain de la batterie/guitare préparée qu'ils sont semble t-il les seuls à occuper.

Le Picolo Bar se transforme l'espace de 45 minutes en un cinéma improvisé et on profite de la performance de Lori Goldston, violoncelliste de Earth, épaulée par Aidan Baker à la guitare et Andrea Belfi à la batterie. Projetant "The Seashell And The Clergyman" (de Germaine Dulac), on profite tout autant du film que de l'ambiance dégagée par cette performance unique. Remettant au goût du jour une pratique ancienne, comme le font certains musiciens (on pense à Year Of No Light), il est difficile de parler de concert dans ce cas précis. Les musiciens restent à l'affût de la moindre action à l'écran, se répondent, s'accompagnent, se démarquent ou se lient pour notre plus grand plaisir. Une expérience qui vaut la peine d'être vécue au moins une fois.

Une affiche éclectique donc mais pas inintéressante qui nous aura permis de passer une excellente soirée.