Hangman's Chair, Mongolito, Arkangel, Cowards et Mlah Le 23/09/2015, Petit Bain (Paris)

Les parisiens de Hangman's Chair avaient convié quelques groupes d'amis pour fêter la sortie de leur dernier album, This Is Not Supposed To Be Positive, au Petit Bain le 23 septembre et le moins que l'on puisse dire c'est que la soirée fut réussie. 

On débute donc les hostilités avec Mlah, proposant un mélange de Stoner, Classic Rock et de Hardcore à la sauce 90's. Un combo explosif qui semble taillé pour la scène au vue de la prestation que fournissent les musiciens, survoltés et visiblement plus qu'heureux d'être présents. On retiendra donc cet enthousiasme qui fait plaisir à voir puisque les compositions sont pour le moins inégales, alternant entre le bon et le moins inspiré. Difficile cependant d'être sévère face à ce groupe qui va chercher le public et n'a pas pour but apparent de produire une musique véritablement originale mais axée sur la prestation scénique. On apprécie donc cette première partie de soirée qui permet, doucement mais sûrement, de chauffer le Petit Bain. 

Cowards est aujourd’hui une valeur sûre de l'underground français, la formation mélangeant avec maestria le Hardcore, le Sludge et le Black Metal. Et pour ma première occasion de les voir en live, je dois avouer tirer un bilan quelque peu mitigé. Comprenons-nous bien, il n'est pas question ici de dire que le groupe livre une mauvaise performance, loin de là. Les morceaux s'enchaînent, les musiciens maîtrisent leur sujet et c'est un déferlement de violence qui s'abat sur la face de l'assistance. Mais la dimension haineuse, viscérale, de leurs compositions ressort moins dans les conditions du live. Ce n'est pourtant pas faute d'essayer, chaque membre du groupe allant confronter les premiers rangs tandis qu'aucune parole n'est prononcée afin d'introduire telle ou telle piste. Mais Cowards se base sur ces anti-valeurs que sont la haine, la misanthropie et la violence et ce soir, si cette dernière est véritablement mise en avant, je ne parviens qu'à capter partiellement les deux premières. Il est évident que chacun pourra avoir un ressenti différent et Cowards se livre à fond, ne rechignant pas à l'effort, ce qui est tout à leur honneur et permet au public de visiblement beaucoup apprécier. De mon côté, j'en attendais plus, peut être trop au final.

Arkangel, un nom devenu mythique dans les milieux proches du Hardcore et tout un programme pour ces Belges que le public attend de pied ferme. Les plus téméraires s'échauffent déjà pour ce qui s'annonce être une boucherie. Dès les premières secondes, la fosse explose, les moshers faisant le spectacle tout au long du set et il faut avouer qu'ils ont bien raison. Le groupe réussit à proposer une musique violente, brutale, taillée pour le live sans tomber dans les gimmicks bas du front que produit Harm's Way par exemple. Il faut dire que tout est ici réuni pour combler chacun : des ralentissements malsains et écrasants, des accélérations dignes des plus grands groupes de Thrash et des passages faisant la part belle à l'école du Hardcore si populaire lors des années 90. Impossible de se tromper, on assiste bien là à une leçon de la part des professeurs de la scène européenne qui fait plaisir à voir et à entendre. 

Je n'attendais rien de Mongolito et qui pourrait me blâmer ? Complètement inconnu au bataillon, le monsieur n'a pas vraiment choisi le patronyme le plus facile pour être pris au sérieux. C'est dans une ambiance tamisée, bougies et crâne humain à l'appui, qu'il se produit à ma grande surprise. Masqué, coiffé d'un large chapeau, il va nous proposer durant une demi heure un mélange de Drone et de Folk électrique qui évoque Master Musicians of Bukkake. Seulement voilà, après la baffe magistrale que vient de nous mettre Arkangel et surtout le fossé stylistique qui sépare les trois premiers groupes de l'affiche de celui-ci, difficile de rentrer à cent pour-cent dans la musique de Mongolito. Dommage donc, puisque le monsieur ne propose pas que des choses idiotes et le dernier morceau, arrivé trop vite, aura réussi à me conquérir. 

La salle les attendait, impatiente, puisque Hangman's Chair est la véritable raison de la présence de nombreux membres de l'assistance. Le groupe est ici pour défendre son nouvel effort sorti quelques jours auparavant et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il en est fier et il y a de quoi. Les deux morceaux d'ouvertures, « Dripping Low » et « Cut Up Kids », joués en introduction de la prestation, font déjà office de classiques. Des tubes, les quatre Parisiens vont en balancer à la pelle pendant un peu plus d'une heure d'un concert qui pourrait figurer en face du mot « lourdeur » dans le dictionnaire. Le son est bien plus gras que sur les productions studios ce qui apporte une toute autre dimension à la performance de ce soir. Le public est évidemment conquis depuis les premières notes et ce n'est pas le mixage de voix, pourtant un des (nombreux) points forts du groupe, trop en retrait qui atténuera cet enthousiasme. Partant avant le rappel, clairement un bonus tant le groupe a régné en maître sur cette soirée, on ne peut que constater que Hangman's Chair a écrasé la concurrence ce soir. Point de pitié pour les autres formations Doom/Stoner de France, les Parisiens brutalisent les confrères et rappellent qu'il ne faut surtout pas les oublier. 

Une soirée de qualité placée sous le signe du Hardcore et du Doom. Arkangel et Hangman's Chair ont confirmé leurs places de patrons de leurs scènes respectives tandis que j'espère revoir rapidement les autres formations, notamment Cowards, pour avoir un second avis. 

Raikage (Octobre 2015)

Un gros merci à Hangman's Chair pour l'invitation et on vous rappelle qu'ils reviennent sur scène, le 23 octobre, pour la soirée New Noise au Trabendo avec Extreme Precautions et Cobra.

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