Doomed Gatherings 2015, Jour 1 Glazart (18/04/15)

Pour la deuxième année consécutive, les Stoned Gatherings nous gratifient d’un week end qui rassemble tous les éléments qui les caractérisent : gras, poil, bière, fuzz. Surnommés les Doomed Gatherings, ils comportent leur lot de découvertes, de confirmations et d’admiration pour des groupes ayant un seul mot d’ordre : bûcher les fesses des parisiens et parisiennes. Cette édition 2015 ne déroge bien évidemment pas à la règle.

La fête du fuzz prend place cette année dans les meilleures conditions imaginables. Le soleil est au beau fixe, les vestes à patchs sont de sortie et la bière coule à flot. La plage de Glazart ne désemplie pas, chacun allant voir ce qui le botte le plus parmi les cinq groupes du jour.
Si le dimanche est orienté Doom/Stoner des familles, le samedi s’agrémente de groupes aux confluents du Black et du Crust, pour notre plus grand plaisir. Nous retrouvons ainsi aujourd’hui Bonehunter, Black Anvil, Sunnata, Tombs et Acid Witch.

C’est dans une salle déjà honorablement remplie que Bonehunter nous délivre son mélange de Thrash/Black/Crust qui fleure bon les 80’s. Le trio est gratifié d’un son très correct et joue avec un plaisir décomplexé diablement communicatif. Difficile de maitriser la mesure battue par nos pieds tant l’efficacité des compositions est réjouissante. Rien de neuf sous le soleil mais une entame parfaite à cette première journée de folie.
Black Anvil poursuit sur la même veine. Les Américains laissent toutefois entrevoir une part plus importante de Black Metal dans leurs compos. Sans se poser de questions, Black Anvil sait varier les plaisirs pour capter son auditoire, notamment avec une grosse touche Rock N' Roll dans chaque morceau. Les accalmies permettent de donner de l’air à l’enchainement de mandales proposé. Un set de qualité de la part du quatuor, dans la continuité de Bonehunter.

Comme nous l’avons dit, les Doomed Gatherings c’est aussi des découvertes heureuses. Sunnata, quatuor Polonais inconnu au bataillon, fait partie de ce lot. Disons-le même franchement, les mecs vont allègrement retourner la salle avec leur mélange typique mais efficace de Stoner/Doom/Sludge. Sauf que certains le font mieux que d’autres, et l’impression de se manger torgnole sur torgnole alors que le morceau ne se termine pas est assez déstabilisante. Dès les premiers accords on sent que ce set ne sera pas comme les autres. Le son est d’une lourdeur impressionnante et le professionnalisme de ce jeune groupe saute aux yeux. Les ralentissements de tempo lorgnant vers le Doom sont absolument ravageurs et les riffs sont tous plus mémorables les uns que les autres. Le public a la banane du mystifié, celle qui fout les frissons et parle directement à notre oreille interne. Le grand sourire des grosses baffes dans la gueule en somme. Une vraie belle découverte et un groupe à suivre de très près.

Comme si cela ne suffisait pas, ce sont les Américains de Tombs qui prennent le relai. Autant le dire illico : la machine à bourre-pif poursuit son carnage. Tombs est un groupe particulier dans l’agencement de ses compositions. L’alliance du Black/Doom/Sludge n’est pas si commune de prime abord. Elle l’est encore moins lorsque ces trois genres se succèdent dans l’ordre et le désordre à des moments complètement impromptus. L’épaisse fumée qui baigne dans la lumière rouge poisseuse ajoute à l’instabilité ambiante. Le quintet impressionne par sa capacité à s’accaparer la scène et à en dégager une fureur anxiogène. De nombreuses coupures rythmiques viennent construire et déconstruire des morceaux pour le moins alambiqués mais toujours d’une efficacité étonnante. Si la sauvagerie est constante, le quintet sait aussi calmer le jeu, notamment avec de longues plages Ambient au synthé, qui elles aussi participent au malaise général. Tout ceci pour en plus repartir de plus belle, entre riff Doomesques et accélérations Black brutales. On en ressort tabassés mais heureux de vivre.

Il est assez tard lorsqu’Acid Witch investi l’espace. Pour autant, de nombreux fans du groupe ont fait le déplacement. N’étant pas particulièrement familier du groupe en amont, c’est avec le regard vierge du non-initié que l’on assiste à la performance des Américains.
Acid Witch propose un Death/Doom Occulte assez loufoque et porté sur l’humour. Des titres des morceaux jusqu’à l’attitude du groupe sur scène, tout est fait pour taper du panard avec une bonne bière. Le côté Old School du son et des riffs rend le tout d’autant plus cliché. Les thématiques sont toutes plus farfelues les unes que les autres, souvent basées autour d’Halloween et des films d’horreur. Indéniablement parodique, le groupe souffre pour autant des deux grosses prestations précédentes de Sunnata et Tombs. La fatigue n’aidant pas, le petit jeu est amusant un moment mais me lasse assez rapidement. Le plus drôle finalement reste encore de voir les fans s’époumoner à reprendre les refrains du groupe et à mettre une ambiance de folie pour ce dernier concert du jour.


Première journée complètement folle dont on retient principalement les performances de Sunnata et Tombs qui nous ont littéralement roulés dessus. Et ce n’est que le début…


Merci à Sofie, Nico et la mifa.

Humtaba (Mai 2015)

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