Russian Circles, Helms Alee La Maroquinerie (10/04/15)

La Maroquinerie accueille ce soir les géants du Post-Rock/Metal instrumental que sont Russian Circles, de retour après leur date triomphante au Divan du Monde en 2013 où ils étaient accompagnés de Chelsea Wolfe. Cette fois, il s’agit de leurs compatriotes d’Helms Alee, qui fait office d’ouverture.

Helms Alee est un trio originaire de Seattle aux Etats-Unis. Auteur de Night Terror en 2008, premier album particulièrement réussi, Helms Alee a depuis poursuivi son bonhomme de chemin avec deux autres albums, moins foudroyants mais toujours d’une qualité certaine, Weatherhead en 2011 et Sleepwalking Sailors en 2014.
S’il est né dans les années phares du Sludge de Savannah avec Baroness, Kylesa et tous les autres, le groupe a malgré tout la recette pour surprendre. Par le chant d’abord. Trio majoritairement féminin (bassiste et batteuse), chaque membre a pour tâche, en plus de son instrument, de pousser la chansonnette. Le résultat en live est intéressant, et ce même si la bassiste a tendance à trop gober le micro et le guitariste à chanter parfois faux. Pour autant, l’idée est bonne. Ainsi, les combinaisons au chant varient à mesure que le concert se déroule : parfois deux femmes, parfois un homme une femme, parfois les trois en même temps, parfois l’homme seul, parfois une femme seule… Tout y passe et ce n’est pas désagréable, au contraire. Le chant masculin en revanche est trop collé à ce que Mastodon pratique depuis ses débuts maintenant, avec ce hurlement mélodique qui ne parvient pas à se libérer de ses influences. La batteuse, elle, se démarque assez nettement. Aussi à l’aise au chant que derrières les futs, voire les deux en même temps, sa prestation est dantesque et enivrante.
Au niveau compositionnel, Helms Alee est à mi-chemin entre le Sludge précité et un Noise Rock sauvage teinté de Hardcore. La recette donne envie et fait mouche : les quarante cinq minutes passées en leur compagnie passent vite, le moment est fort agréable même s’il m’est d’avis qu’ils en ont encore sous le pied. Un grain de folie supplémentaire donneraient à entendre un rendu final encore plus marquant. Une très bonne introduction pour Russian Circles, quoiqu’il en soit. 

Que dire sur Russian Circles qui n’ait pas été dit avant ? Ceux qui savent vous diront qu’en live, ce groupe n’a pas son pareil. Et ils auront raison. Ce qui marque en premier lieu ce soir, c’est le son. Mais quel putain de son ! Après un premier morceau où la batterie ne donnait pas encore sa pleine mesure, quelques réglages plus tard et le second morceau vous explose littéralement à la gueule. Piochant ci et là dans leur discographie, les américains prennent un malin plaisir à enchainer les riffs venus de l’espace au cœur de compositions orientées Post-Rock. Ils sont nombreux à s’être essayés au mélange instrumental qui peut paraître évident entre Post-Rock aérien et Post-Metal plombé. Peu, en revanche, parviennent à accéder au niveau de Russian Circles. Aucun ? Sans doute, aucun. Le trio dégage une classe incroyable tout en martelant à tout rompre fûts et guitares. Bien affûtés par le Roadburn la veille, les compères sont en forme et cela se ressent.
La Maroquinerie, pleine comme un œuf, est suspendue aux mouvements des musiciens. Réagissant au quart de tour titre après titre, le public chavire à chaque début de morceaux. La popularité de Russian Circles va grandissante et ce soir, cela se ressent particulièrement, tant dans la tranche d’âge présente que dans l’excitation palpable.
Plus d’une heure d’un concert si parfait qu’il fallait le vivre pour le croire. En fait, non, pas si parfait. On aurait bien repris une demi heure supplémentaire.

Merci à Vince de Kongfuzi  

Humtaba (Avril 2015)

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