Nine Inch Nails / Cold Cave

par Humtaba (09/08/2014)

Cinq ans après avoir annoncé la fin des concerts pour Nine Inch Nails, Trent Reznor et sa bande sont finalement de retour au Zénith de Paris en ce mois de mai 2014. Une foule conséquente s’est déplacée pour l’occasion, non sans raison puisqu’un show du maitre du Rock industriel est toujours un événement. Après Mew en 2009, la première partie est cette fois attribuée à un groupe originaire de Pennsylvanie et actif depuis 2007, j’ai nommé Cold Cave

C’est dans un Zenith déjà bien rempli que Cold Cave débute son set. Rapidement, la stupeur m’envahit et la moutarde me monte au nez. Cold Cave c’est un peu une soirée goth organisée par tonton Dédé qui n’y connait que dalle. Le nombre de clichés éculés pendant ces quarante minutes est simplement hallucinant. Prenez un petit peu de Bauhaus par ci, un petit peu de Joy Division par là, saupoudrez ça de Depeche Mode et de tout ce qui a pu être fait en Post-Punk, Cold Wave, Goth Rock dans les années 80 et vous y êtes. Le duo enchaine les titres tandis que mon facepalm devient si violent que j’en perds mes cheveux. Ajoutez à cela un son pas à la hauteur et un chant des plus hasardeux et voici une des pires premières parties que j’ai eu l’occasion d’observer. 
A voir éventuellement dans une plus petite salle si l’alchimie pourrait être à leur avantage, mais cela n’enlèvera pas le cruel manque d’originalité des compositions. Pour que j’en vienne à penser que Mew était bien au dessus en 2009, c’est vraiment que ce n’était ni fait, ni à faire. 

Mais enfin, la vraie star de la soirée était bien entendu l’ami Trent Reznor pour qui la réputation des concerts n’est plus à faire. Un petit coup d’œil dans la salle permet rapidement de constater que Nine Inch Nails draine un public de plus en plus large. Ce qui n’est pas surprenant car outre le succès international du groupe, cela fait maintenant plus de vingt-cinq ans que la musique de Trent Reznor fait la joie des mélomanes avertis. 
Comme d’habitude, le son est tout bonnement excellent. Dans une salle pas facile à manœuvrer comme le Zenith, cela relève de l’exploit. Pas trop fort, chaud, précis : toutes les conditions sont réunies pour profiter pleinement du concert. 
La setlist fait figure de « best of » de ces vingt-cinq années de carrière, The Fragile étant un des albums les moins représentés ce soir-là avec uniquement The Day The World Went Away en rappel. 
Les effets lumineux sont au rendez-vous de l’événement, avec tout de même une dichotomie flagrante sur leur utilisation. Alors que les anciens morceaux que l’on peut considérer comme « classiques » ont un habillage brut et simple, les morceaux plus récents sont quant à eux magnifiquement mis en valeur. La mauvaise langue que je suis dirait que c’est sans doute pour compenser le déficit de qualité, mais ce n’est que mon avis. Exception faite pour Closer qui bénéficie de magnifiques couleurs rouges et noires grimpantes ainsi que d’images projetées sur l’immense panneau derrière les artistes. Le côté très sexuel de la chanson est parfaitement mis en valeur par ces jeux de lumières et le public de 7 à 77 ans reprend en cœur le fameux refrain « I want to fuck you like an animal ». 
Il me serait impossible de décrire tous les effets utilisés puisque ceux-ci changeaient pour chaque morceau mais revenons tout de même sur Disappointed, extraite du dernier album Hesitation Marks. Bien que le morceau en lui même est décevant (il fallait la faire) autant en studio que sur scène, les effets utilisés sont tout bonnement formidables. Une sorte de code barre géant trafiqué envahit le panneau qui surplombe les musiciens, tandis des objets en 3D viennent ensuite se projeter sur scène sur un final à la limite de la Techno minimale. Impressionnant de réalisme et parfait dans l’exécution. 
The Great Destroyer a également été revue pour l’occasion, notamment son passage Techno Hardcore, grandement prolongé. Pendant que Trent et ses acolytes maltraitent les boutons, des images défilent très rapidement sur l’écran. On peut distinguer les drapeaux américains et européens, des hommes politiques… Tout ceci pour rappeler l’univers très politisé de l’album Year Zero. Les classiques reconnaissables dès les premières secondes créent une effervescence immédiate, citions pèle mèle les March of the Pigs, Gave Up, Piggy, Wish, Head Like a Hole ou bien entendu Hurt. A noter aussi Copy of A, sans doute le meilleur morceau tiré d’Hesitation Marks et qui fonctionne très bien sur scène. 

Avec un Trent Reznor en grande forme qui donne tout et un public au rendez-vous, le supplice de la première partie a été bien vite oublié. Ma préférence va tout de même pour le show de 2009 que j’avais trouvé plus rugueux et moins calibré. Sans doute manquait-il un petit peu de folie ce soir là pour me convaincre totalement. Une excellente soirée malgré tout pour ce qui semble être la dernière tournée de Nine Inch Nails avant un bon moment.

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