Indian, Cult of Occult, Diesel King

par Chorizo (29/03/2014)

Cela fait quelques années que l'on se rend le cœur lourd aux soirées Stoned Gatherings, régulièrement organisées à Glazart. L'air ambiant n'étant que particules fines dans la Capitale, rendez-vous est pris avec ses éléments les plus lourds ce mardi soir. On fait avant tout valoir le fait que, ce soir, les Stoned Gatherings portent maladroitement leur nom, anticipant les soirées Doomed Gatherings du 18 au 20 avril. Autant de fumée, mais en l'occurrence, plus poisseuse et plus nauséabonde.

La soirée démarre pied au plancher avec les camionneurs de Diesel King. Tous muscles dehors, le combo venu du Royaume-Uni assène un sludge conventionnel et efficace. Si l'on entend ici et là quelques relents de Corrosion of Conformity, le groupe a surtout fourbi ses armes avec High on Fire. Une attaque grasse dans ses morceaux les plus rapides et la même volonté d'en découdre sur scène identifient immédiatement les Londoniens avec la bande de Matt Pike. Classique donc mais les 30 minutes s'envolent à haute vitesse, très bonne mise en bouche.

Changement de pays, changement d'ambiance. Diesel King était la partie émergée du bitume. Sous les pavés, l'occulte. Le trio lyonnais Cult of Occult prend place dans la pénombre avec pour seul repère un projecteur rouge en fond de scène. Le but est aussi compliqué que de jouer du doom : faire converger ce qu'il y a de plus malsain et de plus ignoble sous terre et de le recracher avec mépris à la face du public.  A la limite de la caricature (capuches, dédain et whisky au goulot), Cult of Occult racle de sa musique les tréfonds diaboliques, haine au micro, haine aux amplis. Voix de Satan, annonciateur de l'Apocalypse, son doom fait vibrer Glazart jusque dans ses derniers recoins. Une messe noire paralysante de 40 minutes qui prend aux tripes,  et agissant sans compromis et sans absolution, comme en témoigne les longues dernières minutes dans un bruit absolu. Soyons maudits, la fin est proche.

Pas pour tout de suite, cependant; on se réjouit quand même de voir que les lumières se rallument et que la vie continue. Déboulant avec quelque retard dans une salle plutôt remplie désormais, Indian vient célébrer avec efficacité la sortie de son dernier album, From All Purity. Le son est GROS, la rythmique se met en place et vas-y que je te tabasse à coups de riffs bien calés. Malgré les petits problèmes techniques en début de set, le quatuor balance sa sauce sans pitié, arrosant en masse tout ce qu'il touche. La puissance est évidente, les vocaux de Dylan O'Toole - accompagné par Will Lindsay (ex-Wolves in the Throne Room, Nachtmystium), avec ce grain de blackeux si particulier, taillé à la serpe, font froid dans le dos.
C'est un set ultra-costaud que présente le groupe ce soir, alternant les écrasants moments doom et les lancinantes mesures sludge terriblement pernicieuses. Soit une confirmation à l'impact décuplé de ce que Indian a l'habitude de montrer sur disque. On en viendrait presque à parler de punition si on avait quelque chose à se reprocher.

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