Russian Circles, Chelsea Wolfe
par VinZ (26/10/2013)

Quelques jours avant la sortie de Memorial, le cinquième opus de Russian Circles (et futur ADM mais chut), les trois Chicagoans nous gratifient d’une unique date française lors de leur tournée européenne, accompagnés de la belle Chelsea Wolfe.
Alors forcément, c’est à Paris, et en pleine semaine, mais qu’importe, billets de trains Nantes-Paris et Paris-Nantes en poche, on fonce tête baissée sans réfléchir, histoire de découvrir le Divan Du Monde et l’ambiance d’un concert dans la Capitale pour la première fois. Avec une affiche de ce calibre, ça laisse peu de place à la déception.
19h30, le public fait encore la queue pour rentrer, on se glisse dans la salle juste avant le début du set prévu à 19h40, et on a même le temps de faire un tour au merch. Même complet, bonne surprise, l’air reste parfaitement respirable et on ne se marche pas les uns sur les autres, à l’inverse de certaines salles nantaises… Le Divan Du Monde ne manque pas de charme intérieur d’ailleurs, avec son grand balcon et ses dorures, l’ambiance est kitsch mais chaleureuse.
Mais on était pas là pour se prendre pour Valérie Damidot non plus.19h55, Chelsea Wolfe débute son set, drapée dans un grand châle blanc, entre mystère et nonchalance. N’ayant pas encore eu l’occasion d’écouter ses albums, je me plonge sans à priori dans la musique, entre pop, rock gothique et électro. Ambiance doom, éclairage funèbrement classieux. Les amateurs de Zola Jesus apprécieront. Ces deux sorcières partagent la même attirance pour la noirceur et le goût de la mise en scène. Du côté du chant, rien à dire, c'est magnifiquement bien exécuté, d’une justesse imparable, avec un timbre froid et suave captivant qui impose le respect, à la manière d’une Marissa Nadler dans ses élans. A l’inverse, je reste un peu mitigé en ce qui concerne les parties instrumentales, un peu trop brouillonnes parfois (le côté “expérimental” qu’évoquent certains ?), et aussi quelques problèmes de sonorisation qui n’ont pas aidé à apprécier pleinement les morceaux… Au final, aucun titre ne m’aura spécialement marqué, mais je reste néanmoins impressionné par la qualité vocale de la Dame.
21h30, Russian Circles entre enfin sur scène, et on change radicalement de registre, qu’il soit musical ou sonore. Dès les premiers coups de baguettes de l’explosif Dave Turncrantz, on sait qu’on va en prendre plein la tronche. Le bougre entame un “309” du tonnerre, avec une frappe monstrueuse, qui ne le quittera pas du concert, infatigable et prodigieux de maîtrise. Côté sonorisation, la batterie est bien (un peu trop peut-être) en avant, la basse de Brian-Cook-le-bûcheron-en-bretelles se fait lourde et ronflante, et la guitare de Mike-Sullivan-les-doigts-de-fée crache tout ce quelle a dans le ventre... ou dans le corps plutôt.
On sent nettement plus le côté “métal” sur scène par rapport aux albums. Le trio enchaîne les morceaux (entrecoupés de - trop - longues pauses, la faute à des accordages changeants) avec brio, quasiment un “best of” de leurs quatre albums, avec quelques morceaux de Memorial en plus. Ayant eu la chance de l’écouter avant sa sortie (ndr : sortie officielle le 29 octobre), je suis ravi, mais je m’aperçois vite que c’est de la nouveauté pour la grande majorité du public, qui semble néanmoins conquis. D’ailleurs, il faut bien 3 ou 4 morceaux pour que ce dernier se réchauffe un peu et commence à headbanguer sous les assauts répétés du groupe. Frileux ce public parisien… Après quasiment une heure de set, c’est malheureusement déjà l’heure du rappel, durant lequel on a notamment eu droit au très hypnotique “Memorial” avec le featuring de Chelsea Wolfe. En beaucoup plus agressif et progressif que sur l’album, ce qui n’est pas pour me déplaire.
Nous voilà contentés et déjà dehors. Décidément, on en aurait bien repris une bonne demi-heure de plus… Le set de Russian Circles était parfait, jonglant avec justesse entre passages délicats, mélodies aériennes, et riffs pesants bien agressifs, le tout saupoudré d’une technicité remarquable. Un régal.
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