Decrepit Birth, Cattle Decapitation, Cryptopsy

par Pentacle (19/06/2013)

Manquerait plus qu'on aie le temps de se reposer. Même ville, même salle, le lendemain Trendkill et N-Syndicate proposent une affiche encore plus brutale que la veille avec pas moins que six groupes qui n'ont pas fait le déplacement pour cueillir des pâquerettes.

Il est 19h30 quand Ark Of Descent ouvre la soirée devant un parterre plus que clairsemé. La faute à une affiche gavée de groupes et une heure précoce en ce dimanche après-midi où les gens profitent encore des derniers rayons de soleil. Qu'ils jouent devant une vingtaine personne à tout casser ne dérange pas le combo qui se donne à fond et touche quand même pas mal avec une technique largement dominante entre Death Metal moderne et Deathcore. Le temps de jouer 4/5 morceaux à l'efficacité certaine et c'est expédié, mais il aura fallu attendre le dernier titre pour entendre enfin la guitare. Rien de fou dans cette prestation donc, mais un petit quelque chose qui donne envie d'écouter leur production.

Suivent, The Last Shot Of War, un groupe de Deathcore belge. Et je pourrais m'arrêter là. Dans le genre le plus classique total. Alors oui, ça bastonne, ça mosh, c'est plutôt efficace et on sent l'envie du groupe de faire ses preuves sur scène. Fatalement, on n'y trouve pas franchement de défauts, si ce n'est le principal : c'est que ça manque d'originalité et du truc qui fait la différence. C'était pas mauvais, mais pas réellement bon non plus, et donc peu mémorable.

The Way Of Purity étonne dans cette soirée testostéronée avec un groupe au 3/5 féminin : une chanteuse et une claviériste. Pourtant le groupe joue bien du Death Metal (à tendance mélodique) qui font un peu penser à Arch Enemy sauf que la chanteuse use encore moins de variations qu'Angela Gossow. Le synthé livre quant à lui la majeure partie des phases mélodiques dont l'originalité n'est pas franchement la gage principal. Faut avouer que ça s'écoute, mais les morceaux manquent globalement d'impact, s'étirent parfois trop et se perdent même un peu en route. Hormis leur style vestimentaire prononcé (la claviériste encagoulée et le bassiste masqué) et un discours un peu incompréhensible sur la nécessité de sauvegarde mère-nature, tombant comme un cheveu sur la soupe, on ne retiendra pas grand chose non plus de The Way Of Purity.

Heureusement, les choses sérieuses vont enfin commencer avec Decrepit Birth. C'est là que je me rend compte de la différence de niveau avec les groupes précédents avec une montée en puissance et technicité X10. Le public est désormais au rendez-vous et l'on va s'en prendre plein la tronche pendant la demi-heure de set attribuée. Cette fois-ci, on distingue enfin les guitares, les riffs sont énormément travaillés et les soli jouissifs, boostées par les gesticulations du chanteur. Ce dernier est franchement très impressionnant, alternant growl, grunt et cris avec une aisance déconcertante et un dynamisme qui te regonfle les batteries pour la semaine à venir. La cohésion entre le groupe est impeccable et l'on ressent pleinement la puissance des compos de Decrepit Birth. Pour finir, les américains, concluent sur une séquence émotion avec une reprise de Crystal Mountain de Death, plus brutale que l'originale forcément, mais pas moins démente. Très gros plaisir de voir ce groupe sur scène, il n'y a pas d'autre mot.

La formation que j'attendais le plus ce soir, c'est Cattle Decapitation, ayant été bluffé par leur Monolith Of Inhumanity paru l'année dernière et ayant hélas manqué leur dernier passage au Motocultor 2012 de justesse. Mais qu'elle session de rattrapage! Tout de bout en bout transpire (c'est le cas de le dire quand on voit l'état de liquéfaction avancée du chanteur après deux titres qu'il en battrait Jacob Bannon), l'énergie pure et l'envie de transformer l'assemblée en une véritable boucherie. Quoique, je ne devrais peut-être pas utiliser ce terme, en sachant les convictions profondes du groupe... Pas de moment particulièrement marquant, mais beaucoup de variations, une volonté constante de nous écraser de blasts, de hurlements (Travis Ryan est fascinant vocalement) et de riffs sauvages. Même si la guitare à encore une fois disparue dans le mix (décidément), on reconnaît une bonne partie des morceaux de l'excellent Monolith Of Inhumanity (la setlist est essentiellement axée sur cet album pour mon plus grand plaisir) dont A Living, Breathing Piece Of Defecating Meat et ses beuglements inhumains ou le Forced Gender Reassignment et ses multiples breaks de malade mental. En bref, Cattle Decapitation a assuré le spectacle et j'en sors très content d'avoir enfin pu les voir.

La tête d'affiche de la soirée c'est Cryptopsy dont je n'ai jamais entendu la moindre note et qui sera donc une totale découverte, comme 4/6 des groupes présents en fait. Au début, j'avoue, j'ai eu du mal, surtout qu'ils passent après Decrepit Birth et Cattle Decapitation qui nous ont déjà mis sur les rotules, mais petit à petit la bonne humeur du groupe va me motiver de plus en plus. Ca tient en deux choses : un chanteur à la longue crinière dorée qui gueule comme c'est pas permis et s'impose parfaitement dans plusieurs registres extrêmes et avec le sourire s'il vous plait. Donc oui, avoir un frontman qui est motivé, se bouge, plaisante avec le public, ça joue beaucoup pour un groupe de Brutal Death. Deuxièmement, avoir un batteur poulpe, c'est pas mal non plus. Flo Mournier est très très impressionnant derrière son kit de guerre, maintenant le tempo à des vitesses supersoniques avec une force de frappe titanesque, mais aussi avec beaucoup de subtilité. Un mot aussi sur le guitariste, Christian Donaldson qui assure seul la prestation ce soir là pour cause d'absence de Youri Raymond. Vu le genre exigeant, on lui tire notre chapeau et à moins d'être un grand fan du groupe et de connaître à la perfection les morceaux, l'absence du second guitariste ne se ferra pas ressentir. Une heure plus tard, avec entre temps un medley de Blasphemy Made Flesh bien fun qui fait plaisir aux fans des débuts, un pilonnage de tympan et de cervicales certainement pas réglementé par la convention de Genève, Cryptopsy sort de scène encore une fois le sourire aux lèvres et nous avec.

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