European Tour 2012

par Grum (16/11/2012)

Je m’apprête à subir un bain de jouvence en allant voir en concert ces groupes que je n’écoute plus trop depuis quelques années, et je suis surpris de voir que je ne suis pas le doyen de l’assemblée des spectateurs présents ce soir, loin de là : je croiserai même quelques metalleux bedonnants qui feraient plus penser à des fans de Motörhead ou Iron Maiden que de Trivium. Encore un cliché qui vole en éclat !
Donc ce soir, c’est soirée metalcore. Enfin pas tout à fait car les invités de première première partie, Upon A Burning Body, lorgne plus vers le deathcore. J’avais jeté une oreille vite fait à leur production (1 démo, 1 EP et 2 albums) avant d’aller les entendre en live. Premier constat, ça sonne beaucoup moins « violent » sur scène. Peut-être en raison de leur look vestimentaire, puisqu’ils arborent surement la pire tenue de scène après la combinaison de ski pour crever de chaud sur scène : le costume trois pièces. D’ailleurs, les Texans ne tiendront pas longtemps et dès le deuxième morceau, ils tomberont tous la veste. Deuxième constat, Les paroles de leurs chansons rappellent leur origine géographique (Once Upon A Time In Mexico, Texas Blood Money). Et troisième constat, mis à part ça, l’ensemble reste très classique, trop classique pour vraiment retenir mon attention. Cependant le groupe déploie suffisamment d’énergie sur scène pour emporter le public avec lui et le faire headbanger au rythme de leurs moshparts.

C’est ensuite au tour de Caliban, doyens de la soirée (le groupe s’est formé en 1997), de monter sur scène et entamer les hostilités avec Dein R3.ich, issu de leur dernier album en date, I Am Nemesis. Le public se montre timide et peu dynamique, et  donc Andréas Dorner va faire le nécessaire pour le réveiller, notamment en prenant un bain de foule pendant We Are The Many, tout en hurlant le refrain "You've gotta be fucking kidding m"e, puis en déclenchant un braveheart sur le titre suivant, I Will Never Let You Down. Le groupe terminera son court set (seulement 7 titres) avec 24 years et Memorial, qui verra enfin le public lancer un circle pit presque digne de ce nom. On regrettera donc que le groupe n’ait pas pensé à rajouter quelques vieux titres, comme Forsaken Horizon, ce qui n’aurait pas manqué de mieux chauffer le public.

C’est devant une salle quasi pleine que les biceps tatoués de Tim Lambesis débarquent sur scène au son de Condemned. Et là le public décolle immédiatement, donnant enfin du boulot aux gars de la sécu : une pluie de slammers commence à me tomber dans le dos alors que j’essaie péniblement de prendre des photos du groupe (vous n’en verrez aucune, elles sont toutes ratées). As I Lay Dying enchaine avec le classique et très efficace 94 Hours, puis Confined : ça remue enfin vraiment dans la fosse et un embryon de circle pit se lance. Heureusement les passages en chant clair rendent mieux en live que sur disque, notamment sur Anodyne Sea dont le refrain agresse moins les oreilles. Le groupe nous fera ensuite l’honneur d’enfin jouer un titre issu de leur nouveau disque Awakened, A Greater Foundation, et même si l’album vient de sortir récemment, les fans connaissent déjà le refrain pour le reprendre avec le groupe ! Par contre le public connaîtra un petit coup de mou durant ce titre, peut-être à cause du refrain au BPM un peu trop élevé pour soutenir un headbanging… Puis Tim Lambesis s’époumonera sur Through Struggle, jusqu’à terminer à genou sur la fin de la chanson. Le public retrouvera ses pattes sur Nothing Left, juste à temps pour lancer un nouveau circle pit sur le titre suivant, Cauterize. Sur scène, les musiciens déploient une grosse énergie et histoire de bien finir, sur l’avant dernier titre du set, Tim Lambesis demandera au public de se séparer en deux pour lancer le braveheart de rigueur, et sur le dernier titre, The Sound Of Truth, il fera participer le public à chanter bras levés, même jusqu’au fond de la mezzanine. Sacré challenge pour une première partie !

Le public est désormais chaud à point pour la tête d’affiche, et n’attendra même pas que la batterie d’As I Lay Dying soit encore démontée pour scander Trivium pendant quelques minutes.
J’avais vu Trivium en concert sur la mainstage du Hellfest cette année, et ce ne m’avait pas laissé spécialement un grand souvenir, comme les fois précédentes où je les avais vus, en raison de problèmes de voix récurrents de Matt Heafy. Ce soir allait être une autre paire de manche. Les hostilités commencent après l’intro par In Waves, chanson titre de leur dernier album, et le public est au taquet, les slams ne se faisant pas attendre. La setlist de ce soir fera la part belle à leur second album qui les aura fait connaître, Ascendancy : le groupe embraye sur le tube Like Light To The Flies, et Rain. On peut alors remarquer que les problèmes de voix semblent loin, le groupe assure à tous les niveaux et Matt Heafy en vrai leader ne manquera pas de ponctuer le show de diverses interventions entre les titres, demander par exemple « qui vient à son 1er concert de Trivium ce soir ? » (et j’ai eu l’impression que la moitié de la salle a levé la main), ou de sortir un « tu kiffes, motherfucker ? » juste avant de jour Down From The Sky, provoquant l’hilarité générale dans la salle. Il en profitera également pour remercier le public pour cette date sold-out, ou encore pour demander aux slammers de faire attention au reste du public : pour le coup, ça a eu pour effet de bien calmer le public ! Alors forcément pour relancer la machine, une seule solution… Un braveheart, pour accompagner parfaitement le puissant Entrance Of The Conflagration. Matt Heafy continuera ses interventions, avertissant les spectateurs qu’ils auront intérêt à quitter la salle la gorge en feu à force de crier, la nuque endolorie et les oreilles bouchées ou demandant aux adeptes de circle-pit de faire doucement avec les filles devant la scène. Et justement, durant Black se formera un nouveau circle-pit, mais qui avait plus la forme d’un parallélogramme que d’un cercle !
Bien sûr pour continuer à chauffer le public, quoi de mieux que de dire qu’à Londres, 2 jours avant, le public était meilleur…  Le chanteur finira cependant par reconnaître « ok, vous êtes à égalité avec eux », mais forcément sa petite intervention portera ses fruits : et alors que le groupe entame un autre de leurs tubes, A Gunshot To The Head Of Trepidation, le public se met à sauter dans tous les sens, tout le monde finissant bras levés, même dans la mezzanine, pour entonner les « oy oy oy » à la fin des solos de guitare ! Aucun album ne sera oublié dans la setlist et nous auront au morceau titre de leur premier album, Ember To Inferno, dont le public reprendra le refrain. Sur Built To Fall, le chanteur s’amusera à faire le geste de se passer une corde autour du coup et de se pendre, à plusieurs reprises. Matt Heafy et Corey Baulieu accorderont parfaitement leurs voix et leurs guitares tout le long du show (Into The Mouth Of Hell We March, The Deceived, Down From The Sky).
Le groupe a également pris le parti de ne pas perdre de temps à s’absenter de scène pour se faire désirer et c’est donc sans rappel que le groupe enchaîne les derniers morceaux : Dying in Your Arms, le tubesque Pull Harder On The Strings Of Your Martyr (avec le public en transe dès les premières notes de l’intro à la batterie), le mythologique et épique Torn Between Scylla and Charyb, et Throes Of Perdition pour finir. Autant dire que la setlist prévue ce soir était obèse, le groupe au meilleur de sa forme, musicalement et vocalement, et que les amateurs auront pu se donner à fond pour perdre quelques centilitres de sueurs (oui, des litres, ça aurait paru exagéré !).

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