Hawks, Café Flesh, Choochooshoeshoot

par Pentacle (20/09/2012)

La rentrée des classes à Rennes se fait avec du bruit dans les oreilles. Qu'on soit devant une école remplie de gains braillards ou au Mondo Bizarro. Mais je préfère ce second choix avec une belle affiche Noise concoctée par Kfuel en ce vendredi 7 septembre, précédée le soir d'avant par Minia Zavout et Buildings à La Bascule. Comme je n'y étais pas, on se ratrappe ce soir avec les nantais de Choochooshoeshoot qui viennent présenter leur récent Playland. Le public arrive encore lorsque sonnent les premières cordes triturées. Monte ensuite la voix de Caroline, quasi parlé, comme des incantations hypnotisantes. Le tout est maintenu par une rythmique clinquante et des variations dont seul le groupe à le secret. Parfois Choochooshoeshoot se calme, se fait angoissants (Daz Bees) et à d'autre moment se lâche, bouillonne, explose. Absolument intenable, dans une stabilité qu'on pense précaire, mais tout à fait maitrisé, il est difficile de savoir dans quelle direction va partir le groupe, donc on essaye de suivre tant bien que mal, mais on adore ça.


Viennent ensuite les Café Flesh pour un concert qu'on résumera ainsi : à fond, à fond, à fond. Suffit de voir la chemise de Thomas Beaudelin imbibée de 2 litres de sueur à la fin du set pour se rendre compte qu'ils ne font pas semblant. Il faisait déjà chaud avant, mais là, c'est carrément la fournaise. Pas étonnant quand on voit l'énergie déployée sur scène par Café Flesh. Sur disque c'est déjà très bien, mais en vrai c'est puissance dix. Saxophone maltraité, voix arraché et criarde, cordes tendues et batterie qui cogne sec : c'est parti pour une grosse demi-heure de Rock en fusion velu, crasseux, mais surtout terriblement destructeur et comme si ça ne suffisait pas, Café Flesh joue très fort, pas loin de nous faire vriller les tympans. Puis c'est quand même la grande classe d'avoir un chanteur / saxophoniste dans son groupe qui crache autant ses poumons dans son micro que dans son instrument cuivré. Par dessus tout ce fatras, Café Flesh nous cale des passages blues et rock 'n' roll sortis d'on se sait trop où et qui fonctionnent à merveille. Bref, un concert nerveux, chauffé à blanc qui en aura mi plus d'un à terre. Et dire qu'ils étaient fatigués parce qu'ils revenaient d'une tournée avec Hawks aux Etats-Unis... La blague.



 Hawks, la tête d'affiche, je les découvre en même temps qu'ils montent sur la scène du Mondo. Le quatuor originaire d'Atlanta en est déjà à son troisième album (Push Over) en quatre ans et s'est apparemment taillé une belle réputation dans le milieu Noise. Il ne faut pas longtemps au groupe mené par leur chanteur tatoué de partout, Michaël P. Keenan, pour mettre le feu. Fascinant personnage au regard ardent, possédé par sa musique. Le public réagit immédiatement par quelques pogos et Hawks semble ravi de l'accueil qui leur est réservé. Je me surprends à entendre du Punk-Hardcore dans leur Noise-Rock pour des compos qui vont à l'essentiel et ravagent le peu de ce qui restait de nos tympans endoloris. Puis d'un coup, on se surprend à trouver des bouts de Rock 'n' roll et de Blues parce que les mecs en ont encore dans la besace. Les musiciens ne bougent certes pas beaucoup, en dehors du frontman, mais Hawks préfère faire parler la puissance de ses instruments. Sur la fin le groupe boucle sur d'anciens titres et ira même jusqu'à faire un second rappel pour les plus passionnés.

Trois groupes, trois façons d'aborder le mot Noise et trois très bons concerts. Une rentrée en musique qui commence sous les meilleures auspices et quand on voit ce qui se profile à l'horizon les mois à venir, il va falloir avoir les nerfs solides. 

Vous aimez ce genre de contenu ? Soutenez-nous !

Metalorgie est sans publicité grâce à vos dons, soutenez-nous !

Pour ajouter un commentaire vous devez vous connecter ou créer un compte.