Good Riddance

Tout commence par une pensée. Une pensée pour un gars qui nous a accompagné durant notre adolescence et qui vient de tirer sa révérence : Tony Sly. On repense alors à une époque où le Punk-Rock rimait avec Fat Stage, Deconstruction Tour, Fiforzine et concerts à la Pêche. Putain de nostalgie. La Pêche justement, c'est là que Good Riddance a donné son dernier concert francilien. Good Riddance qui revient justement du diable vauvert après une absence prolongée et un split en 2007 ; alors même si l'on a grandi, changé, on ne sait jamais de quoi demain sera fait, c'est peut-être la dernière fois qu'on aura l'occasion de les voir. Banco, direction la Bellevilloise.

Les temps changent, les premières parties ne sont plus assurés par les Homeboys ou Cria Cuervos, mais pour ce soir par Mon Autre Groupe et The Great Divide. Mon Autre Groupe, c'est leur autre groupe à eux qui ont bien œuvré pour le Punk-Rock depuis les 90's. On atteint et franchi les limites d'un Hardcore expéditif, pour une ouverture dans la lignée de la tête d'affiche du soir. On avait entendu parlé de cet autre groupe, et il vaut le détour tout autant que les autres groupes de ceux qui font Mon Autre Groupe.

La suite avec The Great Divide est tout aussi plaisante. On ne savait pas trop à quoi s'attendre, et la prestation fut plus qu'agréable, énergique, énervée et emprunte d'un esprit communautaire typiquement Hardcore. Bonne pioche.

Au tour des californiens de passer sur le grill, et autant dire qu'ils sont attendus au tournant. Car avec plus de onze années d'absence, ils sont nombreux dans le public à subir leur dépucelage de Good Riddance ce soir.
Le groupe n'étant pas ici dans le cadre d'une tournée promotionnelle pour un éventuel nouvel opus, c'est du classique que l'on est en droit d'attendre, et c'est du classique que l'on aura durant près d'une heure et quart, pour plus d'une bonne vingtaine de morceaux.

A l'image de Remain in Memory, leur opus live pour leur ultime show (qui ne le sera pas), on retrouve les titres plus ou moins politiques des divers opus qui ont écrit l'histoire Good Riddance : de For God And Country "Flies First Class" ; "Lisa" ; "Mother Superior"... A Comprehensive Guide To Moderne Rebellion "Weight of the World" ; "A Credit to His Gender". Ballads From Revolution "Salt" ; "Waste" ; "Fertile Fields". Operation Phoenix "Heresy, Hypocrisy, and Revenge" ; "Shit-Talking Capitalists" ; "Letters Home" mais aussi les plus récents Bound By Ties Blood And Affection ou My republic avec "Darkest Days" évidement ; "There's No "I" in Team" ou "Out of Mind".
Sur scène c'est l'archétype du groupe Rock qui s'exécute. Le gratteux Luke énergique et remuant, le bassiste Chuck débonnaire un peu perdu et le frontman distant avec une expression d'apparence presque hautaine que rien ne semble toucher. Pourtant, une étincelle va venir briser ce masque juste avant le dernier morceau du rappel "Libertine". Tout va finir comme ça avait commencé, avec une pensée partagée pour Tony Sly qui fera vaciller le regard, le visage de marbre de Russ.
Repose en paix Tony.