Rosetta, City Of Ships, Abysse, Zéro Absolu
par Pentacle (04/11/2011)
C'est en plein mois de juillet que les Postcoreux de Rosetta décident de faire leur tournée européenne et avec, pour une fois, pas moins de six dates éparpillées un peu partout en France. Pour une fois qu'un groupe américain de cette carrure ne fait pas qu'un passage éclair par Paris, on saluera l'initiative du groupe et des assos qui ont pris la peine de les booker. Justement, en cette veille de fête nationale, c'est Blue Wave Productions qui invite les Rosetta au Ferailleur de Nantes accompagnés d'Abysse, de Zero Absolu et de City Of Ships pour une affiche éclectique.
Rosetta et City Of Ships ayant pas mal de retard, les concerts ne débutent qu'à partir de 22h et c'est Zéro Absolu qui se charge d'ouvrir la soirée. One-man band de son état, Nak gère ses instruments tout seul : guitare, clavier, basse, machines. Au départ, Zero Absolu crée une ligne de basse ou quelques riffs de guitares. Ceux-ci, enregistrés puis rediffusés, passent en boucle tandis que le multi-instrumentaliste rajoute progressivement de nouvelles couches sonores. Puis tout se superpose pour donner une musique ambiante et atmosphérique et même si l'ensemble est essentiellement instrumental, cela n'empêche pas Nak d'ajouter quelques lignes vocales et même de hurler pour appuyer des passages plus tempétueux dans sa musique. Au final, le concert de Zero Absolu, qui tient plus de la performance, arrive à convaincre l'auditoire malgré quelques couacs et une organisation technique pas évidente à maintenir sur scène.
La suite, c'est Abysse qui joue encore une fois à domicile, sauf que cette fois-ci, une grosse partie du concert est axé sur le nouvel album à sortir début 2012. Le moins que l'on puisse dire à l'écoute de ces nouveaux morceaux, c'est que l'ensemble va être encore plus costaud qu'avant. Je ne sais pas si c'est la maturité gagnée depuis Le Vide Est Forme paru en 2008, les concerts enchaînés depuis trois ans ou tout simplement le son qui est particulièrement bon ce soir, mais le groupe semble se diriger vers des compositions moins atmosphériques et carrément plus directes et efficaces ce qui n'est pas pour me déplaire. On aura quand même le droit au très bon Déviance avant qu'Abysse ne marque la rupture avec leur ancien set et enchaine les nouvelles compos. Le groupe se fait plaisir sur scène comme à son habitude avec un duo basse / batterie encore une fois très solide et les gratteux bien habiles dans leurs descentes de manche. Assez impatient d'écouter le résultat sur galette donc.
On passe maintenant dans les versants Post-Hardcore de la soirée avec tout d'abord City Of Ships alors que sonnent les douze coups de minuit. Je dois avouer que le trio a du mal à me convaincre, malgré une attitude et une musique assez Rock'n'Roll. Oui, c'est très énergique et bien amené avec une basse bien mise en avant, mais qu'est ce que c'est classique. Rien ne marque vraiment, les riffs passent sans qu'on s'en aperçoivent et au final on ne retient pas grand chose. Il manque surement des compositions qui fassent mouche pour qu'on s'y intéresse d'avantage.
Il est maintenant 1h du mat' quand Rosetta pointe le bout de son nez après de multiples retards en démarrant par Red In Tooth And Claw, long morceau de 12min qui ouvre l'excellent Wake-Lift, pour se laisser emporter dans leur univers contrasté. Les contrastes, c'est ce que manie à merveille Rosetta. D'un côté on a les superbes mélodies de guitares comme sur Je N'en Connais Pas La Fin (dommage qu'on n'ai eut que la version courte) qui te font décoller à 10 000 mètres d'altitude et de l'autre on a Michael Armine, en petite boule de nerf, hurlant à s'en péter les cordes vocales, venant se frotter au public en tendant régulièrement son micro pour qu'on puisse y chanter les paroles. C'est ce qui s'appelle être habité par sa musique et je ne pense pas que se soit du bluff. Honnêtement, je ne m'attendais vraiment pas à ce genre de chose sur un concert de Postcore. Et même si les autres musiciens sont moins démonstratifs, on ne peut que plier le genou sous la puissance de frappe de Bruce McMurtie. Pour le reste, on ferme les yeux et l'on ressent l'intensité de leur musique, ce que chacun fait à sa manière. Alors oui, on a quelques problèmes technique au niveau du chant, le public (par timidité ou ne connaissant pas les paroles) n'aura que peu de répondant face à Mike Armine qui tend son micro, et quelques glands qui se sont crus à un concert de Madball et viendront pitoyablement mosher et slammer sur la toute fin du set, mais malgré tous ces petits défauts, qu'est-ce que c'était bien! Surtout sur le final, Wake de 10min, d'une rage dédoublée où Michael viendra chanter, à bout de souffle, parmi la foule.
Bref, Rosetta vient de réaliser un concert mémorable pour tous les gens présents ce soir là. Et à en croire les fans se ruant au stand de merchandising juste après, on sait que les américains ont réussi leur soirée.
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