Sonisphere 2011
par Once (19/07/2011)
Après huit bonnes heures de voitures (eh oui les bouchons à Paris n’épargnent personne…) voici que se profile à l’horizon le Snowhall et ses environs… Repérable grâce à sa piste de ski couverte le site se prépare à accueillir quelques 30.000 mordus de musique extrême. Evénement de taille et sillonnant toute l’Europe c’est une grande première en France d’autant qu’il emporte avec lui le Big 4 légendaire quatuor des groupes fondateurs du mouvement thrash metal. Il est donc 23h30, le Jeudi 7 Juillet et nous sommes à la veille de deux jours de sensations fortes.
Vendredi :
Vendredi midi nous voici à l’entrée du site. Billards, jeux d’arcades, ski, snowboard, écran géant diffusant des lives d’Iron Maiden, ACDC ou autres Metallica… Nous serons nous trompés d’endroits ?.. Et pourtant tout semble indiquer que non, les nombreuses buvettes, stands d’alimentation, merchandising… Vous l’aurez compris le site est quelque peu déroutant au premier abord. Une première montée nous mène vers la partie restauration du festival et une deuxième montée (les cuisses ont déjà mal…) nous conduit droit sur le lieu des hostilités à savoir l’espace des scènes. Scène Saturne sur la gauche imposante, fière et annonciatrice de très bons shows elle fait pourtant pâle figure devant la scène Apollo lui faisant face. Il est désormais 15h25 et les britanniques de Rise to Remain ont investis Saturne. Les « p’tits jeunes » sont prêts à en découdre, balançant des riffs puissants et pleins de groove convainquant cependant très peu d'afficionados du genre la faute à des passages parfois un peu trop long cassants le rythme… C’est un peu déçu que je ressors de ce live, me préparant pour le prochain live et de taille celui-là ! Les frangins de Bukowski sont plus que près à en découdre avec le public Amnévillois. La rage de leurs morceaux convainc les spectateurs qui s’en donnent à cœur joie. Haranguant la foule et jouant avec son public, ils libèrent une énergie dévastatrice qui ouvre magnifiquement la scène Apollo. 45min de show serait presque trop court au goût des spectateurs présents.
Alors que se termine tout juste Bukowski c’est un tout autre concert qui se prépare de l’autre côté du Snowhall avec les finlandais de Symfonia et leur power metal. Rendant les fans hystériques, le show ne convaincra pas les plus dubitatifs et réfractaires à ce genre de musique… Ils sont justes, énergiques et la magie opère donc pour les accros. Alternant encore une fois de scène c’est devant le deathcore abrasif des anglais tatoués de Bring Me The Horizon que se dirige notre attention. Et que dire devant ce spectacle endiablé que nous livre Oli et sa bande. Ca jump, ça tourne, ça saute, ils ne se tiennent plus et le chanteur du groupe malheureusement connu pour son chant quelque peu alterné en live est vraiment en grande forme cette après-midi. Enchainant les titres et les wall of death sans répit, c’est définitivement un très bon live auquel nous venons d’assister. Ce qui peut expliquer que le groupe suivant, Evergrey, ai fait pâle figure juste après, donnant pourtant une grande part de leur énergie pour ravir le public. Essai peu concluant pour ce groupe annoncé en dernier sur la programmation déjà bien complète. Et c’est sans trop tarder que nous retrouvons le premier groupe d'outre-Atlantique avec les très attendus Mastodon sur la scène Apollo. C’est sans fioriture que ce quatuor nous délivre leurs titres taillés pour la scène et qui comble ainsi l’attente des fans. Avec une set-list très bien choisie, des titres comme Crack the Sky, Colony of Birchmen ou encore Sleeping Giant feront exploser toute la créativité et l’énergie de ce groupe, et une fois n'est pas coutume le son sera à la hauteur de leur performance.
C’est maintenant au plus américain des groupes français de venir envahir la scène Saturne à l’aide de son death metal percutant. Nous ayant habitué à des shows bruts, Gojira enverrons une image bien autre que celle-là ce soir… Manque de conviction ? Manque de connexion entre les morceaux ? Toujours est-il que le lézard nucléaire n’aura pas conquis complétement les fans pourtant venus en masse pour ce concert donné sur le sol français, chose rare ces derniers temps. Dotés qui plus est d’un son quelque peu brouillon selon sa place en façade, les quatre basques auront sans doute une autre occasion pour se rattraper le 22 Juillet prochain à Briouze (61) pour le festival Art Sonic. Laissons de côté le lourd, le sombre, l’énervement pour jeter un œil aux célébres Dream Theater et à leur metal progressif tout en solo et en technicité. Qu’on aime ou pas, on ne peut qu’admirer la justesse des musiciens et la maitrise parfaite de leurs instruments. Ils ne se contentent pas d’être bons, ils excellent dans ce domaine et comme on aime à dire « Toujours copiés, jamais égalés ». Alors qu’un son déjà entendu raisonne dans la place, nos yeux se tournent vers la scène Saturne, illuminée de mille feux. Entrant sur le thème d’une pièce de Roméo et Juliette (EDIT : le thème de Terminator en fait!), ce sont les australiens d’Airbourne qui viennent lâcher leur musique hard rock tapageuse. Une pâle copie des furieux d’ACDC cependant… Ils sont jeunes, fougueux, énergiques, bons musiciens mais ce ne sont pas pour autant des génies de compositions. D’une chanson à l’autre, les riffs se ressemblent, parfois même trop. L’escalade du pilier de scène ne laissera personne indifférent et ce classique fonctionnera encore longtemps au vu de l’expression béate peinte sur le visage de milliers de spectateurs.
Fini pour ce soir avec la scène Saturne c’est maintenant au tour d’Apollo de trembler. Les 9 de l’Iowa sont là. Enfin 8 depuis l’année dernière malheureusement. Sept « S » tribaux sont fixés sur les côtés et le S central s’enflammera au début du show emporter par une intro bizarroïde, où les membres de SlipKnoT arrivent un par un lentement tels des pantins désarticulés. Balançant leurs morceaux ravageurs et rageurs, c’est une prestation unique que nous délivre ce soir les très controversés du Nine. Ayant revêtis leurs anciennes combinaisons de prisonniers ainsi, pour quelques-uns seulement, leurs anciens masques l’on peut dire que l’efficacité est maitre mot de ce groupe. Ils enchainent les morceaux bruts, tel que Eyeless, (Sic), Pulse of the Maggots, Psychosocial ou encore le fameux Heretic Anthem. C’est vraiment un très grand plaisir de voir le Clown, Pornocchio et Sid s’amuser comme des gosses dans une cour de récréation. Branlette de nez, crowd surfing dans la foule, ces trois personnes s’en donnent à cœur joie ce soir et renversent le public totalement hypnotisé par leur kermesse pas tellement improvisée. Une totale emprise de la scène est efficace. Seul petit bémol, la précision de Joey Jordisson est revenue à sa taille ; petite. Ses passages à la double pédale sont chaotiques et parfois très désordonnés. Malgré cela c’est un concert réellement bon que nous offre SlipKnoT ce soir en nous faisant aussi honneur en interprétant Only One, morceau jusque-là encore jamais joué en live. On ressort comblé, mais éreintés de cette journée intense et pleine de surprise et de gros coup de poings scéniques cependant déçu de ne pas retrouver l'ambiance conviviale du Hellfest pour ne citer que ce festival. En effet les gens sont là pour assister aux concerts et non discuter franchement et gaiement autour d'un pot (alcoolisé ou non).
Samedi :
Un climat de compétition régne aujourd'hui sur le site du Sonisphère... Et pas n'importe quelle compétition ! Anthrax, Slayer, Megadeth et Metallica sont ici pour nous montrer toute la puissance du thrash américain et chacun compte bien dépasser l'autre. Mais prêtons aussi attention aux 2 groupes français présents ce soir, dont Mass Hysteria qui enflammeront la foule et conquiéreront le sol Amnévillois. Comme le dira Mouss "on a que 30 minutes pour vous faire passer un moment de furia, c'est très court mais faisons le!". Pari réussi pour les Mass, une setlist bien choisie pour le moment, une hargne sans pareil, ce sont cinq zikos en forme qui donnent tout en ouverture de festival allant même jusqu'à jouer au milieu de la foule.
Après les "jeunes" enflammés, la scène Apollo s'ouvre avec un groupe qui n'a plus rien à prouver à savoir Diamond Head, influence principale des Mets. Leur show est gentillet à côté de celui des MH mais cependant il trouvera un écho parmi les fans de heavy. Les musiciens laissent transparaitre la joie qu'ils ont à jouer ici et cela fait vraiment plaisir de voir qu'un vieux groupe ne s'assoit pas toujours sur sa notoriété. De la fraicheur et de l'énergie c'est aussi ce que le prochain groupe nous amménera. Les précurseurs du death metal français, Loudblast arrivent à 16h00 tapante et nous livrent 45 minutes de gros son et ce avec le sourire ! Les titres comme "Emptiness Crushes My Soul" ou encore "Never Endin' Blast" trouvent amateur en cette fin d'après-midi ce qui prouve une fois de plus que Loudblast n'a pas dit son dernier mot d'autant que le dernier album est privilégié et se révéle très efficace.
Une fois la furie death metal terminée, la compétition amicale peut commencer. Anthrax se charge d'ouvrir les hostilités et nous délivre un super concert avec en guise de remplaçant de Scott Ian ni plus ni moins qu'Andreas Kisser le guitariste originel de Sepultura. Andreas qui viendra d'ailleurs user sa voix sur Refuse/Resist à la fin du set. En attendant les zikos sont tous en très grande forme et reprennent les classiques comme Antisocial, Madhouse, I Am the Law qui enchanteront le public. Après le premier groupe du Big 4 ce sont les protégés de Metallica qui rentrent sur Saturn délivrer leur rock bourré d'énergie. Volbeat c'est des sourires, de la country, des grosses guitares mais avant tout un groupe réellement heureux de se trouver sur scène et qui comblent leur public. Décidement ce Samedi est placé sous le signe de la fraicheur et de l'énergie.
Mais qu'en est-il de Slayer? Jeff Hanneman est aux abonnés absents, c'est donc Gary Holt (Exodus) qui le remplace. Absent sur la première chanson, le guitariste ne montre pas son plaisir d'être ici... Tout comme Araya et Kerry King qui se contentent de jouer les titres avec lassitude. Malgré quelques sourires esquissés lorsque les fans hurleront le nom du groupe à plusieurs reprises, l'ennui est perceptible ici et le concert traine en longueur, les chansons finissent par se ressembler... Les "Meurtriers" ne sont décidemment plus ce qu'ils étaient. Après un tel concert c'est un peu sur notre fin que nous décidons d'aller voir ce que donne les ex néo metal / metal rock de Papa Roach. Eh bien l'on doit avouer que ces musiciens donnent tout ce qu'ils ont sur scène et ne se privent pas de sauter ou encore haranguer la foule à coup de "let's rape this fuckin' place off motherfucker" tout en finesse. Une performance à couper le souffle tandis que de l'autre côté c'est Megadeth qui se prépare à enflammer le public. Jaccobi et sa bande quittent la scène et les deux Dave, respectivement Mustaine et Ellefson formateur originels de Megadeth entrent sur scène. Une guitare double-neck en début de show n'est-ce pas un peu présomptueux ? L'on répondra que non après avoir vu ce que les musiciens ont dans le ventre et ce qu'ils dégagent humainement. Eux aussi enchaineront les classiques et délivreront un show plein de rigueur trouvant encore une fois un écho dans la foule qui tremblera au son de "A tout le monde" chanson dont le refrain est chanté avec le plus bel accent possible. Il est déjà tard sur le site Amnévillois et la fosse se remplit petit à petit (au dépourvu de l'esprit de camaraderie qui lui se fait inexistant ce soir) pour le concert le plus attendu de la journée à savoir Metallica. Leur nom n'est inconnu pour personne et leur notoriété n'est plus à prouver. La nuit finit de tomber pendant le concert de Tarja (Turunen, ex-Nightwish) qui vient chanter lyriquement devant un public uniquement composé de fans de Nightwish ou autres Within Temptation. Mais on ne peut lui en vouloir jouer en telle position est très délicat, personne ne voulant être mal placé pour le show des Ricains.
Et nous y voilà. Les lumières s'éteignent, les écrans géants s'allument sur un extrait du film Le Bon, La Brute et Le Truand et l'intro tant connue composée par Ennio Moricone résonne enfin. Les fans trépignent d'impatience attendant les premiers accords qui donneront au concert son début. Un premier morceau accrocheur, nous plongeant directement dans l'ambiance. Quelques surprises à travers le show notamment Master Of Puppets en deuxème chanson et Seek&Destroy, finissant habituellement le set, se retrouve ce soir 5e sur la setlist. "Helpless" verra Anthrax et Bryan Tatter (Diamond Head) investir la scène dotée d'un écrant géant comme lors du show à Sofia l'an passé. Les surprises se multiplient notamment dans la set-list qui ravira les fans de la première heures avec des titres comme The Call of Ktulu, The Shortest Straw, Damage Inc. ou encore Ride the Lightning. James Hetfield prouve encore ce soir son aisance légendaire avec le public. Le frontman maitrise son auditoire, ce soir c'est lui le maitre des poupées. Kirk Hammet se contente de ce qu'il sait faire de mieux, les solos. Et ce soir c'est un excellent Mr Hammet que nous voyons. Des improvisations toujours justes, des solos endiablés et une maitrise de l'instrument incroyable, voilà ce qui nous est délivré. Robert Trujillo excelle lui aussi dans l'art des solos notamment sur The Call of Ktulu où il change visiblement quelques lignes de basses. Metallica, c'est décidement une machine de guerre scénique et un pur plaisir pour les yeux comme pour les oreilles. Feux d'artifices, jets de flammes, ballons gonflables tout est là pour régaler la foule. Une véritable communion se fait durant les 2h que joueront Hetfield&Cie et un final sur Creeping Death mettront un point final enflammé à ce concert.
Terminer par Metallica c'est ravi que nous reprenons la route, après 2 jours de gros son, de bonne humeur communicative et de headbang devant les plus gros noms du metal international. Seul petit bémol l'organisation de ce festival qui sera décriée par un grand nombre, notamment lors de l'émeute du Samedi qui a vu plusieurs personnes tomber par terre. Plus qu'à attendre impatiemment le prochain festival qui nous en mettra on espère autant de plaisir dans les oreilles et autant de souvenirs en tête sur scène comme avec les hardos venus célébrer l'amour de la musique extrême
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