Owen Pallett

par Chorizo (07/03/2011)

Owen Pallett est un garçon fantastique. Ma première rencontre avec le Canadien a eu lieu en 2006 à La Maroquinerie, alors qu'il assurait une des premières parties des récemment défunts Isis. Il performait encore sous le nom de Final Fantasy, devant une foule de métalleux qui s'attendait sûrement à assister à une course de chocobos plutôt qu'à voir un déchainé du violon en solo sur scène. La prestation avait, ceci dit, quelque chose de magique; la timidité précieuse de Pallett face au mastodonte sonore formaté américain... Sigh. Sur ce, He Poos Clouds fut acheté, apprécié et abandonné. L'anonymat dans lequel évoluait alors Final Fantasy avait fini par se transformer en oubli.
 
En 2010, la hype fait son travail et propulse Owen Pallet sur le devant des scènes. Exit le RPG, sa chambre est devenue le terrain d'autres occupations. La Route du rock me permet de renouer avec le garçon, sous le soleil de l'après-midi, qui va fasciner son auditoire, une pédale et un violon comme seuls compagnons. En ouverture de Yann Tiersen, Liars ou Caribou, chapi chapo. Et en guise de finish him, la cover d'Odessa - tube electro de l'année - curieuse mais puissante relecture de chambre. Bref, jetez-vous sur Heartland, bougez-vous afin d'admirer le curieux en live.
 
De retour à Paris cette année, un peu plus d'un an après un nouveau passage à La Maroquinerie, Owen Pallett fait de nouveau salle comble au Café de la danse. Et de reconstruire inlassablement en live des morceaux issus de l'ensemble de sa discographie, Final Fantasy inclus. La chose semble aisée. Un violon, un synthé, une pédale et une bonne grosse dose de talent. Shaker. Pallett compose ses boucles, les enregistre, les assemble, les rejoue, les entrecroise, semble les abandonner, puis y revient, oh, surprise. Artisan musicien, il taquine des mélodies enlevées en mettant du coeur à l'ouvrage, ne laissant rien au hasard, sans faux pas, et va jusqu'à se permettre quelques exubérances bienvenues.
 
Au-delà du simple exercice musical à tiroirs, il faut l'entendre s'appliquer à remplir l'espace sonore comme plus d'un homme, fait de sautillements extatiques comme de longues plaintes tristes. La voix, harmonieuse et considérablement travaillée depuis 2006, s'affirme comme l'écho angélique des sentiments du jeune homme. La scène lui permet en effet de mettre en relief son travail, en donnant un allant appréciable aux morceaux studios (les deux Lewis... , E is for Estranged, A Man with No Ankles...) et de dénuder une production qui semblait quelques fois pâllote entre 4 murs capitonnés. Point d'orgue attendu, la cover de Caribou, presque aussi dansante que l'originale, devant un public conquis.
 
En un peu plus d'une heure, Pallet confirme avec simplicité qu'assurer un show n'est pas une histoire de gros moyens. Des contemporains, comme Andrew Bird, souffrent parfois d'une orchestration trop pesante, surtout dans leurs dernières sorties. Lui se met à l'abri - temporairement? - de l'étouffement, préférant créer son propre orchestre ambulant avec les moyens du bord. A la prochaine, donc.

Vous aimez ce genre de contenu ? Soutenez-nous !

Metalorgie fonctionne grâce aux dons de nos lecteurs. Faites un don et soutenez nous !

Pour ajouter un commentaire vous devez vous connecter ou créer un compte.

Vous pourriez aimer

Slipknot, Motionless in White

LDLC Arena, Lyon (2025-06-25)

Municipal Waste, Death Angel

Le 24/06/2025 à Toulouse (Rex)

South of Heaven festival (08/06/2025, Maastricht)

Live report du South of Heaven festival en Hollande.

Amenra, Verset Zero

le 14/05/25 Rennes (Antipode)