Motocultor Fest (Part 2)

par Pentacle (09/02/2011)

Dimanche 29/08 :

Le temps de faire le trajet de Rennes jusqu'à Sené, je zappe les premiers groupes que sont Karma ZéroMurder One et Les 3 Fromages. C'est donc avec un groupe que je connais bien que débute la journée : Under The Abyss. Deux bonnes années que je les vois en première partie lors de concerts Metal locaux à roder leur Heavy / Metalcore. Techniquement les gars en veulent ça se sent, sauf que comme d'hab' j'en reviens à la même impression, le chant ruine tous les efforts du combo. Et à voir les quelques sourires en coin se dessiner sur le visages de mes acolytes, je ne dois pas être seul à trouver ça définitivement too much. Dommage car musicalement il y a de l'idée.

Gorod c'est des monstres. Déjà, même en bossant toute ma vie sur une six cordes, j'arriverai pas à jouer la moitié de ce que le guitariste exécute, puis la voix du nouveau frontman est d'un violence sans nom c'en est hallucinant. Très très impressionnant derrière son micro. Sinon le show de Gorod se montre donc sous des auspices ultra brutales et ivres de technique, et là c'est vraiment pas pour faire genre on se touche sur nos instruments. Outre cette avalanche de notes qui passent clairement au dessus de la tête de certains, ce que je peux largement comprendre n'étant pas non plus hyper fan du renouveau Death technique à la Obscura, les français ont un groove qui marque aussi leurs compositions. Manque peut-être quelques aérations sous cette carapace technique, mais bon c'était quand même la grosse branlée du weekend.

Pour Nine Eleven j'en sors d'un meilleur avis que leur concert au Mondo Bizarro quelques mois auparavant. C'est largement plus en place, quoique je trouve leur Punk-Hardcore toujours un poil classique. Le chanteur motive la fosse, annonce un circle pit pour leurs potes en déguisements loufoques et se moque gentiment des metalleux (devil horn tout ça). Ca joue pas mal sur la déconne, mais ça n'empêche pas d'être sérieux dans leurs affaires (copyright Assassin) et se prendre un concert très énergique en travers de la caboche.

Shadyon font un peu figure à part dans ce festival d'extrême de Hardcore ou de Metal, car les bretons jouent une sorte de Heavy / Rock-Progressif très travaillé qui demande toute l'attention pour en cerner les contours. Leur musique exigeante, notamment pour les prouesses vocales d'Emmanuel chantant souvent dans un registre lyrique alors que les instruments eux, évoluent entre passages (Power)Metal plus énergiques et d'autres acoustiques / arpèges mélodiques bien sentis donnant une dimension orientale aux compositions. On trouve de belles choses dans ce groupe qui a encore progressé depuis son premier album en 2006, néanmoins l'ambiance du festival est parfois en décalage avec la musique, donc j'espère revoir les brestois dans de meilleures conditions.

En ce qui concerne The CNK, je suis peu enthousiaste à l'envie de les voir préférant largement un bon vieux Anorexia Nervosa des familles que leur album au concept totalitaire certes intéressant, mais un peu vide pour avoir un vrai impact. Et c'est un peu l'avis que je vais avoir du groupe sur scène. D'accord leur Metal à connotation Indus / Symphonique a de bonnes idées, visuellement la kalachnikov, les fringues militaires et les war paint ont de la gueule et font penser aux shows de Punish Yourself dans un autre domaine, mais ça manque d'accroche dans les compositions. A défaut d'avoir de bons riffs (recouverts de samples et rythmiques), les percussions martiales font hocher la tête et c'est déjà ça. Les morceaux ont quand même plus de puissance en live, par contre le slogan « The CNK vous offre gracieusement ces quelques minutes de terreur » c'était pas non plus obligé, même si ça sert le concept du groupe. 

Suivent les Burning Heads. C'est Punk, c'est Rock, bon esprit, avec son lot de mélodies accrocheuses donc je trouve ça plutôt cool, surtout que ça donne un petit vent de fraicheur entre deux groupes de Metal. Ils privilégient les formats courts (la plupart des morceaux dépassent à peine les deux minutes) pour tout miser sur l'efficacité et le côté catchy des compos. Pas grand chose à dire de plus sur leur concert, si on adhère au genre, on ne pouvait qu'être séduit par cette petite heure de Punk-Rock sous le beau soleil breton.

La grosse découverte du Motocultor Fest ça sera Nightmare. J'en ai jamais entendu parlé et je crois bien qu'on en parle pas plus maintenant, ce qui est fort dommage alors qu'ils pourraient, ou plutôt devraient, avoir une place de choix sur la scène Heavy-Metal française voire internationale. Du Heavy avec des couilles donc, qui lorgne limite sur le Power ce qui ne m'étonne qu'à peine quand on voit la gueule et le jeu des gratteux, ils doivent probablement être fan de toute la clique finlandaise à la Children Of Bodom, Norther & co. Outre la succession de titres excellents que livre la formation reformée depuis 99, c'est la prestation vocale de Joe Amore qui épate, souvent proche de Ronnie James Dio dont il fera notamment une reprise de Holy Driver. Si en plus on ajoute des musiciens qui prennent beaucoup de plaisir à être là, plaisantent entre eux et sont super communicatif avec le public (qui hélas restera un peu froid), on tient ici l'un des meilleurs concerts du festival qui incite fortement à se pencher sur la discographie de Nightmare.

J'avoue, je connais que dalle à Loudblast. M'est avis que le statut culte du groupe doit beaucoup jouer dans l'appréciation finale du concert, parce que personnellement, ça ne m'a fait ni chaud ni froid. Ok c'est Metal à 200%, puissant ce que tu veux, mais ça ne m'a pas convaincu d'aller plus loin pour écouter leurs disques. Alors qu'est-ce qui flanche sur ce concert? On a l'impression que Loudblast enchaine les titres comme des perles, qu'il ne se passe pas grand chose sur scène ou dans l'exécution des morceaux (je dis pas de faire un show à la Rammstein, hein) et qu'en plus c'est redondant au bout de quelques titres. J'écoute, ça passe par l'oreille droite et ressors de la gauche et le public semble également légèrement indifférent à ce qui est en train de se passer. Malgré la bonne volonté, le côté très pro des musiciens et le gros son ça ne ratrappera l'ensemble qui au bout de six/sept morceaux m'ennuie fermement. Je demeure donc pas du tout convaincu par la prestation du groupe.

Black Rain c'est du Glam-Rock français qui voudraient se faire passer pour des anglais. Avec du Hard-Rock noyé dans le maquillages dégoulinant, les fringues de mauvais goûts et les coiffures atroces pire que Mötley Crüe on part sur une base pas franchement attirante. Les compositions du groupe sont pourtant pas trop mal; encore que ça dépend des morceaux – certains étant plus énergiques que d'autres; mais l'attitude nourrie de « fuck yeah », on est trop « rock'n'roll motherfucker » m'irrite un poil. Assez sympa comme concert mais à dose homéopathique.

Le concert du jour, que dis-je du festival c'est bien Shining et c'est en grande partie la cause de ma venue au Motocultor Festival, comme pas mal de monde qui arborent fièrement leur t-shirt à l'effigie des suédois. C'est donc tout logiquement que je place une grosse espérance sur ce concert et je ne vais pas être déçu. Déjà il faut signaler que le son est probablement le meilleur entendu jusqu'alors sur le festival. De quoi profiter pleinement du Black-Metal du combo et de se laisser captiver par les ambiances et ce même pour le très Heavy/Black VI – Klagopsalmer qui ne plaisait pas plus que ça. Certains moments comme sur Ytterligare Ett Steg Närmare Total Jävla Utfrysning sont d'une beauté effroyable à se damner. Même Vilseledda Barnasjälars Hemvist ou Fullständigt Jävla Död Inuti du dernier album rendent extrêmement bien en live. Entre Black Metal majestueux et dérangeant les suédois captivent, hypnotisent le public, non seulement grâce à leur musique mais aussi grâce au charismatique Kvarforth abusant de whisky et se scarifiant le bras entre deux chants. Je m'attendais à plus provocant de sa part, mais en fait non, le monsieur est assez discret sur ses agissements. M'enfin ça au final on s'en branle, parce que Shining nous a fait vivre un moment unique sur ce festival et c'est bien là l'important.

Le choc avec Koritni est rude, on change du tout au tout en passant du Black dépressif au Hard-Rock festif des australiens. S'il faut un moment pour se mettre dans le bain, le groupe gère plutôt bien son affaire avec des morceaux assez entrainants, s'inspirant fortement de la scène 80's remise au goût du jour avec un son moderne. C'est pas le genre de choses qui me plait habituellement, mais là c'est agréable et se laisse écouter gentiment au moins quelques titres.

Trop fatigué, ne connaissant pas Sodom (et aussi par flemme, je le concède) je ne reste pas jusqu'à la fin du festival. Chapeau quand même aux organisateurs d'avoir réussis à monter une affiche pareille! Certes tous les concerts n'étaient pas forcément excellents, mais ça valait quand même le déplacement pour assister à KrugerNightmare, Gorod ou Shining. On espère l'organisation de 2011 meilleure (certains points comme la bouffe ou la sécurité du camping ont été pointé par les festivaliers), cela dit, elle était tout à fait convenable pour un festival en plein air de cette importance. On n'enlèvera également pas l'ambiance bon enfant et festive qui flottait pendant toute la durée de l'évènement. Dommage cependant que le public n'est pas répondu aussi nombreux qu'escompté, pour les retardataires, il sera toujours temps de se ratrapper sur l'édition 2011.

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