Tides From Nebula à Prague
par Undone (10/01/2011)

Prague, ville des alchimistes, des mages et autres fantômes. Que demander de mieux qu’une ville ancrée dans le fantasmagorique pour clôturer une tournée nébuleuse ? Tides From Nebula l’a bien compris et c’est avec un plaisir non feinté que le quatuor Post-Rock, avant un retour dans leur patrie la voisine Pologne, s’exécute pour leur dernier concert de l’année.
Pour continuer dans le mythe et rester dans le mystique, la
salle du soir se situe bien loin des sentiers battus. Le centre ville
touristique, sa cathédrale, son château et son pont laissés pour compte, c’est
dans des rues encore enneigées, éclairées à la seule lumière des phares des
voitures, parfois au milieu d’un bois ou traversés par une voie ferrées sans
barrière, qu’il faut s’aventurer pour atteindre notre Kavárna Potrvá. Salle est d’ailleurs un bien grand
mot puisque l’endroit enfumé, a surtout les allures d’un bar, enfouit dans les
sous-sols d’un immeuble d’habitation. Qu’importe, une fois sur place l’accueil
y est souriant et l’esprit D.I.Y.
Après un peu
d’attente Tides From Nebula se positionne, ici on ne s’embarrasse pas d’une
première partie, et le show peut commencer. Pour l’amateur, au sens propre, de
Post-Rock qui s’est arrêté aux premiers Mogwai, il est délicat de différencier
l’avalanche de groupes du style qui ont déferlé durant la dernière décennie ;
qu’ils se nomment Pelican, Russian Circles ou Red Sparowes, s’ils sont agréable
à l’oreille il trône néanmoins une atmosphère impersonnelle.Pour une première écoute, en live qui plus
est, TFN semble résister à cet écueil. Les influences sont marquées, mais la
volonté d’y atteler une touche personnelle éloignées des stéréotypes du genre y
est prépondérante. Ainsi, les passages énervés, qu’on devine faisant forcement
parti de l’héritage Young Team au point
de se questionner sur la réappropriation d’un "Mogwai Fear Satan",
côtoient des arpèges Pop que Death Cab For Cutie ne rechignerait pas, ou des
leads rapides et aiguë qu’on pourrait entendre chez Taken.
Les cycles restent
rares, et les passages métalliques présents mais sporadiques. On en viendrait
presque à les regretter pour donner de la consistance à un son un poil juste
(limitation sonore dans la capitale Tchèque ?) uniquement craché par les
amplis, où seules quelques boucles de notes au piano sont déversées par la
sono.
Question présence scénique, rien n’est à redire puisque les trois
musiciens à cordes se plaisent dans une gestuelle corporelle dynamique,
et ce malgré la bagatelle de
quarante-cinq concerts en eux mois. De plus ils restent aussi
virevoltants du
bas, où leurs si nombreuses pédales à effets (et oui le Post-Rock n’est
pas le
Grunge où seule l’Overdrive orange suffisait) voient s’acharner avant
tant
d’intensité dans une danse tribale, les pieds des protagonistes. La
cérémonie
de claquements de mise en marche / extinction qui en découle,
représentant
presque un instrument à elle toute seule ; tout comme l’illumination des
diodes vertes, rouges ou bleues est un artifice lumineux à part entière.
Bref, l’heure de set, rappel inclus, passe bien plus rapidement qu’une heure d’écoute d’un
quelconque CD Post-quelquechose écouté chez soit. Et on en aurait redemander
quand il s’est agit de reprendre notre route mystérieuse et inquiétante en
direction de contrées plus fréquentées.
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