Glassjaw au nouveau casino
par Undone (09/08/2010)

Comment évoquer un concert de Glassjaw dans la capitale, sans parler des annulations successives du groupe? De fait, leur dernière prestation parisienne remonte à un concert promotionnel pour la présentation de The Worship and Tribute, à La Boule Noire un soir de septembre 2002. La troisième tentative est donc la bonne, et ce soir au Nouveau Casino, ce concert inespéré (rappelons que le groupe se fait rare avec une dernière prestation hors festival remontant à mars dernier aux US) a bien lieu et affiche complet.
Après avoir pénétrer dans la salle, il faudra toutefois avant d'accueillir le quatuor de New-York, encore patienter une quarantaine de minutes, le temps que les insipides et brouillons Admiral's Arms, s'exécutent. Les français ont conscience que personne, ou presque, n'est présent pour eux, et n'en rajoute pas, mais la trentaine de minutes pariassent une éternité tant leur Metal / Hardcore sonne creux et déjà entendu.
Qu'importe, après huit ans d'attente, que représentent quelques dizaines de minutes? C'est maintenant le changement de scène, les musiciens sont déjà là en train de peaufiner les derniers réglages, lorsque les lumières s'éteignent. Et voilà débarquer l'âme du groupe, Daryl, et sa coupe de Gallagher. L'entame est timide, ou plutôt calme, en adéquation avec l'évolution choisie par le combo, planante et une once atmosphérique. En découle donc, une ambiance bien tranquille dans le public, dont le contraste avec les bribes de souvenirs du show électrique de La Boule Noire, est saisissant. Ce public a mûri, évolué, s'est transformé à l'image du groupe qu'il admire, ce groupe qui avec plus de dix ans de carrière et à peine trois productions, fait toujours recette.
La situation se débloque tout de même au bout de trois quatre morceaux, dans cette partie de set largement consacrée à The Worship and Tribute. Il faut donc un " Tip Your Bartender " pour que la fosse se mette à sautiller légèrement, puis pousser avant de se libérer enfin, sans atteindre les sommets pour autant. Malgré un couple de nouveauté, on reste sur des bases connues " Mu Empire " ; " Ape Dos Mil " ; " The Gillette Cavalcade of Sports " qui permettent en plus d'apprécier les mimiques conservées du frontman : bouche grande ouverte et diction appuyée, yeux exorbités, langage corporel et manuel ; d'admirer le professionnalisme des musiciens, discrets mais particulièrement concentré, carrés et appliqués pour leur parties respectives si spécifiques.
Niveau dialogue, Daryl, surfe toujours sur la vague d'un second degré parfois véhément (et oui, on a beau le répéter, personne public comme artiste, n'aime ces satanées machines à fumée) mais qui donne une sensation d'envie et de partage des plus appréciables, bien loin de l'attitude hautaine remarquée lors de leur venue pour le Groezrock. L'ambiance monte alors d'un cran quand il s'agit d'aborder une partie une once plus dédiée à Everything You Ever Wanted to Know About Silence et forcément plus rythmée. " Lovebites and Razorlines " estde la partie, mais c’est bien sûr " Pretty Lush " qui remporte les débats.
On bascule de nouveau vers des cieux plus Post-Hardcore qu’Hardcore, avec comme point d’orgue " Two Tabs of Mescaline " et un " Convectuoso " qui appuie la réelle division entre la frange excitée du public montrant quelques signes d’impatience, et la partie plus soft, mais non moins fan des auditeurs. Mais ici pas de blague comme au Groezrock, et pour réunir tout le monde, rien de tel qu’un rappel inclus dans le set pour des questions de timing et composé du combo dévastateur " Siberian Kiss " / " Babe " que d’émotion, que d’énergie… on se croirait presque revenu un soir de septembre 2002… le 30… à La Boule Noire.
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