Aussitôt Mort, Nine Eleven, More Than Life, Dead Swans, Defeater
par Pentacle (12/05/2010)

Ce soir au Mondo Bizarro, la programmation conclue un an de concerts Hardcore sur Rennes avec pas moins de Defeater en tête d'affiche, leurs potes de Dead Swans et More Than Life à leurs côtés et les frenchies de Nine Eleven et d'Aussitôt Mort en secours. Déjà l'affiche a de la gueule. Les amateurs ne s'y trompent pas car la salle est bien remplie et même la clique du Hardcore breton (Pigeon, Birds In Row, As We Draw) viennent grossir les rangs.
Comme il y a beaucoup de groupes à passer ce soir là, Aussitôt Mort est sur les rails dès 20h ce qui me vaudra d'assister qu'à la fin de leur set. Difficile de juger sur aussi peu de minutes, mais leur évolution Post-Hardcore au détriment du Screamo des débuts n'a pas l'air si mal sur scène alors que sur Montuenga je trouvais ça plutôt fade. Assez classique, mais pas sans intérêt en fin de compte. A revoir dans de meilleures conditions.
Suite des hostilités avec Nine Eleven qui semble avoir envie d'en découdre ce soir... ce qu'ils ne manqueront pas de faire, mais en partie seulement. D'un côté on sent l'envie de tout envoyer voler à la manière d'un Comeback Kid et d'amener des passages lourds qui ne manquent pas de groove, histoire que les quelques mosheurs de la salle puisse aussi se défouler, mais de l'autre tout ça manque encore de maturité. Les breaks sont mal amenés et cassent pratiquement à chaque coup la dynamique des titres. On se retrouve donc avec des passages qui sont bons mais qui perdent leur intensité et deviennent bancals parce que le combo part en roue libre aux changements de rythmes. Pourtant leur Punk-Hardcore ne manque pas d'envie et de sincérité... Décevant pour le coup.
Changement de ton avec un Hardcore so british grâce à More Than Life et Dead Swans.
Les premiers jouent la carte du très mélodique. Si l'ep Brave Enough To Fail est vraiment très appréciable avec des morceaux catchy as fuck et que leur dernier Love Let Me Go est dans la même veine, sur scène c'est assez différent. Déjà parce que le son du Mondo c'est pas tout à fait ça, du coup on perd beaucoup des mélodies jouées à la guitare, rendant leur Hardcore classique et perdant d'intérêt. Ensuite le groupe donne l'impression de jouer mécaniquement ses titres et de pas être totalement dedans. Cela s'avère donc frustrant dans ces conditions d'accrocher aux morceaux de More Than Life.
Le même avis s'applique à Dead Swans, mais pour d'autres raisons. Ok ça joue fort et vite, c'est hargneux à souhait, oui, sauf qu'il manque un truc. Beaucoup trop classique pour passionner, sonnant trop métallique et froid au détriment de moshparts accrocheurs. J'avoue ne pas saisir tout l'intérêt pour leur premier album, Sleepwalkers, qui n'est certes pas mauvais parce qu'assez efficace, mais manque cruellement d'émotion(s). La chose se ressent en live et encore d'avantage chez le chanteur qui montre une pointe d'agacement parce que la fosse ne suit pas. Conclusion, Dead Swans est l'élève appliqué mais qui devra encore persévérer pour se montrer aussi intéressant que Verse ou Have Heart pour exemple.
Si l'on fait les comptes, pour l'instant la soirée s'annonce assez décevante, sauf que Defeater va changer la donne. Cela fait à peine un an que je les voyais en première partie de Comeback Kid (voir le live report de Falbala sur cette soirée au Ferrailleur) et ces gars là m'avaient sérieusement botté les fesses parce que j'y retrouve tout ce que j'aime dans leur Hardcore, de la furie, des émotions, des riffs accrocheurs, des passages mélodiques entêtants, une voix déchirante, la passion et la sincérité qui transpire de chaque morceau... Même chose ce soir, Defeater se montre bien plus exaltant que ses homologues britanniques pour tous ces ingrédients réunis en un seul groupe. Et ça commence directement sur "The Red, White And Blues", issu de leur dernier ep et d'une classe totale. La fosse est au taquet, l'énergie est débordante et dès les premières secondes l'on sait pour qui le public est venu se soir là et qui va s'imposer haut la main. Les titres s'enchainent, la chaleur monte, Defeater poursuit sa plongée dans son Hardcore sombre et dramatique, j'en veux pour preuve la montée finale sur "Everything Went Quiet" me tue encore une fois ou le public qui reprend en chœur "There is no place for me" de "Cowardice" qui me colle des frissons. Derek revient pour un rappel jouer la partie acoustique de "Prophet In Plain Clothes". Humble, presque porté à nu avec sa seule guitare folk, le chanteur livre ses mots comme un dernier appel émouvant, bientôt rejoint par les musiciens pour un dernier titre poignant. Magistral, classe, bouleversant sont quelques mots qui me viennent à l'esprit pour décrire le concert des bostoniens qui conclue une soirée qui avait pourtant mal commencée. Largement loin devant ses acolytes outre-manche, Have Heart et Verse n'étant plus de ce monde, Defeater est au sommet et on espère qu'ils le resteront encore longtemps.
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