The Fest (Day Two)

par Le mHu (12/04/2010)

Day Two :

Réveillé par le soleil et la chaleur ambiante ce deuxième jour de festivités s'annonce tout aussi bon que le premier. Cette fois pas de cadeau, je démarre directement ma journée du coté de la Venue histoire de ne pas me faire avoir comme la veille, arrivée donc à la salle aux alentours de 14h pour commencer la première journée marathon de ce Fest 8.

Rehasher : première apparition du festival pour Roger “Less Than Jake, l'occasion de découvrir un peu mieux les morceaux du deuxième album de son side-project punk-rock mélodique. Et tout ce qu'on peut dire c'est que le bonhomme prend ça à cœur et s'est bien entouré pour l'occasion. Le frontman maitrise sans problème son chant atypique sur une rythmique rapide tandis que ses acolytes régalent la foule avec leurs plans typés skatecore 90's. Un concert court mais efficace qui aura parfaitement assumé son rôle de détonateur pour cette journée du samedi.

Banner Pilot : à peine le show de Rehasher terminé il faut déjà recommencer à courir, direction les Common Grounds (la deuxième grande salle du Fest, ayant un capacité un peu inférieure à 1000 personnes) pour y voir la fin du set des nouveaux poulains de Fat Wreck. Et là... vous l'aurez deviné, c'est le deuxième drame. La file d'attente est aussi longue que la veille devant la Venue et ne désenflera pas de la journée. Adieu donc Banner Pilot, Dear Landlord, Lemuria (!), Gunmoll (!!), Bridge And Tunnel (!!!), Young Livers (!!!!) et North Lincoln (!!!!!), ça fait mal. Heureusement pour moi le pre-Fest show de jeudi réunissait les trois derniers, mal en partie atténué donc mais loin d'être éffacé non plus.

Dead To Me : désormais trio à cause du congé paternité de son chanteur principal (ex One Man Army), Dead To Me n'aura pas moins démérité pendant ce concert attendu de pied ferme par un public carrément motivé. Sous fond de discours en faveur de la cause animale (Cuban Ballerina, premier album du groupe sera même vendu 5$ sur place pour soutenir la chose) et de développement de soi le combo aura amené les premiers gros mouvements de foule et stage-dives de la journée. Pourtant bien moins percutants sur CD que leur rivaux du premier album, les morceaux du petit dernier (Dead Elephants) passent très bien l'épreuve du live, notamment grâce à un partage du chant plutôt agréable et à une diversité beaucoup plus grande qu'auparavant. Un concert solide qui aura rendu hommage à la réputation des californiens.

The Flatliners : déplacement encore cette fois ci vers le Market Street Pub, à quelques pas de la Venue. Pas trop de soucis pour rentrer ici bien que la capacité de la salle ne soit vraiment pas énorme, en attestera le taux de compression humaine présent pour la prestation des canadiens. Premier groupe de la journée à jouer le jeu des costumes (et oui c'est le 31 octobre !) le quatuor prend le parti de la provoc (?) en se présentant déguisés en prêtres. Au final la bonne parole n'était pas forcément présente, mais la bonne musique oui. Un show une nouvelle fois excellent, mélangeant habilement le ska-punk du premier album et le punk-hardcore mélo du second. Grosse énergie, grosse ambiance, décidément ces Flatliners ont le vent en poupe et rien ne semble pouvoir les arrêter, pourvu que ça dure !

Petite pause, juste le temps de prendre l'air et de profiter des derniers gros rayons de soleil et on retourne déjà dans le Market Street Pub pour y voir les anglais de The Arteries. Déjà remarqués sur album il y à peu (chronique)  mais ayant également fait leurs preuves sur scène un peu plus tôt dans l'année, c'est en connaissance de cause qu'on retrouvait leur punk-rock mélodique de qualité. Et une nouvelle fois le combo n'aura pas démérité. Malgré un chanteur clairement pas très à l'aise dans son "premier rôle" les anglais auront assuré le maintien de la température avec aisance, bien aidés par la communauté anglaise présente en nombre au Fest et toujours de la partie pour les concerts de leurs compatriotes.

Petit coup d'œil du côté de Static Radio NJ, avec qui le coup de foudre ne s'est toujours pas manifesté, puis décision d'aller reposer un peu mes oreilles au CIVIC Media Center (sorte d'hybride entre une bibliothèque et une scène acoustique) pour y voir le fameux Mike Hale. Partiellement raté la veille et abandonné plus tard (jouant aux surpeuplés Common Grounds avec Gunmoll), le passage en solo de ce pilier de la scène de Gainesville à cet endroit fût une occasion à ne pas rater. Sa guitare et sa voix grave et chargée d'émotion comme seules armes le bonhomme aura partagé son monde pop/folk épuré avec les quelques personnes présentes comme peu pendant ce festival. Complètement dépouillées de tout effet inutile, les compositions de Mike Hale (dont le dernier album est en libre téléchargement sur sa page MySpace) ont hypnotisé le public par leur simplicité et leur sincérité. Un concert doux et reposant, plus que bienvenu au milieu de cette orgie de décibels.

Un peu hésitant concernant la suite de mon programme je finis par jouer la carte de la découverte en passant devant le Rum Runners Pub, séduit par le début de set d'un groupe qui m'était jusque-là totalement inconnu : Where The Land Meets The See. Bêtement attiré par la présence d'une fille au poste de claviériste/chanteuse (et bah ouais !) le post-rock nerveux du combo aura rapidement récupéré toute mon attention. Alternant chant masculin et féminin, accalmies instrumentales et passages beaucoup plus chargés - le tout avec une énergie étonnante - la découverte de ce groupe aura finalement été une des meilleures surprises de mon séjour.

Rapide casse-croûte (il est presque 20h) sur la route du campus qui accueille pour cette soirée du samedi cinq groupes sur une scène spécialement créée pour l'occasion dans une salle de conférence. Ayant pris l'habitude de passer d'une scène à l'autre en quelques minutes à pied je décide d'en faire de même pour y voir After The Fall, ce qui s'avérera une très mauvaise idée après... 45  minutes de marche. La salle se trouvant finalement au milieu de l'université, qui s'étale sur plusieurs kilomètres... Arrivée en sueur mais dans les temps je retrouve les trois new-yorkais au milieu d'une salle gigantesque, avec comme maigre public une vingtaine d'autres irréductibles ayant fait le voyage jusqu'ici. Le contraste entre ce concert et celui organisé à Genève quelques semaines plus tôt est flagrant, la scène est environ dix fois plus grande et chaque membre du trio se retrouve séparé de ses partenaires par un véritable gouffre. Pas décontenancés pour autant les américains profiteront pleinement des 30 minutes mises à leur disposition pour soutenir leur deuxième effort, Fort Orange (ancien album du moment). Bien que plus adapté à une petite salle le punk-hardcore d'After The Fall fait effet ou qu'il soit joué et l'ordre des morceaux identiques à celui de l'album n'aura fait qu'augmenter le plaisir de ré-entendre les compositions du combo.

Initialement parti pour rester dans le campus en attendant les prestations de We Are The Union et The Swellers, la proposition des gars d'ATF pour me ramener en voiture au centre-ville fût difficile à accepter mais encore plus dure à refuser. C'est donc du côté de Snuff que mon programme musical à trouvé suite, bien que pour une durée limitée, le punk-rock cuivré du groupe anglais n'ayant pas vraiment réussi à retenir mon attention. Direction donc la folk de Tim Barry (chanteur d'Avail) ou le public s'est déplacé en masse. Chaleur étouffante et compositions très country au menu, show sympathique mais la force commence à manquer pour profiter pleinement de ce genre de concert qu'on attend pas vraiment et qui ne créé pas le déclic attendu.

Départ un peu avant la fin du set pour rejoindre une seconde fois le Rum Runners ou s'apprête à jouer Make Do And Mend. Friand de tous ces successeurs au maître des lieux Hot Water Music la prestation de ce jeune groupe m'aura largement satisfaite. Les meilleurs morceaux de l'EP (chronique) font toujours autant effet et l'implication des gaziers dans son concert n'aura fait que confirmé tout le bien qu'on pensait d'eux.

Avant-dernier concert de cette très longue journée et deuxième groupe anglais, Apologies, I Have None aura remporté le prix du concert le plus chaud de ce Fest 8 (38° affichés au thermomètre !). Casé dans le minuscule Flacos (à la base simple snack-bar grand comme une cuisine) car estampillé “acoustique (alors que naviguant plutôt du côté de la folk-punk énergique des premiers Against Me!), le quatuor anglo-helvétique avait la tâche difficile de succéder au side-project des membres de Small Brown Bike. Au final une réussite totale, une nouvelle fois en grande partie grâce à un public d'anglais déchainés, n'hésitant pas à reprendre chaque refrain en coeur et allant même jusqu'à lancer pogos et stage-diving dans l'arrière-salle du fast-food.

Tout ce petit monde ressort en sueur de la petite salle et choisi la destination de son dernier concert. Pour moi ce sera une ultime tentative de rentrée aux Common Grounds pour y voir le premier des deux concerts du week-end de Defiance, Ohio et ainsi rester dans l'ambiance folk-punk de cette fin de soirée. Pari réussi, les fêtes d'Halloween ayant probablement attirés une bonne partie des festivaliers les plus fêtards, enfin ! Je découvre finalement la deuxième plus grande salle de la manifestation, bien plus accueillante que la Venue et au passage bien plus adaptée à un show tel que celui-ci. Le collectif acoustique à déjà commencé sa prestation, le public est tout de même très nombreux et l'ambiance une nouvelle fois chaleureuse, dans tous les sens du terme. Malheureusement, la fatigue aidant, la concentration a totalement disparue. Tous les morceaux finissent par se ressembler et même si le groupe donne la réelle impression de profiter de l'instant présent le ressenti final n'est pas à la hauteur de ce que j'aurais pu espérer dans d'autres conditions...

Pas grave, la journée a déjà été plus que bien remplie et une autre m'attend le lendemain. Le temps est à la fête et malgré une étonnante loi (obligeant les établissements publics à fermer à 2h du matin 7 jours sur 7) cette soirée d'Halloween fût certainement un des événements qu'il fallait (sur)vivre de l'intérieur.

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