- 31 ans de la Souris Deglinguee
par Undone (30/01/2010)
Qu’il serait présomptueux de revenir sur l’histoire d’un groupe, longue de plus de trente ans, lorsque l’on plafonne tout juste à 28 années. Certes tout s’accélère, dans notre époque wikipédiante où tout est à porté de clavier ; une si longue carrière a vite fait d’être ingurgitée, puis recrachée tout aussi rondement. Il ne sera pas question de cela ici , notre affection pour cette Souris n’ayant débutée que timidement au son des Tambours et sous le Soleil de 1996, il ne sera ici question que d’un concert, celui d’une Souris toujours aussi Déglinguée après trente et un ans de bons et loyaux services.
C’est donc le Bataclan qui accueille cette soirée de fête, et la délicate ouverture sera confiée aux marnais psychotiques de The Monster Klub. La partie n’est évidemment pas gagnée d’avance, d’autant que leur Punk à mi chemin entre Rockabilly par la musique et Psycho par la voix rauque, a de quoi en déstabiliser plus d’un. Le trio guitare – contrebasse - batterie, navigue ainsi à vue, devant une salle encore clairsemée, mais avec une bonne base active qui donnera le La énergique de ce que sera la turbulente, mais respectueuse, fosse à venir. Si les boucles sont clairement entraînantes et dansantes, elles n’en demeurent pas moins trop redondantes pour faire oublier à tous nos agités qu’il leur faut leur dose de LSD…
La petite demi-heure de mise en bouche engloutie, l’attente se fait de plus en plus pressante. Toutes les générations, tous les styles, cohabitent pour faire cause commune, rendre hommage à un des monuments du Rock Alternatif Français. Et il est amusant de promener son regard du vieux skin inconditionnel de la première heure, au petit jeunot encore tout émoustillé d’avoir vu Taï-Luc lui tailler une bavette durant la première partie. Les lumières s’éteignent, le quatuor apparaît et le bal est ouvert… ou plutôt la "Sortie de Garage". Premier concert de la Souris oblige, on a révisé nos classiques à base de Paris 89, Lyon 84 et surtout du Glaz’art 25 ans, et « oh, surprise !», on est loin d’être perdu, on se trouve même en plein dedans, les vingt premiers titres dans le même ordre que ce dernier opus live. Cette déconcertante simplicité, entraîne au final une terrible jouissance : qu’importe les titres et la chronologie, tant que l’envie et la qualité sont présentes ; et il est indéniable qu’elles le sont !!! Durant cette première heure, c’est donc une salle toute entière qui raisonne à l’écoute de ces morceaux durs, nostalgiques, historiques… terriblement humains !!! Vivants, comme ce groupe emprunt d’une humilité saisissante, Taï-Luc et ses perpétuel saluts et invitations à faire monter la pression ; Museau et ses mains blessées ; plus tard Jean-Claude dont les apparitions pleines de joie de vivre seront si communicatives.
On est donc là, à hurler avec envie, ces refrains plus toujours d’actualités : jamais plus on ne « cavalera sur les rails pour leur échapper de "Jaures à Stalingrad" », on rêve d’"Indochine" de son histoire et sa destinée tragique ; on se revoit ou s’imagine "Seul sur la Muraille de Chine" ; on verse une larme ou hurle notre rage en repensant au Choeung EK ou au S-21 qu’elle, "B.B. Cambodgienne", a su éviter ; on rêve de notre "Nouvelle Aube" à nous. Et quand on se dit que l’ordre n’est au final pas si mal, le contre-pied arrive à point nommé : "Détachement FR 79" ; "Yasmina PA" ; "Fais Pas l’Con" ; "Jamais, Jamais". Non, nous non plus jamais nous n’oublieront cette déferlante de titres majeurs, dont les paroles marquent à vie / une vie, pas seulement trente et un an.
Le classique rappel ne se fera pas attendre, mais la surprise sera de taille puisque après des "Princesses de la Rue" a capella, un invité viendra clamer avec brio et jubilation que "Rien n’a Encore Changer" cet hôte n’est autre que… Pierpoljak. L’ordre a définitivement laissé place au désordre, fait d’un "Week-end Sauvage" et de "Rock’n’Roll Vengeance" où nombre d’aficionados rugiront d’envie de « détruire préjugés et croix-gammées ». Le "Salue les Copains" d’habituelle fin, verra même un monument oublié lui succéder : "Saint Sauveur", le désagréable coté Juke-box s’évanouira au son des demandes à « sauver tous ces garçons et filles».
Sauvés ou non, des aléas d’une vie pas toujours rose comme le montrent tous ces textes ; les garçons et filles présents ce soir, l’auront au moins été pendant cette heure et demie, ces deux heures, au final on ne sait pas et on s’en fou , durant ce concert où le temps s’est véritablement arrêté. Trente et un an ou un an, qu’importe, le temps et l’age n’auront jamais d’impact tant que la passion sera présente, vécue et partagée !!!
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