Live Report - The Rifles à la Boule Noire
par Undone (13/11/2009)
Quitte à rentrer dans le vif du sujet, autant y aller franco : comment est-il concevable que The Rifles, qui a certainement signé avec The Great Escape un des albums de l’année, se retrouve dans une Boule Noire remplie à ses deux tiers seulement quand, dans le même temps, les Arctic Monkeys comblent deux Zénith de suite ? La faute à un public trop moutonneux des pseudos radio-rock françaises ? En partie, car cette faute est également à rejeter sur les médias indépendants, comme le nôtre, qui n’ont pas su détecter, et promouvoir, ce talent en latence en temps voulu. Bref, The Rifles est présent ce soir boulevard Rochechouart, pour son second concert parisien de l’année, à tous les présents d’en profiter à leur manière.
Il faut toujours un guest, et c’est ce soir Jersey Budd qui s’y colle. Autant dire qu’avec une quinzaine de personnes face à soi, la partie n’était pas gagnée d’avance. Fort heureusement, la salle se remplit à mesure que la formation de Leicester égraine ses titres faussement Folk-Rock. Car il faut bien l’avouer, derrière une exécution quasi-parfaite qui fait illusion, l’ensemble paraît (à leur décharge pour une première écoute en live) vraiment creux. Et si les influences citées rassemblent à Lou Reed, Oasis ou Neil Young, c’est plutôt à la mièvrerie Claptionienne "I Remember When", ou pour les titres rythmés comme "God Don’t Pay" aux mauvais Stones, qu’on pense. Accident de passage, ou oreille insuffisamment attentive, l’avenir et de nouvelles écoutes le diront… encore faudra-t-il s’y risquer.
On serait en effet plus enclin à se réécouter en boucle le fameux Great Escape qui va nous être présenté ce soir. L’audience semble déjà bien plus nombreuse, et surchauffée notamment grâce à la présence d’une trentaine d’individus eux-mêmes bouillants. La formation tant attendue monte donc sur scène, et débute les affaires bousculant sa setlist avec l’excellent "She’s Got Standards". Inutile de tourner autour du pot, dès le début les bases sont posées, ça va être rugueux dans la fosse et un poil mollasson sur scène.
Rugueux, parce nos chers énergumènes comptent bien mettre l’ambiance, et montrer aux Brits – qui en redemanderont – que les chants improvisés façon stade, ne sont pas réservés à la Perfide Albion. Il est d’ailleurs amusant de voir le bobo parisien type s’insurger de ce manque de respect (des chants surfant avec le politiquement correct entre les morceaux, quel sacrilège pour un concert Rock…) pour sa petite personne et par extension pour celle de ses camarades et du groupe, quand celui-ci n’a même pas politesse nécessaire pour se taire quand justement le groupe joue… passons…
Mollasson sur scène car – fin de tournée oblige – le combo paraît clairement emprunté – et intrigué par cette remuante fosse, reconnaissons-le. C’est donc dans l’atmosphère particulière du "Chaud derrière, bougez-vous devant" qu’on se laisse porter, non pas par quelques singles noyés dans un océan de bons morceaux, mais par vingt morceaux terriblement bons. De "One Night Stand" à un "The General" dantesque (mais un peu trop animé sur scène) sans oublier "Great Escape", les remuants "Robin Hood" et "Romeo & Julie", les acoustiques "For The Meantime" et "Narrow Minded Social Club", No love Lost et The Great Escape sont restitués quasiment à l’intégrale. Et si, comme dit précédemment, la spontanéité et l’énergie ne sont pas totalement au rendez-vous, l’alchimie se fait forcement, car la qualité de ces morceaux se suffit à elle-même.
On quitte donc cette belle Boule Noire, comblé, s’avouant qu’on aurait aimé / dû être au Nouveau Casino quelques mois auparavant, histoire de profiter de plus de jus. Mais comme la leçon est retenue, nous ne laisserons pas The Rifles souffrir du syndrome Hundred Reasons ou Hell Is For Heroes (deux excellents groupes, jouant devant des publics désespérément réduits, faute à un manque de promotion et de relais suffisants) et nous serons les premiers à les soutenir pour leurs prochains efforts… encore faut-il qu’ils continuent sur cette pente ascendante.
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