Live Report The Kidcrash - Rigoletto

par Undone (12/11/2009)

Les temps changent, il faut savoir s'adapter... cet adage apparaît d'autant plus vrai de nos jours, quand on voit l'évolution du microcosme musical parisien depuis quelques années. Exit Café de la Plage et autre Alternation, pour le concert Screamo du mois, le second passage des Nord-Américain de The Kidcrash en deux ans, c'est au Rigoletto qu'il fallait se présenter, barbe ébouriffée de rigueur.

Madame de Montespan initialement prévu a finalement été annulé, The Dead Project a subi la concurrence du ballon rond, et c'est donc par les Cannais de Sugartown Cabaret que notre soirée débute, chaudement. Car s'il est une constante dans les micros salles parisiennes, quelle que soit l'époque, c'est la chaleur humide de ses sous-sols. Ce n'est toutefois pas une raison pour devoir subir la pseudo-blague, elle aussi intemporelle du « A poil » entre chaque morceau... qu'importe, on s'en accommode, et laisse le quintet poilu déverser son intéressante musique. Au démarrage bercé par des effluves planantes, mais tout de même un peu trop conventionnelles, la rupture de mi-set va ouvrir d'élégantes opportunités. En effet de manière inattendue, le langoureux cède sa place au rythme et à la mélodie, une mélodie parfaitement dans l'air du temps puisque certains riffs auraient très bien plus trouver leur place au zénith quelques jours auparavant. Ce ne sont que certes que des intro et des rythmiques, mais elles ont le mérite de susciter une curiosité de plus en plus difficile à déclencher, dans un univers presque surpeuplé. Et puisqu'il semble falloir toujours plus de nouveauté, après le violon ou le piano, L’Emo, Post/Hardcore sera ici accompagné d'une incongrue trompette larsenante, surprenante et non dénuée de sens. On y reviendra certainement.

Au tour de The Kidcrash de prendre le relais, le groupe finit sa tournée ce soir, paraît quelque peu emprunté, mais n'en perd pas pour autant sa bonne humeur et sa reconnaissance envers ceux qui leur ont permis d'arpenter Europe et France. Cette formation à la mentalité irréprochable - « Notre musique ne nous appartient pas, elle appartient à la société » - a également un nouvel opus à présenter: Snacks. Ne lésinant donc pas sur les efforts, le quatuor entame sa dernière soirée européenne le sourire aux lèvres. On ne présente plus les garçons de Portland, et le plus Math-Rock / Emocore des groupes Screamo tient son rang. Du classique extrait de Jokes, de la nouveauté pleine de promesse, une heure de convivialité, d'impromptus carambars et deux rappels, pour autant de titres dont les prétentions tubesques qui n'ont rien d'usurpées. Le Snacks pourrait d'ailleurs être de cet acabit,  c'est sa maturation qui nous le dira, mais durant cette soirée, c'est l'instant présent qu'il fallait savourer.

Les temps changent, oui ; et tant que l’esprit et la mentalité seront irréprochables, on se délectera encore longtemps de ces petite soirées, qui sont l’essence même de la musique, de la culture.

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