Live Report - Jonah Matranga / Iamani
par Undone (14/07/2009)

Le venue de Jonah Matranga en France n’est désormais plus un événement par son exclusivité, mais bien par sa constante ou presque, excellente qualité scénique. Cette nouvelle venue dans la capitale, bookée au dernier moment, et qui devait effacer la dernière prestation en demi-teinte aux Mains d’œuvres, est à la fois l’opportunité d’un retour aux sources affectif, et surtout l’occasion de découvrir un de ses amis – héritier – fils spirituel - compère – frère (rayer les mentions inutiles) de musique.
C’est donc dans ce bon vieux Chat Noir étouffant et intimiste de la rue Jean-Pierre Timbaud que s’entassent une bonne soixantaine de personnes. Ce même Chat Noir qui, il y a de ça déjà près de cinq années, nous faisait découvrir Federal et autres Day In, Day Out, dans des conditions similaires. Jonah y retrouve ainsi une salle bien plus en adéquation avec sa vision très DIY de la musique et de la scène, que la pourtant excellente scène de Montreuil. C’est ainsi que sa prestation ressemblera – avec un brin de folie en moins du coté du public – à l’excellente soirée passée un soir de Décembre 2007 au Hide Out ; tout y est tubes : “Smile, “Lukewarm, “A.L.L.Y.S.O.N. … reprises de Far “Mother Mary, “Bury White ; et surprises inattendues “Say It Ain’t So de Weezer, “Digital Bath de, et pour (spécialement Chi) Deftones ou sous la forme d’un hommage à Mickael Jackson. Mais malgré cette nouvelle et magnifique heure de partage, la réelle surprise aura eu lieu une heure et demie auparavant, en la personne de Iamani.
Chanteur de Hip-Hop acoustique comme il se décrit lui-même, cet animateur des quartiers difficiles d’Oakland, donnera une véritable leçon de vie et d’amour, aux auditeurs désireux de s’ouvrir à sa vision de la musique, une vision où le leitmotiv réside en un seul mot : Love. Derrière des instrus bien plus proches de la folk d’un Frank Turner ou d’un Jack Jonhson, que des habituels rythmiques Hip-Hop, la magnifique voix de ce jeune prêcheur – comme il se définit également – porte des textes dont le seul but semble être l’amour et l’acceptation du soi ; celui de son être bien sûr, mais aussi celui de son auditoire, d’où cet aura presque religieuse flottant à chaque vers. Au travers de métaphores amusantes et bien trouvées, on apprendra à se contenter de ce que le destin nous offre, en gardant en tête que le mieux est toujours l’ennemi du bien ; on pensera à cet amour qui nous a fuit, ou à celui que l’on a fuit “Grace ; on évacuera ces voix intérieures qui nous rabaissent et nous tourmentent “Choices of Freedom. Et le « on » n’est pas usurpé car c’est un véritable échange qui s’installe dès que Iamani prend le micro, d’abord ne payant pas de mine en interrogeant les spectateur sur leur provenance ou leur humeur, puis toujours avec un sourire et spontanéité débordante et communicative, en les invitant à chanter dans tous ses titres avec lui. Difficile à satisfaire me direz-vous lorsque qu’on découvre l’artiste en direct ; c’était sans compter sur la volonté du jeune homme qui tel un pasteur, commencera toutes ses prières par exercer ses convives à l’art de reprendre ses refrains. Le pas est d’abord hésitant, puis à la fin complètement autonome, affranchi et même demandeur tel un Unplugged de Dashboard Confessional, la dimension collégiale en moins. Et le vrai miracle sera avéré lorsque ne pouvant plus résister à cet avalanche de sentiments bouillonnants en lui, l’auditeur, le visage figé d’un sourire béat mais naturel, se laissera transporter par la musique, vers un monde qui suivant comment il est abordé n’est pas si misérable.
Une chose est sûre ces deux là se sont bien trouvés, souriants, attentionnés, amusants, anti-conformistes, et prêchant sous une nouvelle église, une église faite de musique et d’amour… un monde utopique certainement, mais qui prendra forme pendant presque deux heures, dans ce microcosme d’une soixantaines de fidèles.
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