These Arms Are Snakes, Russian Circles, Under The Sun

par Senti (04/11/2008)

Vents et marées ou pas, hors de question de faire l’impasse sur Russian Circles et These Arms Are Snakes. C’est donc après une lutte sans merci contre les éléments, les poids-lourds et le bitume que je me retrouve au Mojomatic (ex Peanuts), QG des concerts organisés par Head Records. Le bocal est bien plein, il faut dire que ce soir c’est apparemment Halloween en France aussi et qu’il y a un concours de déguisement pour gagner des disques. Si j’avais su…

Après passage la veille sur le MySpace de Under The Sun, Je m’étais soigneusement arrangé pour arriver un peu à la bourre, et de ce fait, les éviter. Mauvais timing, je pointe le museau dès le début du set  de ce groupe melting-poté de formations locales comme Mudweiser, Second Breath ou Eyeless. Leur southern metal (sludge il paraît) souffre d’un son minuscule et d’un chant pas beaucoup plus gros. Toutes les bad vibes du genre sont réunies chez Under The Sun. Je tiens 2 morceaux à peine et je remonte au bar illico. Pas mon truc. Par contre, si de ton côté, tu as le sourire aux lèvres quand tu laisses des traces de caca dans la cuvette (ça, c’est eux qui le disent), tu peux te jeter dessus sans problème !

Comme Pelican, Russian Circles vient de Chicago. Comme Pelican, Russian Circles joue une musique lourde et instrumentale. Et si Enter, leur premier album, arborait de grands airs de Pelican, Station scelle la route de Russian Circles vers des sentiers plus progressifs et surtout, plus personnels. Enveloppé d’un épais voile de fumée redessiné à chaque accalmie, le trio délivre une décharge sonore d’une intensité et d’une puissance rares. Rien de comparable avec le son de leurs disques. Du feu, du feu et du feu dans une atmosphère embrumée, suffocante et confinée. Russian Circles couve la catharsis dans des parties à la batterie tout en tricotage, à la basse rampante et aux harmoniques de guitares suraigües nourries d’effets denses et saturés. Inévitablement, on sait que les cercles vont voler en éclat. Ce qu’on ne savait pas, c’était avec quelle virulence. Et là, on en prend littéralement pour notre grade ! Masochiste jusqu’au bout, on en redemande après le terrible "Death Rides A Horse", 3ème et dernier morceau joué par Russian Circles ce soir. 30 minutes après la première salve, les américains rengainent. Il faut plier bagage avant 00h. Je suis encore plus vert que le mec au masque d’homme-lézard à côté de moi.

These Arms Are Snakes. And These Legs Too, Definitly. C’est le show à l’américaine. On aime et on se prend au jeu, ou on déteste et on reste dans son coin le cul serré. Quoi qu’il en soit, il faut le voir pour le croire. Sur scène, These Arms Are Snakes c’est du rock’n roll, point barre. Chaussures à talonnettes, ceinture en cuir autour du coup, poses androgynes, kick back dans le micro pendu au plafond. Tout y est, et surtout l’hystérie communicative de Steve Snere. Ca commence à 100 à l’heure et ça ne lèvera jamais le pied ou alors uniquement à de très rares moments ("Subtle Body", "Your Pearly Whites"). Le reste du temps, les claviers KORG prennent le jus et les rythmes, durs et chaloupés, s’emballent dans la sueur et l’énervement. Frontman plus débridé tu meurs, Steve Snere passe la moitié du concert pendu au plafond, copulant avec les briques et le bloc de climatisation ou naviguant sur un public dense acquis corps et âme. Ca s’arrête aussi abruptement que ça avait commencé, à la seule différence que tout le monde affiche sa bonne humeur dans ce qu’on aurait pu prendre pour un concours de t-shirts mouillés en sous-sol.

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