Generic, Membrane, *25*

par Senti (30/10/2008)

Ce soir, il y avait une bonne poignée de concerts à Marseille, dont les papis de Suicidal Tendencies. Mauvais concours de circonstances oblige, La Machine A Coudre ne compte qu’une douzaine d’âmes égarées entre ses murs sur les coups de 21h30. Lorsque les *25* prennent place une demi-heure plus tard, on atteint difficilement le double. Tant pis, ce soir ça sera « punk de chambre ». Hype And Lounge…ou pas !

Avec son explosivité habituelle, *25* file droit devant, tête baissée et muscles tendus. Exit, Voice Or Loyalty ? Je dirais les 3 à la fois. *25* gueule, les visages crispés, les yeux exorbités. *25* reste *25* avec ce son caractéristique, distordu et acide. Mais *25* s’éloigne aussi des compositions garage punk ultra-courtes et tubesques de leur dernier album en jouant quelques nouveaux titres. Ces nouvelles compositions, aux tonalités plus graves et aux corps plus bourrus, préfigurent la couleur de leur prochain disque, qui s’annonce clairement plus méandreux. Wait & See. Dans tous les cas, ça le fait toujours aussi bien sur scène. On en ressort électrisé et le sourire aux lèvres.

Les Membrane sont 3, viennent de Vesoul et affichent directement la couleur avec leurs t-shirts Sloy et Scul Hazzards : Noise, Noise et Noise. Orchestré par un batteur tentaculaire plus carré qu'un Rubik’s cube taillé au laser, Membrane creuse le béton et écarte les murs à grand coups d’assauts bruitistes à la violence viscérale. Bruit-Hardcore à la Unsane, mais pas que ! Ce qui fait tout l’intérêt de Membrane c’est bien leur propension à relier les fractures sonores par des longs fils mélodiques et émotionnels sur lesquels la guitare glisse comme une lame de rasoir. Puis il y a ces 2 lignes de chants, grave et carnassière pour l’une, vaporeuse et rugueuse pour l’autre, qui se télescopent à tour de rôle. Grisant de bout en bout. Le trio nous gratifie de quelques morceaux tout frais déjà bien en place pour leur 3ème album, que l’on espère cataclysmique, avant de laisser la place, ruinée et vide, à Generic.

Binôme basse/batterie issu de feu Second Rate, Generic ne s’engouffre pas dans la tendance math rock façon Hella mais préfère les chemins tortueux de Neurosis et les rythmes cinglants de Shellac. Entrecoupés de samples radiophoniques et cinématographiques non dénués d’humour, leurs morceaux parviennent à couvrir une large palette de paysages grâce à une basse profitant d’un set impressionnant de pédales à effet. Ca frise le heavy punk rock, ça tourne vers la noise binaire fracassante, ça bifurque vers le post hardcore obscur lorsque le chant se fait écorché et maladif comme sur leur dernier morceau, long et granuleux. Dans tous les cas, ça reste furieux et prenant, la faute à ce batteur qui martyrise littéralement son instrument, sans pitié mais avec un groove rock’n roll permanent. Leur EP 4 titres, Open City, ne m’avait pas convaincu plus que ça. Sur les planches, c’est une autre histoire.

Il n’est pas loin d’1h du mat’. Demain je bosse tôt, il pleut et j’ai les oreilles en feu. Excellent !

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