VNV Rock Altitude Festival
par Damien Pontus (15/09/2008)

Le Locle : ville suisse frontalière de la France, berceau de l’horlogerie mondiale. Une ville candidate au patrimoine de l’Unesco pour son urbanisme pour le moins austère organisé autour du développement de l’économie de l’horlogerie. C’est dans ce contexte sombre, accentué par le temps maussade de cette fin août que Le Locle nous propose son festival, le VNV Rock Altitude festival, avec une affiche pour le moins alléchante : Neurosis, Entombed, The Ocean, A Storm Of Light, …
Hormis Entombed, l’affiche s’avère très homogène : on navigue en plein post-hardcore à la fois aérien et lourd et quasiment tous les groupes utilisent des projections. Cette homogénéité n’a fait au final qu’éclater l’immense supériorité de Neurosis sur les autres groupes. La prestation des américains a été tout simplement monstrueuse. Leur son est dix fois plus précis que pour les autres groupes, les projections sont plus prenantes, Scott Kelly et Steve Von Till sont plus charismatiques, etc. Bref, cette suprématie de Neurosis est flagrante, presque écœurante. Et que dire des compos ? Qu’elles sont d’une profondeur abyssale. Le set est très nettement axé sur le dernier opus du groupe, Given To The Rising. La fin titanesque de Distill vous soulève le cœur, les guitares écorchées de Water Is Not Enough vous filent les frissons et le glauque At The End Of The Road vous effraie. Mais le groupe ira également rechercher le poignant Left To Wander dont le refrain vous retourne les tripes. Un concert de Neurosis est une expérience viscérale. Difficilement verbalisable. Un concert idyllique me direz-vous ? Et bien non… car les américains se sont contentés d’un set d’une heure alors qu’ils auraient pu jouer 20 bonnes minutes de plus (ce qui, il est vrai, ne fait avec Neurosis qu’un ou deux morceaux supplémentaires). Le public acclamera le groupe pendant de longues minutes en espérant faire revenir le combo mais rien n’y fera. Ils avaient prévu de jouer une heure pétante, ils ont joué une heure pétante. Shit !
Avant Neurosis, on a pourtant eu de bons moments. En fin d’après midi, Impure Wilhelmina avait donné un bon concert avec son post-hardcore tendu et incisif. Mais le groupe genevois joue tôt, en plein jour et le public n’est pas encore très nombreux. Dommage pour eux… et pour nous !
A Storm Of Light avait ensuite enchainé. Le nouveau groupe de Josh Graham (projectionniste chez Neurosis, également membre de Battle Of Mice ou encore de Red Sparowes) joue dans un style relativement proche de Neurosis tant musicalement que visuellement. Le concert sera honnête mais manque cruellement d’originalité. Je me demande d’ailleurs quel intérêt trouve Josh Graham à multiplier les projets tant ceux-si se ressemblent…
Le collectif germano-helvétique The Ocean avaient fait monter la pression un peu plus. Avec un concert largement axé sur son dernier double album en date, Precambrian (notamment le second disque, le plus fouillé), le groupe est réellement le premier à captiver l’assistance et commence à la transporter vers d’autres sphères.
Petit ovni en cette soirée, les vétérans d’Entombed représentaient la partie death metal de l’affiche. Le groupe ayant fait un retour vers le death metal, la set-list se trouve concentrée sur les deux premiers et sur le dernier opus du combo. Les Suédois font ainsi l’impasse sur leur période rock n roll, pourtant très intéressante. Seuls les Wolverine Blues et Out Of Hand en rappel font référence au début de cette ère. Le chanteur d’Entombed, LG Petrov, boitant sévèrement (j’espère pour lui que c’est temporaire), a beau se démener à headbanger le sourire aux lèvres avec sa calvitie naissante, je ne suis pas sûr qu’il ait convaincu beaucoup de monde dans une soirée où, c’est le sérieux qui primait. Et à ce jeu là, c’est Neurosis qui explose tout…
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