Kiss
par Damien Pontus (19/06/2008)
Impossible de rater ce concert parisien de Kiss.
Tout d'abord parce que Kiss est indiscutablement une institution du rock n roll. Et ceux qui critiquent Kiss pour le seul I Was Made For Loving You discoïsant n'ont probablement jamais mis la moindre oreille sur un des trois premiers albums du groupe.
Ensuite, les venues européennes, et plus encore françaises, de Kiss sont extrêmement rares.
Enfin, Gene Simmons et Paul Stanley, les deux fondateurs de Kiss, ne sont plus tout jeunes (le premier disque de Kiss est tout de même sorti en 1974 !!!). Et quand en plus, on entend Paul Stanley qui annonce dans la presse qu'il ne jouera pas éternellement avec Kiss, on se dit que c'est vraiment le moment idéal pour voir cette légende du rock dans les meilleures conditions.
C'est un Bercy bien garni qui accueille le combo américain et sa première partie plutôt anecdotique, même si assez dynamique, Cinder Road; un Bercy composé d'un public très hétéroclite (des parents avec leurs enfants, des rockers old school, des nouveaux metalleux, des quarantenaires en costards, des petites punkettes pas encore majeures, ...). Je regrette juste de ne pas avoir croiser énormément de fans maquillés et déguisés à l'effigie des membres du groupe (et pour ceux qui l'ont tenté, beaucoup étaient mal faits).
Abordons tout de suite les choses qui fâchent. Kiss est une pompe à fric pour ses fans. Les places de ce concert étaient loin d'être bon marché et les T-shirts vendus au stand de merchandising (pourtant dévalisé !) se vendent à 35 euros pièce ! Mais, en contrepartie, et à la décharge du groupe, il faut reconnaître qu'avec Kiss, le public en a pour son argent.
Trêve de blablatages, passons au gros morceau : le concert en lui même. Il est carrément impossible de retenir de ce concert une image plus qu'autre tant le groupe en met plein la vue à son public pendant plus de 2H. Je pourrais citer l'énorme rideau Kiss qui tombe pour le début du show avec une voix off qui annonce "You want the best, you got the best, the hottest band in the world, Kissssss !!!" ou encore l'arrivée sur scène du groupe sur une plate-forme descendant du ciel. On pourrait parler des multiples (il s'agit d'un doux euphémisme) effets pyrotechniques et lumineux ou bien de Gene Simmons qui crache du sang telle une chauve-souris avant de partir de chanter I Love It Loud perché au-dessus de la structure des lumières. J'aurais également pu évoquer Paul Stanley qui vient chanter Love Gun sur la cabine de son en plein milieu de la fosse ou la batterie qui se soulève dans les airs pendant le solo de batterie. L'énorme panneau lumineux Kiss, la foule acclamant le groupe pendant 2H15 ou encore les millions de confettis balancés pendant Rock And Roll All Nite peuvent également être considérés comme des moments forts. Ou bien est-ce tout simplement la set list ?
Une set list tout bonnement excellente que le groupe a pris soin de découper en deux. La première partie (la plus longue) est entièrement dédiée aux trois premiers albums du groupe et à Alive, l'album qui a suivi cette triplette. Le groupe fête ainsi lors de cette tournée ses 35 ans de carrière. Les meilleurs titres de cette période (la meilleure ?) sont joués, une période rock n roll marquée par l'innocence du groupe. La doublette d'entrée Deuce / Strutter fait fort et introduit parfaitement le show. Les excellents Hotter Than Hell, She (suivi d'un solo de guitare de Thayer) et les incontournables Black Diamond et Rock and Roll All Nite rythmeront cette première partie.
La seconde partie de la set list est un gros best of des autres albums du groupe : de I Was Made For Loving You à Love Gun, de Shout It Loud à Detroit Rock City, beaucoup de tubes du groupe y passent et sont tous accompagnés d'effets pyrotechniques.
Les quatre musiciens sont en parfaites conditions physiques. Mention spéciale à Paul Stanley qui affiche une forme superbe : le bougre bouge sans arrêt, se dandine, fait participer la foule, parle entre les morceaux (parfois en français), etc. Eric Singer et Tommy Thayer assurent également très bien respectivement à la batterie et à la guitare soliste (et dieu sait que ça doit être dur de passer après Ace Frehley à la guitare...). Quand à Gene Simmons, il est parfois proche d'être une caricature de lui même (il a dû tirer la langue au moins 300 fois dans la soirée) mais son charisme le rend intouchable.
Kiss a donné ce soir un show à l'américaine, une vraie leçon d'entertainment. Du divertissement à l'état pur. Pas de messages politiques, pas de tourments psychologiques, pas de revendications sociales. Exit les groupes engagés ou pleurnichards. Juste un gros show rock and roll. Et franchement, parfois ça fait du bien. " Rock and roll all nite and party everyday ".
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