Live Report de Jil Is Lucky + Girls In Hawaii

Ris Orangis accueillait les belges de Girls In Hawaii en ce soir du 4 juin 2008. Fier de leur récent album Plan Your Escape, le groupe repassait pour la seconde fois en 6 mois au Plan. Jil Is Lucky ouvrait pour le sextet sur les coups de 20h, devant un public très majoritairement mineur lors de l'ouverture des portes.

Et c'est alors que Jil Is Lucky débarque, vers 20h30, le chanteur guitare à la main et le reste du groupe en choeur, au milieu du public éparpillé (d'a peine 200 personnes à ce moment), puis monte tranquillement sur scène pour commencer un concert d'environ 30 minutes. Le quintet, composé de Jil et son groupe, joue un pop rock aux mélodies été entendues 1000 fois, efficaces mais manquant grandement d'originalité. Pourtant le groupe déborde d'énergie : le chanteur, avec sa coupe digne de Cédric de ATDI et ses lunettes de soleil rouges, donne le rythme. Les musiciens jouent un set carré, sans pour autant s'endormir dans la routine. On peut regretter, outre la qualité des morceaux, un son un peu fort pour le chanteur, parfois assourdissant. Le groupe s'eclipse rapidement, laissant un public frétillant d'impatience...

Petite pause, petit verre en observant les musiciens de Girls In Hawaii installer tranquillement leur matériel. Quelques minutes plus tard, les lumières s'atténuent, les écrans de télés dispersés sur la scène s'allument. Et là, le groupe phare de la soirée débute un show qui révèlera toute l'ampleur du dernier album en live. Morceaux de From Here To There et Plan Your Escape se succèderont pendant 1h30 (en comptant le rappel de 30 minutes). Le son est presque parfait (à quelques moments, le chant sera réglé un peu trop fort, mais vite rattrapé), le sol, couvert d'un tapis ambiance chalet de montagne, permet à certains musiciens de jouer sans chaussures, et les lampes, aussi typées que le tapis, diffusent au rythme des morceaux. Les écrans révèlent enfin leur utilité : diffuser des films illustrant chaque morceau, alternant le plus souvent scènes de paysages urbains et ruraux. Quelques coups d'oeil au public permettent de voir que finalement les spectateurs sont arrivés à la fin de Jil Is Lucky, et la moyenne d'age s'oriente plus vers les jeunes adultes.
Mais revenons au concert : Les musiciens changent d'instruments comme de chemise. Le pianiste devient bassiste, puis guitariste, pendant qu'un des guitaristes (aussi chanteur) prend le xylophone. Entre les morceaux, le groupe détend l'atmosphère, communique, à l'image de sa musique. Délicatement, doucement, on peut entendre quelques boutades (sur Noir Désir par exemple) ou une petite présentation de Vuillemin (dont les oeuvres couvrent les murs). Ayant déjà joué dans la même salle il y a 6 mois, le frontman nous explique en quoi elle est importante (1ère ou 2ème date en France, elle précédait leur date à la Cigale). Une nette variation se fait sentir au niveau des morceaux des 2 albums : ceux tirés du dernier semblent plus intimistes, collant plus à l'ambiance. Le groupe se lâche, et c'est un plaisir d'entendre Couples On Tv ou Here Comes The Sun, avec un batteur en transe et des cordes sonnant presque plus violemment que sur Plan Your Escape. La plupart (si ce n'est la totalité) du deuxième album est jouée, et les quelques compositions du premier semblent plus rock, avec un côté très noisy sur l'une en particulier. On aura même le plaisir d'entendre une reprise des Beatles : Taxman, jouée lors du rappel, qui dénote peut-etre avec le reste de la set-list, mais ne calme pas pour autant le public.
L'attitude très professionnelle du groupe ne l'empeche pas d'être très proche de son public, de donner envie de bouger et partager chaque instant avec les auditeurs charmés présents au Plan, notamment sur le dernier morceau où seuls membres restent sur scène, jouant Plan your Escape au xylophone et à la guitare. Au final, Girls In Hawaii se fait plaisir et par la même occasion le transmet à l'ensemble de la salle.

Une fois le concert terminé, la foule se disperse petit à petit, révélant un public heureux de ce moment passé en compagnie d'un groupe chaleureux, à l'image de la déco de la scène. Le stand merchandising semble prit d'assaut tandis que le reste du public disparait, en attendant le retour prochain du groupe.