Trepalium

par Tortue Rouge (21/03/2008)

L’occasion était trop belle… Revoir Trepalium, enfant prodige de la scène française, pour l’enregistrement de leur Dvd live avec au programme une foulée d’invités et de nombreuses surprises, le tout semblant suffisamment attrayant pour braver un réveil (très) matinal, les kilomètres et les intempéries estampillées SNCF, et ce même au lendemain d’une déferlante d’agonie sonore en provenance du Pays Basque (oui je sais ya de quoi faire pleurer franchement).
Quelques minutes après l’ouverture des portes, la salle se retrouve déjà abondamment remplie, et l’on peut remarquer que c’est un public particulièrement métissé qui s’est déplacé ce soir : Punks à crêtes, coreux tatoués, métalleux maquillés (voir cagoulés), commun des mortels (comprendre par là : gens normaux)… le tout en prenant en considération que c’est un public au quart composé de l’entourage proche du groupe qui a fait le déplacement ce soir (l’avantage de jouer à la maison !).
Le dispositif de l’équipe technique chargée de l’enregistrement du dvd à portée de vue du public est pour le moins  conséquent : 3 caméras couvrant la quasi intégralité de la salle, 2 caméras mobiles… le groupe a mis les petits plats dans les grands pour l’occasion, la structure chargée de la réalisation du Dvd n’étant autre que l’équipe des films de la lymphe (à qui l’ont doit entre autres le clip de Sick Boogie Murder et plus récemment le magnifique clip de « Perturbed » d’Hacride).
C’est sous formation instrumentale et dans l’obscurité que le groupe démarre son set au son d’un « Ritual » issu d’ Alchemick Clockwrock Of Disorder. D’emblée, le son se révèle excellent, les cages thoraciques vibrant au rythme de la grosse caisse de Sylvain, et les oreilles se régalant d’un mix d’une justesse quasi optimale, du tout bon ! Monte alors sur scène un quidam encagoulé (cf plus haut dans l’article) qui n’avait pas manqué de se faire remarquer dans la salle jusque là, le gus progressant doucement vers le fond de la scène, avant d’ôter sa cagoule pour nous dévoiler sa bobine : kéké le dreadlocké, qui en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire assène son phrasé ultra brutal à une assistance qui commence déjà à faire méchamment monter la température (slams à gogo et pogos pour le moins animés à l’appui). On constate également l’apport de pyrotechnie sur scène, confirmant ainsi la volonté de la part du groupe d’enrichir l’aspect visuel de leurs prestations.
Le groupe enchaîne avec « Vesania », ou LE morceau taillé pour la scène issu toujours d’ ACOD, sur ce morceau on pourra remarquer que quelque chose a définitivement changé dans le son du groupe, chose qui se confirmera d’autant plus par la suite du concert : Le chant. Bien plus varié, contrôlé et beaucoup moins coincé dans les basses que par le passé, kéké révélant ainsi une progression remarquable en tant que vocaliste.
Arrive alors une première surprise : Un nouveau morceau !
Groovy et accrocheur, ce « World Plague » se révèle également particulièrement riche et intéressant (notamment au niveau des rythmiques). Suffisamment bourrin pour maintenir la fosse en activité, et cependant marquant une telle évolution au niveau du style qu’il ne manqua pas d’interpeller une grande majorité du public, qui en redemande (et qui sera pour le moins gâté, la quasi intégralité du prochain album étant dévoilée exceptionnellement ce soir).
Arrivent ensuite les deux tueries (et uniques représentants du premier album) que sont « Paranoïd » et le groovyssime « Necropolis », sur lequel le public éxulte littéralement, reprenant les paroles en cœur et slammant plus que de raison, accompagné par deux caméramans de l’équipe des films de la lymphe, présents caméra à la main dans la fosse (ou sur la fosse comme durant les slams de kéké) et ce tout au long de la prestation.
Après une courte pause due à un changement de peau de grosse caisse (le batteur Sylvain n’étant pas bucheron pour rien…), le groupe reprend avec un nouveau morceau marquant la présence d’un second chanteur, également co auteur des textes du groupe depuis ACOD, au chant écorché saisissant se mariant à merveille avec les hurlements de kéké sur une intro particulièrement lente et malsaine, suivie d’un monologue de Louis (le fameux chanteur invité) planant sur des riffs lancinants et glauques… La suite révèle un morceau aux tonalités particulièrement sombres, toujours enrichies par des rythmiques saccadés ultra efficaces si caractéristiques du groupe.

S’ensuivront 3 extraits d’ ACOD et pas moins de 6 ( !) nouveaux morceaux (dont certains marquant parfois l’apport de sonorités progressives, l’ombre du grand King Crimson planant parfois sur ces nouvelles compos) avec en invité sur l’un d’entre eux Aldrick Guadagnino, qui remplaça Harun au poste de guitariste rythmique sur le Bombardo Tour de 2006. Déjà qu’avec 2 guitares, le tout sonnait jusque là particulièrement gras et massif, autant l’apport d’une troisième guitare sur ce nouveau morceau confère des sonorités particulièrement intéressantes, d’autant que le gaillard appose un magnifique solo en fin de morceau (malheureusement un peu étouffé du fait de la difficulté de mixer 3 guitares simultanément), apportant d’une bien belle manière sa contribution à un concert aux véritables augures de communion, de part la bonne ambiance et la proximité entre le groupe et son public, et ce malgré un stress par moments palpable du fait de la particularité de l’évènement (obligeant de ce fait le groupe à se donner au maximum tout en restant particulièrement professionnel et carré).
Mais le point d’orgue du concert se révéla bel et bien être le particulièrement attendu « Sick Boogie Murder » qui voyait ce soir la présence exceptionnelle du saxophoniste Mathieu Metzger et du chanteur de Klone Yann Ligner présent pour assurer les parties de scatt, accompagnés par l’actrice Aurore Jaulin, qui jouait la victime d’un tortionnaire sadique en la personne de kéké dans le fameux clip du suscité morceau. Chacun revêtu son costume de scène (Aurore Jaulin bâillonnée et ligotée à une chaise au milieu de la scène, Yann Ligner en clown, kéké en tortionnaire à chapeau melon et Mathieu Metzger en Bluesman de première classe), les gaillards s’en donnent à cœur joie sur un morceau emblématique du répertoire du groupe. Théâtral, jouissif, du bonheur à l’état pur !
Puis arrive déjà le moment du rappel, qui voit kéké nous revenir avec son troisième costume différent pour la soirée, avec de nouveaux deux morceaux issus de l’album à venir (la qualité reste constante et la constat reste le même : accrocheur, riche et témoignant de l’évolution du groupe), suivis d’un ultra violent « Decease My Life » et d’un dernier nouveau morceau, le très sombre « Saddistic Peace », qui voit son achèvement dans la mise à mort d’un kéké, qui s’effondre sur scène, sa chemise fumante de par les deux orifices formés par des explosions accompagnées d’un jet de faux sang (ce qui ne manqua pas de provoquer la surprise chez certains fans du premier rang).
Le groupe revient sur scène pour remercier les fans et saluer les potes présents ce soir, la tâche a été rude (1h30 de concerts avec en majorité du nouveau matériel jusque là jamais joué en live), et le résultat bien au dessus de mes attentes.
En bref : Vivement le nouvel album et le Dvd Vindiou !!!

 

Set List :

 

• Tu Ritual (4:06)
• Vesania (2:45)
• World plague (4:00)
• Paranoïd (04:27)
• Necropolis (02:46)
• And now (5:10) (Feat. Louis)
• Glowing cloud (3:20)
• Decayed emotions (3:00)
• Perversion of reality (3:32)
• Addicted to Oblivion (3:40)
• Inner hell (3:32)
• Alchemick clockwork of disorder (4:12)
• Fantasy real (3:43)
• Unexpectable lies (3:30)
• Become (4:10)
• Sick boogie murder (3:20) (feat. Yann Ligner, Mathieu Metzger..)

Rappel:

• Daddy’s happy (4:05)
• Usual crap (3:41)
• Decease my life (3:02)
• Saddistic peace (3:22)

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