Coco Modesto Festival Part. 2
par Djou (06/04/2007)

C’est devant un ‘parterre’ de fans, d’une trentaine de personnes, que Jordan monte sur scène pour démarrer cette seconde soirée du Coco Modesto Festival : France Meets Scandinavia.
Premier round à la charge des Français donc, avec un set du combo Paris/Angers d’une demi douzaine de morceaux ; "3,4" lance les hostilités, comme cela avait été le cas lors de leur concert à la Java en janvier dernier. Suit "Reptiles" qui attire déjà un plus l’attention d’une ‘foule’ éparse, à des années lumières de la liesse générée par celle de la Common People de février. Un set qui sera tout de même l’occasion d’écouter, en entier, "Pharaons" et d’admirer ainsi le jeu de tête de Baptiste, avant de laisser place à la ‘clap-song’ qui enflamme la piste et fait battre la mesure à l’assistance. Aussitôt commencée, presque aussitôt achevée, "Cabs Are Promising" viendra clôturer la prestation de Jordan dans une ferveur tout relative, bien qu’un peu plus marquée. Etrange concert au final, léger malaise, la froideur scandinave aurait-elle mise à mal ce début de soirée ? Brrrr…à vérifier le 23 avril à la Flèche d’Or….
Interlude acoustique avec Michael Marti, chanteur-guitariste de la formation suisse The Plus Nomination, venu gratouiller quelques covers en démarrant par la méconnue "Game of Pricks" (Guided By Voices), dont une reprise figurait sur le Good to Go EP de Jimmy Eat World. De quoi conquérir d’emblée le coeur de votre serviteur, avant d’en faire de même avec celui de l’ami Undone en reprenant "Pink Triangle" (Pinkerton) de Weezer. Quelques autres titres suivront avant de passer à l’installation, à même le sol, du matériel de One Second Riot ou…
La très bonne surprise de la soirée. T-Shirt à l’envers, Arnaud (Batterie, Machines) s’installe derrière les fûts, pas bien loin de Pierre Georges (Basse Voix, etc.), et du public, un poil plus nombreux, se pressant autour. Un duo bass/batterie, originaire de Lyon, signé sur Distile Records (Looking For John G,…) qui sortira d’ailleurs sous peu leur prochain disque, et qui se veut tout simplement…captivant. Ambiance intimiste (voir photos), musique scénarisée à la fois oppressante, brumeuse, et fougueuse ; le spectateur, perdu dans un labyrinthe aux notes imprévisibles, ne peut que se délecter de son incapacité à se détourner des compositions des Lyonnais. Une ville qui force bien entendu la comparaison avec Bästard, mais plus généralement avec les Canadiens de Death From Above 1979. S’ajoute à cela, de manière impromptue, le chant de Pierre dont le phrasé à la rage distante sonne comme une réminiscence de l’interprétation de Daryl Taberski (Snapcase) sur End Transmission. A surveiller de très près (MySpace ; titres à télécharger : "Super Heroes", "Game is On", "Plastic Doll"). Fin de second et dernier round pour les Français…
21h30 : c'est au tour des Norvégiens de Rumble in Rhodos de (re)monter sur scène. Mise en place rapide, le quintette démarre son set avec deux nouveaux titres, "The Weight of this Mistake" et "Intensions" ; ces derniers se situent dans la droite lignée de ce que propose le groupe sur Own Me Like the City : des rythmiques abruptes, incisives, un chant criard et habité, tout comme le reste du groupe cela dit. Au final, seuls les chœurs pèchent en terme de volume sur l’ensemble du set. Après cette double mise en bouche, RiR passe aux choses sérieuses avec l’imparable tryptique "Open Nerves", "Lotus Challenger " et "Compete With the Age of Innocence", qui se suivent également sur l’album. Similitudes évidentes, en terme de référence, avec cet autre tryptique cité en chronique qu’est : JR Ewing, Billy Talent et Refused ; le déhanché de Thomas Bratlie (Chant) confirmant l’influence de ces derniers mais à dire vrai, qui n’ont-ils pas influencé ? Avant d’achever le concert sur "Come Out Clean" et "Pave the Way", devant un public venu clairement pour eux, les Rumble joueront un autre nouveau titre, "Nyeste", qui devrait lui aussi figurer, d’après les dires de Frode Kristensen (Guitare/Chant), sur un second effort en préparation.
Place enfin à cette heureuse et récente découverte qu’est The Je Ne Sais Quoi avec leur album paru en 2004 : We Make Beginnings. Un show qui s’avèrera être la désillusion de la soirée ; une désillusion en grande partie due à la trop grande présence de titres extraits de leur nouvel album, Chameleon, car à dire vrai, hormis "Disengage", que ce soit l’ouverture "Chameleon", ou le nouveau single "Rythm", rien de bien convaincant semble poindre de cet album, et ce n’est pas l’attitude stoïque du public qui infirmera ces dires. En revanche pour les "Station to Station", "We Make Beginnings" et enfin "The Real Future Blues", qui viendra clôturer la soirée affublé d’un autre de ces nouveaux titres, le constat est le même : The Je Ne Sais Quoi est capable d’intéresser les plus réticents, et la différence de niveau évidente entre les deux albums est perceptible, y compris par les moins connaisseurs. Bref une déception réelle, et une envie prononcée d'écouter ces titres sur CD...
Match nul en définitive avec une déception et un enthousiasme partagé pour, et semble-t-il par, chacune des deux Nations en présence. Hm...la Suisse aurait-elle fait 1 sans faute ?
L'ouïe du photographe:
Que retenir de cette soirée? si bien évidement la reprise de "Pink Triangle" reste un moment fort et particulier à titre personnel, les performances de One Second Riot et Rumble in Rhodos doivent être soulignées. Les premiers marqueront par un concert plutôt intimiste très prometteur, les seconds à l'exact opposé envouteront la péniche par une débauche d'énergie sans limite, comme si Billy Talent avait rencontré Hundred Reasons.
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