Amanda Woodward, Aussitôt Mort, Sugartown Cabaret

par Senti (03/03/2007)

C'est à L'Autan, petit bar toulousain habitué des concerts rock que démarre le périple d'Amanda Woodward, Aussitôt Mort et Sugartown Cabaret qui devrait les mener jusqu'en Espagne. C'était l'occasion pour la petite troupe métalorgienne sudiste de voir comment se porte dame Amanda qui, accaparée par les tournées, n'avait pas donné de nouvelles depuis un moment. Ce sera également l’occasion d'apprécier la (re)naissance d'Aussitôt Mort et la fougue des jeunes Sugartown Cabaret récemment découvert via leur split CD avec L'homme Puma.

C'est d'ailleurs à Sugartown Cabaret que revient la tâche d'ouvrir le bal et il faut bien avouer qu'en 35 minutes chronos les jeunes caennais ont largement confirmé tout le bien qu'on pensait d'eux. De prime on sait désormais que le "matériel" est bel et bien là pour un premier album. Ensuite, leur screamo rock'n rollesque tient la route à l'aise sur scène grâce à une interprétation très carrée non dénuée d'énergie. Le petit côté At The Drive-In assumé, soutenu par un chant certes monocorde mais dynamique et des guitares stridentes, fait des miracles. Bref, le quintet enchaine les tubes catchy sans temps mort et laisse entrevoir une suite de qualité. Moi je dis banco !

Composé d'ex-The Appolo Program et d'actuels Amanda Woodward (basse / batterie), Aussitôt Mort prend place. Leur démo 4 titres aux faux airs d'Amanda Woodward marque davantage leur différence sur scène : plus grave, plus lourd dans le ton. Une grosse demi-heure de screamo hardcore à la française aux textes sombres exprimés avec passion. De quoi être touché en plein coeur. On retiendra en particulier la prestation du batteur dont le jeu alliant puissance et précision est tout simplement stupéfiant. La chose est d'autant plus impressionnante qu'il enchainera sans baisse de régime avec Amanda Woodward 10 minutes plus tard. Hypnotiques, nimbées de désespoir rageur et de passion, les notes d'Aussitôt Mort captivent. Autant vous dire que la suite est attendue avec ferveur.

Basse et batterie toujours en place, Amanda Woodward s'étend sur l'étroite scène et la foule commence sérieusement à s'amasser dans le peu d'espace qu'offre L'Autan. J'arriverai décidemment jamais à comprendre pourquoi une bonne moitié du public ne s'intéresse jamais aux groupes de "premières parties" pour ensuite venir s'agglutiner comme des groupies le sourire béta quand c'est à leurs chéris de "donner le la". Bref !
Autant vous le dire tout de suite, AW m'a complètement rassuré sur sa forme ce soir là. Un tantinet déçu par leur dernier album en date et nostalgique de l'emo "dub" hardcore de Pleine de Grâce, Amanda m'a clairement remontée les bretelles en plus de me  donner la fessée déculottée. L'aspect plus direct de La décadence de la décadence prend sur scène une ampleur dantesque grâce à cette base rythmique décidément sans faille et à ce chanteur expressif qui fait vivre des textes toujours aussi bien balancés. Le combo piochera un peu partout ce soir là. Morceaux aux breaks dub, emo hardcore poétique, post hardcore percutant, l'éventail large et toujours très personnel fait mouche à tous les coups. On en ressort les oreilles rougies et l'esprit engourdi par la multitude d'émotions que le groupe parvient à susciter en nous. Que du bonheur (ou du malheur, selon).

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