Simon B., The Rodeo, Logh
par Djou (02/02/2007)

Leçon de soirée : ne pas confondre le boulevard de Charonne, et la rue de Charonne, est tout de même un bon moyen de ne pas arriver avec pratiquement une heure de retard au Café de la Plage. Ce qui, paradoxalement, n’empêche pas le dit ‘pommé’ de se pointer à l’ouverture de la caisse. Raconter ainsi, il n’y paraît pas mais…tout ça est un savant mélange de chance, de malchance, de chance dans la malchance et inversement, et…dont tout le monde se fout royalement. Divagations nous amènant au sous-sol du Café qui, malgré certains échos, semble finalement presque immense comparé au Zorba ou autre Saphir 21. A la différence qu’ici, les groupes sont ‘encastrés’ au fond de la salle, donnant la désagréable impression d’être face à un écran…encore.
Fin des journaux télévisés nationaux, Simon B. prend le relais et allume ainsi nos interrupteurs cérébraux de sa simple gratte sèche. Echappé d’Exsonvaldes, le chanteur/guitariste livre un set d’une bonne demi heure, devant un public attentif, mais tout de même en retrait. Peur de s’abîmer les yeux ? Possible…des mélodies dépouillées, rythmées, ne sombrant jamais dans le larmoyant, à l’instar de ce chant empli d’abandon. Les amateurs d’Exsonvaldes auront la chance de découvrir en exclusivité un titre extrait du second effort du quatuor. Parmi les autres gourmandises offertes par Simon ce soir, "Drop Your Head" (Creeper Lagoon), un morceau 'teaché' par Jonah Matranga (OneLineDrawing,…) et pour lequel le Parisien avait eu la chance d’ouvrir en novembre dernier, ici même. Et effectivement cette influence était assez palpable tout au long du set ; le dernier hommage de la soirée s'effectue via une reprise de "Days of Nothing" (A Taste For Bitters), que l’on doit à TVB et Chokebore avec lesquels Exsonvaldes avait pu partager l’affiche il y a de cela quelques années. On aurait souhaité qu’il en soit de même le 04 décembre…
Ouverture en douceur donc, qui se poursuit sur le même tableau avec l’arrivée de The Rodeo, projet solo de Dorothée (Hopper). Une prestation qui débute avec "I’m Rude", titre fleurant bon l’Amérique profonde, et en toute logique se retrouvant à la croisée du folk, de la country, bref de l’americana au sens le plus large du terme. Les mélodies, à l’instar des refrains, se révèlent relativement accrocheuses ; il est d’ailleurs facile d’en juger le temps d’une visite sur la page MySpace de la demoiselle. Mais la spécificité de The Rodeo, et probablement d’Hopper, réside essentiellement dans le timbre de voix de Dorothée. Fonction de l’intensité du chant, celui-ci livre tout son arôme, évoquant tout autant Norah Jones que Leslie Feist, voire même ce pilier de la musique afro-américaine qu’est Tina Turner sur certaines envolées plus…musclées. Le set s’achevant, Dorothée en profite pour témoigner de la chance qu’elle a de pouvoir précéder ce soir là Logh, et l’on ne peut qu’approuver.
Le combo se présentera sous la forme d’un trio pour show semi-acoustique ; l’occasion de découvrir en avant première les titres de North, dont la sortie est annoncée pour le 26 mars, chez Bad Taste Records (LastDaysOfApril, Venerea,…) bien évidemment. Durant leur performance, les Suédois dévoilent une large partie des titres figurants sur cet album, débutant par "Weather Island", plus que jamais empreinte de cette griffe Sparklehorsienne. Les morceaux défilent, l’assistance est rompue au silence, admirative, même si certains préfèreront le baby-foot au spectacle en-cours. Les extraits de "The Black Box" et "Thieves in the Palace", en écoute sur leur page MySpace, laissent présager du meilleur. Un meilleur qui pourrait être incarné par "Death to My Hometown", tout simplement captivant, des frissons pointant à chacune des notes du piano. Une sensation qui trouvera son apogée lorsque le groupe annoncera l’un des meilleurs titres parus en 2005 : "The Smoke Will Lead You Home". Et malgré les quelques faussetés de Friberg, le ‘bouchon’ aura très largement su compenser en terme de frémissement. Le set s’achèvera sur un dernier titre de North, "A New Hope", qui ne fait que contribuer plus encore à cette impatience grandissante…
Et maintenant comme dirait l’autre : ‘Vous pouvez éteindre votre TV et reprendre une activité normale.’
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