Oto Efekt, Camera, Jordan

par Djou (01/02/2007)

Endroit très coquet que la Java. Aspect un peu rétro’, pour ne pas dire cabaret, spacieux, confortable, et dont l’agencement rappelle par certains points cette autre salle qu’est la Boule Noire. Le côté ‘cheap’ en moins…tout comme la lumière bleue d’ailleurs. Donc avis aux futurs spectateurs, surtout évitez les tenues vestimentaires aux tons clairs, sinon

Les Parisiens d’Oto Efekt, signés sur Motoneige Records, lancent la soirée calmement. Le quatuor se compose de la multi-instrumentiste Phoene, à l’origine de la formation, Pierre (Saycet) et de Tibo (Jordan). Concert chargé pour ce dernier donc…la musique du groupe est très orientée electronica/lo-fi, avec des consonances tantôt folk, tantôt pop/rock. Une musique riche et variée dans laquelle il est très facile de…s’évaporer ; ici et là se feront sentir les effluves de Air, Grandaddy et autres Syd Matters qui les concurrençait directement le soir en question. L’approche du chant est plus ou moins la même :  suave, monocorde, éthérée, sublimée parfois par la reverb. Cette technique vocale, et les origines de la demoiselle, évoqueront à certains les Nippons de Posthand et leur chanteuse tout aussi charismatique, même si musicalement le rapprochement se fera davantage du côté des délectables Org. Belle surprise et jolie mise en bouche que cette première partie qui fait donc place à Caméra. Le temps de mettre en place le matériel, l’auditoire aura le droit à l’introduction du guest de la soirée, en fond sonore, Muse et son Showbiz. D’abord "Sunburn", puis…"Sunburn". Quand on aime on ne compte pas, c'est bien connu...

Vient le tour des Toulousains de Caméra qui mettent, quant à eux, clairement l’accent sur l’aspect pop-rock de leur musique. Des compositions toutes aussi riches que les précédents, mais moins envoûtantes, moins originales, registre oblige. Ce qui n’empêche en rien l’auditoire de bouger sur l’indomptable "Les portes automatiques", un brin psychédélique, un poil grandiloquent. Joli compromis délivré tout au long du set de Caméra par un chant, en français s’il vous plait, plus modulé, n’hésitant pas à recourir aux effets, y compris sur les montées plus 'criardes' et distantes. Ce qui, pour le coup, change de la monotonie d’un Alex Kapranos (Franz Ferdinand), qui partage d’ailleurs de nombreux traits communs avec le frontman de Caméra. Ante-rappel, le set s’achèvera sur les coups de 23h avec "Tu vas me rendre sourd", également en écoute sur MySpace, avant de laisser la place à…non pas Jordan mais un titre instrumental d’une bonne dizaine de minutes. Probablement le morceau le plus en marge de la setlist, au potentiel certain, mais fortement inappréciable à cet instant du fait de son interminabilité …un peu comme ce néologisme, et même cette phrase en fait.

23h15 : fin de set. Come back de Muse, installation de Jordan…les spectateurs les plus ‘jeunes’ n’y croyaient plus, subissant cette mièvrerie auditive qu’est "Unintended". Un quart d’heure plus tard, bye bye les rosbeef, bonjour les Angevins…et là, les Parisiens habitués se douteront de la suite du report.  Le trio chauffe une salle qui a été lamentablement désertée, votre serviteur inclus. Ce qui n’empêche pas le groupe d’enchaîner imparablement "3,4" et "Reptiles" avant d’annoncer…au loin…au loin…mais vraiment au loin…un nouveau titre : "I’m a Monument". Toh !

Si cette fin de compte-rendu a été, par consolation ou/et dépit, romancée et surtout inachevée, n’en demeure pas moins ce message d’importance adressé aux ‘têtes d’affiches’ : malgré toutes les contraintes, s’il vous plaît, veuillez prendre en compte ce facteur intrinsèque à la vie parisienne qu’est le métro et ses horaires, et mettre ainsi plus en valeur la troisième partie d’affiche, ainsi que les quelques spectateurs venus et restés les voir. Des auditeurs qui font ‘l’effort’ relatif de découvrir de nouvelles formations, ce qui n’est pas le cas d’une bonne partie des absents de fin de soirée. Quant aux fans de Jordan, rendez vous le 21 février au Batofar, et fin mars, même endroit, pour le Coco Modesto.

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