2025-04-29.

En ce mardi ensoleillé de milieu de semaine, quoi de mieux qu'une petite soirée Metalcore franco-britannique avec breakdowns et blast beats au programme ? Une soirée presque devenue classique ! Classique n'est en revanche pas la thématique musicale des groupes à l'affiche. Vous l'aurez compris, on est plus sur du dévissage de nuque et mosh-part bien musclées. Enfin, pas vraiment pour nos amis de Dream State (Post Hardcore, UK)... mais ça on en reparlera plus bas !

Solitaris - Sombre et introspectif

19h30. Arrivée pile à heure dans une Rayonne tristement vide, le temps de prendre une bière, saluer les quelques têtes connues qui font vivre la musique Metal à Lyon et c'est parti pour Solitaris. Une grosse attente de mon côté, c'est un groupe que je n'ai jamais vu et pratiquant un Metalcore Moderne que j'affectionne particulièrement. Full rythmique et assez imprévisible, il faut que ce soit ultra carré et précis pour être efficace. Et ça aura été le cas. C'est sans bavure et millimétré entre guitare, basse et batterie. L'ambiance instaurée par les bougies artificielles qui sont les seules à éclairer la salle complètement sombre au début du concert rajoute un côté immersif assez prenant.

Côté ambiance dans la fosse en revanche, c'est malheureusement très (trop) statique. Une conséquence du manque criant de public couplé à l'absence totale d'interaction de la part du groupe (indéniablement assumée pour maintenir un côté mystérieux). Ce n'est pas killer parce que la musique s'écoute bien en croisant les bras et secouant la tête mais certaines phases mériteraient davantage de mouvements. A part ça, ce que propose Solitaris est visuellement intéressant avec en prime une belle adéquation entre la musique et le jeu de lumière. Hâte de les revoir !

DALI - Ecolocore

On enchaine avec DALI (connu anciennement sous The Dali Thundering Concept) de retour sur scène après 2 ans d'absence des salles de concert. Groupe mélangeant moult styles entre Mathcore, Djent, Prog et j'en passe et montrant un engagement tout particulier pour la cause écologique. Dans cet océan de styles maniés avec l'art et la manière, le quartette parisien est clairement un cran au dessus techniquement. Une ambiance festive dans une salle qui s'est un peu remplie, on alterne aisément entre des breaks ultra gras et des rythmes très jazzy. Ultra kiffant.

Le musicien qui a retenu mon attention est le bassiste Steve Tréguier, s'illustrant particulièrement avec sa 5 cordes et sa gestuelle qui transpire le groove comme on en voit peu dans le Metal. Evidemment les autres membres sont également très en vue, il faut un sacré niveau technique pour suivre parfaitement ces changements de rythmes abruptes. A la fin de ce concert, la question se posait sérieusement de savoir si DALI allait être la claque de la soirée... Suspeeeenssss !

Dream State - Malvenus malgré eux

Alors, par où commencer... La cohérence d'une affiche Solitaris, DALI, ten56. est complètement admise. Pour amener un peu de diversité, Dream State (Post Hardcore, UK) s'est joint à ce line up. Sauf que, là ce n'est plus de la diversité c'est un univers parallèle. Sur le papier, un groupe un peu moins méchant afin de respirer un peu pourquoi pas, mais là on est vraiment sur un style à des années lumières des 3 autres. La conséquence ? Une salle vide de chez vide et une ambiance malaisante, ce qui est aussi triste pour le groupe que pour le public.

Et pourtant, c'était plutôt sympa Dream State. Je comprend pourquoi ils étaient à cette place de l'affiche, le son est très propre et le show est scéniquement bien maîtrisé. Un peu fragile par moment au niveau de la voix, mais tout le reste n'amène pas critique. Bref, émettre un jugement sur Dream State à ce concert, ce serait comme faire une critique d'un dessin animé entre 2 films d'horreur, ça n'aurait pas beaucoup de sens. En espérant les revoir dans d'autres circonstances et aux côtés de groupes dans leur style (au hasard Future Palace ou Pvris).

ten56. - Ascension verticale

Il est 22h10, les derniers artistes s'apprêtent à monter sur scène pour conclure cette soirée. Ce sera mon 5ème concert de ten56., et à chaque itération j'ai eu droit à un update de la version précédente. La dernière claque en date était au Hellfest 2023 ou j'avais été scotché par leur prestation. Avec des nouveaux titres et une tournée française en tête d'affiche, les attentes sont grandes.

Une seconde. Une seconde c'est le temps qu'il aura fallu pour comprendre que ce concert allait être fou. Le premier coup de grosse caisse met tout le monde d'accord, le son est par-fait ! Un style tout de même particulier mélangeant Deathcore/Down Tempo avec des changements rythmiques marqués, dans un ensemble très dissonant. Autant dire que la sonorisation n'est pas forcément évidente mais là c'est ce qui fera tout le concert. Les musiciens sont réglés comme des métronomes et certains débuts de morceaux ont une synchronisation de l'ordre de la nanoseconde. Le choix ainsi que l'ordre de la setlist est top, ça tape évidemment en continue mais le mélange entre anciens et nouveaux titres passe très bien.

Un dernier mot sur Aaron Matts le chanteur, où une fois encore il démontre que c'est un frontman exceptionnel. Autant dans sa gestuelle, que ses interactions avec le public et son style de chant, on sent que la scène est son terrain de jeu et que tous les problèmes sont restés en backstage. Problèmes qu'il n'hésite pas, ému, à évoquer pendant le concert ou dans cette interview poignante pour RSTLSS. Ce gars a un charisme démesuré et n'a plus rien à prouver, il faut juste en profiter et prendre une leçon. En bref ten56. a encore franchi un cap dans la maîtrise de ce qu'ils proposent sur scène. Avec de telles prestations, ils vont continuer à faire grimper leur nom dans la liste des groupes références du style.