Pelagic Fest
par OonaInked (06/11/2024)
Pour son quinzième anniversaire, Pelagic Records quitte Berlin pour relocaliser son bébé à la Muziekgieterij, ancienne fonderie au charme industriel située à Maastricht, dans la “cuvette” néerlandaise entre l’Allemagne et la Belgique. Après une bruine transformée en pluie battante la veille au soir, c’est un soleil écrasant qui accueille des festivaliers nombreux et internationaux le samedi midi. Les rares points d’ombre sont pris d’assaut en attendant l’entrée, déjà retardée d’une vingtaine de minutes. Un seul agent de sécurité, aucune fouille de sacs, je mets ça sur le compte de la personnalité “qui fait confiance” des pays nordiques plutôt que sur un potentiel caractère à l’arrache de l’organisation.
Dans la mesure où vous avez accès gratuitement à la diffusion des concerts sur Youtube (jour 1 et jour 2), un long report descriptif semble peu pertinent ; vous aurez donc un feedback plus subjectif de mon expérience. C’est parti pour le sel.
Nous venons de monter une série de larges marches*, pas d'ascenseur en vue, j’observe rapidement le manque flagrant d’accessibilité PMR. J’apprendrai plus tard qu’il y a effectivement un ascenseur, mais situé dans la partie backstage donc non accessible au public. La pente devant la mainstage paraît inutile, illusoire face à l’omniprésence d’escaliers menant entre autres aux balcons ou bien l’absence de spots stratégiques ; la petite salle, similaire à une Machine du Moulin Rouge ou un petit Trabendo, est elle aussi nivelée par des marches larges et pas très hautes, les couloirs latéraux ne sont pas prévus pour les fauteuils, tant par la largeur que par les barrières obstruant partiellement la vue. Idem au premier étage.
Bref, partez du principe que si vous voulez poser un fessier quelque part, vous renoncez à voir quoi que ce soit. A votre guise de tenter le foyer, auquel cas ce sera avec un son moyen et des gens sans aucune “space awareness” qui choisiront de camper 20cm devant vos yeux.
Deuxième observation : pas d’agents de sécurité dans la salle, donc pas de crash barrière, pas de slams. Certes, ce n’est pas ici que vous trouverez le plus de débordements ou mouvements de foule, mais ça veut également dire aucune sécurité pour les photographes. Personnellement, je n’ai pas spécialement envie de jouer des coudes et de risquer d'endommager mon matériel, à fortiori avec le point qui suit.
Troisième observation : un public de cons, le genre “entitled" qui te gâche l’expérience. Et l’absence de pit photo ne fait pas bon ménage avec des cons alcoolisés qui refusent de se décaler d’un iota quelques secondes par peur de perdre leur place. Ces mêmes personnes qui considèrent également acceptable de te bousculer allègrement mais n’assument pas se faire bousculer en retour parce que “ouin ouin t'as failli renverser le verre que j’ai payé”. Plus tard, un autre boug d’un mètre 90 refuse de me laisser sortir du pit et cherche activement à me faire un croche-pied quand je suis contrainte de forcer le passage.
Quatrième point : le food truck. Autant je trouve saluable le parti pris d’un menu végé / vegan, autant ça serait bien que le restaurateur joue le jeu : être transparent sur la composition des plats, ne pas envoyer bouler un.e client.e vegan qui ne voulait pas d’oeufs (non précisés au menu) dans sa commande, et accepter de refaire la commande au lieu de rendre son billet de 10€ par pure flemme.
Cinquième point : trois annulations consécutives. Décès familial pour Psychonaut, grèves à l’aéroport pour Ihsahn, et soucis de santé pour JeGong. Évidemment, tout cela ne relève de la volonté ni de l’organisation, ni des musiciens, ni du public, mais ça fait quand même un peu chier quand ça concerne deux têtes d’affiche qui étaient la motivation première du voyage.
En conclusion, les seuls souvenirs que j’en tire sont peu reluisants. Je ne renouvellerai certainement pas l’expérience, maintenant libre à vous d’enquiller plusieurs heures de route pour côtoyer des gens sans aucune notion de vivre ensemble si la programmation des années à venir vous plaît suffisamment. Sinon, visez les festivals anglais au allemands, vous serez sûrement mieux accueilli.e.s.
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