Of The Wand And The Moon, Damage Done
par Pentacle (23/02/2024)
La première fois que j'avais vu Of The Wand And The Moon c'était il y a sept ans. J’étais allé jusqu’à prendre un avion en 2017 pour une date unique à Londres en compagnie de Sol Invictus et King Dude. Il faut dire que le danois n’est pas trop du genre à s’étendre sur de longues tournées à rallonge ou même simplement venir en France (même s’il a refait quelques passages à Paris depuis ainsi qu'une date lors du Wine Nat Wine Heat en 2018 à Nantes). Lorsque la date au Black Shelter de Nantes est annoncée c’est donc une aubaine de revoir le musicien qui est probablement mon préféré de la scène Dark Folk.
Photo : Simon Grumal
Ce sont les nantais de Damage Done qui sont en ouverture dans un lieu qui se nomme le Black Shelter, avec une grande partie restaurant / bar et une salle dans le fond qui ressemble un peu à un Ferrailleur mieux disposé avec une ambiance briques / métaux / bois plutôt cool et chaleureux. J’avais déjà vu Damage Done, dont Riko (Guitare / Chante) chante également dans Malkavian, il y a quelques temps, mais seulement en duo avec deux guitares acoustiques. Cette fois-ci, le groupe est constitué de quatre musiciens, avec une basse et une batterie et le concert est amplifié et je trouve que la formation s’est largement améliorée, propose une musique plus profonde et le chant de Riko est davantage maitrisé. Si le peu de monde en tout début de leur prestation fait un peu craindre une salle à demi vide, le public arrive bien vite avec un parterre rempli et attentif aux morceaux des nantais. Je ne connais pas leurs compositions, mais pour les décrire, ils oscillent entre Folk Rock, Blues et Grunge. J’ai l’impression d’entendre du Pearl Jam dans la voix de Riko, parfois du Alice In Chains aussi, mais avec un vrai côté Folk / guitare électro-acoustique. Ou un live MTV Unplugged de Nirvana. Les morceaux sont plutôt chouettes, quelques lignes de basses sont vraiment cool et c’est très agréable à écouter, d’autant plus que je trouve que ça se prête complètement à ce type d’endroit à l’ambiance "club à l’américaine". Damage Done parle peu et enchaine ses titres pendant une cinquantaine de minutes pour laisser la place quelques minutes plus tard à Of The Wand And The Moon.
Photo : Simon Grumal
Kim Larsen, lui, est seul sur scène, muni de sa seule guitare électro-acoustique, d’un pedalboard et d’une pinte de bière au pied de son micro et pupitre agrémentés de bouquets de fleurs. L’atmosphère se fait plus solennelle, invite presque au recueillement, à l’apaisement, malgré ses chansons tristes. Dès lors qu’il commence à jouer ses morceaux, on sent que le public - et ça fait grandement plaisir - est là pour l’écouter, sérieusement, poliment, tout en l’applaudissant chaleureusement entre chaque piste. Sobre, Kim Larsen, ne lâche que des "skol" (santé en Danois) entre chaque morceau. J’ai un peu honte car malgré le fait qu'Of The Wand And The Moon soit l’un de mes groupes de Dark Folk favori, je ne reconnais que quelques petites pépites que sont des titres comme Tear It Apart, un bien vieux Lucifer d’une classe absolue ou bien Absence et Sunspot issus de The Lone Descent, de déjà - aïe - 2011. Je ne connais donc pas les nouvelles compositions issues de ses deux derniers albums qui datent de 2021 et 2023, mais elles sont très chouettes et donnent envie d’approfondir ces disques-là.
Photo : Simon Grumal
La différence par rapport à la fois où j’avais vu Of The Wand And The Moon, c’est que le musicien sample d’avantage de pistes lors de sa performance live. Bien entendu toutes les parties de guitares sont jouées, mais tous les arrangements, de flûtes, de cordes, quelques percussions et effets sont ajoutés et donnent bien plus de corps à ses morceaux, les faisant sonner bien plus comme sur album et moins dépouillé lorsqu’il est seul avec sa voix et sa guitare. Aussi, on ressent beaucoup plus ses atmosphères romantiques, tristes, de solitudes, d’amour déchus, de mélancolie et d’attrait pour la nature qui parsème l’œuvre du musicien. C’est d’autant plus touchant, que ses morceaux m’évoquent de paysages anglais tels que les toiles de John Constable. J’ai cru que mon cœur allait lâcher lorsqu’il entame le fabuleux, empli à la fois d’une grande tristesse et joie Lost In Emptiness issu du malheureusement nommé Emptiness Emptiness Emptiness, tout comme il conclue son set par le "tube" d’une beauté noire éclatante : I Crave For You. Après des applaudissements nourris, Kim Larsen poursuit avec A Tomb Of Seasoned Dye (ainsi que deux autres compositions) pour une heure de Dark Folk contemplative, romantique et apaisante. Je suis heureux de l’avoir revu et c’était une très belle soirée !
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