Porcupine Tree

par Metalorgie Team (01/09/2023)

Ma découverte de Porcupine Tree remonte au tout début des années 2000 avec l’écoute de la compilation Stars Die - The Delerium Years, un soir d'été à contempler les étoiles avec les copains de la fac dans les montagnes d’Auron.

Le post-ado que j'étais fut immédiatement conquis et, heureux hasard, quelques semaines après sortait "In Absentia" que j'ai poncé jusqu’à la moelle et que j’écoute encore régulièrement. Depuis, j'ai suivi la carrière de Steven Wilson (qui pour moi était surtout le producteur de Blackwater Park) et de ses projets avec une attention fluctuante. Quand un nouvel album a été annoncé 13 ans après The Incident (qui ne mavait pas plus accroché que ça à l'époque) j’ai éprouvé un mélange d'impatience, de curiosité, et de circonspection, mêlé à une peur de ne pas retrouver ce groupe qui mavait fait voyager vingt ans auparavant. Bien entendu toute ces inquiétudes se sont envolées dès les premières secondes de Harridan, le premier single de l'album! Toutefois nous ne sommes pas là pour parler de CLOSURE/CONTINUATION, mais bien de lavant-dernier concert de la tournée dédiée à cet album !


On se retrouve donc à Nice, dans un Palais Nikaïa, à ma grande surprise, archi-plein. Un léger retard nous fait rater le début de Blackest Eyes (satané parking !), et nous rentrons vraiment dans le show sur Harridan justement. Et là, force est de constater que le son est phénoménal ! Le tout assorti dune scénographie toute en projecteurs et jeux de lumières hyper travaillés qui accompagnent une projection vidéo sur un écran géant de la taille de la scène. Deuxième constat, labsence du bassiste de session Nate Navarro (qui a dû quitter la tournée pour des raisons familiales) ne se fait quasiment pas ressentir, remplacé par des bandes enregistrées qui nont en rien entaché la prestation scénique et sonore du groupe ! Niveau prestation justement, on a eu le droit à un Steven Wilson stratosphérique, charismatique, qui domine la scène avec prestance, qui communique et communie avec le public (perso je mattendais à un Jean Michel Nerd introverti qui nallait pas en décrocher une) et qui se fend des quelques blagues pas piquées des vers entre les morceaux (haaaa lhumour anglais). Rajoutez à cela une voix d'une précision au laser et vous avez un combo gagnant. De son côté, Gavin Harrisson est tout en flegme et décontraction. Son jeu précis et puissant est encore plus impressionnant à voir live. Il en fout partout, mais sans fioritures, ni show-off, et surtout sans pression, ni effort apparent. Bref, un des meilleurs batteurs live qu'il m'ait été donné de voir !


Randy McStein, le second guitariste n'est pas en reste non plus, d'autant plus qu'il maîtrise les backing vocals à la perfection. On peut noter que l'américain du groupe Lo-Fi Resistance n'est pas level 1 dans le prog game. En effet il a, par le passé, collaboré avec des membres de Spock's BeardKing's X, ou the Flower Kings, et a même ouvert pour The Pineapple Thief à l'époque où Gavin Harrison y jouait. Bref la boucle est bouclée, et ceci n'est pas une vanne capillaire. Sur les 16 morceaux du show, un bon tiers était tiré du nouvel album, promo oblige ! Mais ils prennent une sacrée dimension live, dimension appuyée par les videos diffusées sur l'écran géant mentionné plus haut, synchronisées avec la musique, qui renforcent ce sentiment d'immersion dans un show sensoriel audiovisuel et stellaire. Le groupe en profite pour faire une rapide promo pour la sortie de l'édition Deluxe de Deadwing avant d'enchaîner sur Mellotron Scratch et Open Car, tirées dudit album. Steven nous gratifie d'une beau discours philosophique en introduction à The Sound of Muzak, un des quatre morceaux de In Absentia joués ce soir là, texte écrit il y a plus de 20 ans et jamais autant d'actualité. "One of the wonders of the world is going down". Il glisse quand même une petite vanne à Richard Barbieri, leur claviériste, qui est sûrement la dernière personne à utiliser un iPod.


Nous avons le droit à une petite entracte de 20/25 mn après 9 morceaux, le temps d'aller remplir les godets à la buvette et de croiser amis et têtes connues de Nice et ses alentours. On a l'impression que tout le microcosme "Rock/Metal" azuréen s'était donné rendez-vous ce soir-là, les grosses têtes d'affiche dans ce style étant tellement rares par chez nous. Espérons que le succès de ce soir incitera les organisateurs à renouveler l'expérience. La seconde partie du set reprend sur les chapeaux de roues avec un Herd Culling ultra énergique, renforcé une fois de plus par la diffusion du clip video. "LIIIIAAAAR" scande le public en écho à Steven WilsonPuis Porcupine Tree enchaîne sur leur morceau fleuve Anesthetize, plus de 17 minutes de voyage musical alternant entre moments éthérés et riffs super énervés ! Le deuxième set se conclut sur Sleep Together, seul autre morceau de Fear of a Blank Planet, suivi d'une standing ovation et sous les vivats dans le Palais Nikaïa.


Le groupe ne se fait pas prier pour revenir jouer leur rappel. Enfin, pour le moment, ce sont uniquement Steven et Richard qui lancent un magnifique Collapse the Light into Earth exécuté à 2 claviers. C'est doux, mélodieux, nostalgique comme une coucher de soleil lors d'une fin de vacances. Puis l'ensemble du groupe enchaîne sur Halo et son groove hypnotique, puis conclut le concert par leur morceau "nous n'avons pas de Single, mais c'est notre chanson la plus jouée sur Spotify", TrainsDes frissons comme s'il en pleuvait ! Les accords cristallins de la guitare acoustique de Steven Wilson résonnent dans le Palais Nikaïa et le public chante comme un seul homme. Ma gorge se serre, les larmes de nostalgie me montent aux yeux, et oui au final je reste un gros fragile qui a un attachement tout particulier à ce morceau.



"- I'm dying of love, what is it?" harangue Steven Wilson

"- It's OK" répond le Palais Nikaïa d'une seule voix.


Jez & M.A.G


Setlist

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