The Twin Souls, Posé Sushi

par Marine (12/06/2023)

Vous voyez ce genre de soirées où vous vous rendez à un concert, ne sachant pas trop à quoi vous attendre et finalement c’était si bien que vous avez envie de le raconter à qui voudra bien vous tendre l’oreille ? Eh bien c’est ce qu’il s’est passé ce vendredi 2 juin à Gradignan, au Trocké pour une soirée placée sous le signe du Rock avec le duo de frères toulousains The Twin Souls. Petite salle de concert de l’agglomération bordelaise, on aurait pu se dire que - pour avoir fait des petites recherches avant d’y aller - un groupe aussi énervé que The Twin Souls ramènerait un peu de monde… Ça n’a malheureusement pas été le cas, car c’est à peine devant une trentaine de personnes que la première partie monte sur scène. 

Posé Sushi, groupe local et remplaçant au pied levé Kalister, nous a proposé un set d’une bonne trentaine de minutes, mélangeant des morceaux aux allures Jazz, Rock progressif ou encore expérimental. Leur "petite" particularité, c’est qu’ils improvisent, tout le temps, pour tous leurs concerts. Honnêtement, si on n’a pas cette info avant, on ne se rend même pas compte que rien n’est prévu à l’avance. Composée de deux chants (l’un féminin et l’autre masculin), d’une trompette, d’un clavier, d’une guitare et d’une batterie, la formation a assuré une cohérence musicale tout du long. La vocaliste a fait preuve d’une énergie sans faille, peut-être légèrement au-dessus de celle de ses acolytes, plutôt stoïques à ses côtés et bien souvent mis dans l’ombre. La guitare ressortait peu du mix général et la voix masculine aurait mérité d’être plus utilisée. Fort heureusement, pour les fans d’Aladdin et d’idées complètement débiles, mais qui marchent, la fin de leur set a été une pépite. Un début assez doux mais intrigant, la voix du chanteur qui commence doucement à murmurer"Jafar", on sent le crescendo arriver… "Jafar je sui coincé !" Il ne leur en faut pas plus pour improviser un morceau complètement déjanté, barré et probablement le seul où chacun parvient à trouver sa place.

La chanteuse reprend la phrase accrocheuse avec une voix qui oscille entre Blues et Jazz, la guitare parvient à se frayer un chemin jusqu’à nos oreilles et le claviériste ainsi que le batteur passent le meilleur moment de leur vie. Une très bonne découverte donc, pour qui n’a pas peur des styles qui sortent un peu du lot. Cependant, le fait qu’il ne s’agisse que d’improvisation ne permet pas d’écouter leur genre musical hors live et c’est assez dommage. En même temps, c’est un parti pris assez ambitieux, à voir jusqu’où cette manière de fonctionner les mènera. Pour le moment, vous pouvez toujours les retrouver sur leurs réseaux sociaux ici et suivre leur actualité. 

Changement de plateau, toujours avec aussi peu de monde, une cinquantaine de personnes remplie peut-être la scène. The Twin Souls fait son entrée. Premier morceau, première claque. Où se cachait donc ce groupe ?! (Toulouse, si vous avez bien lu du coup). Ils ne sont que deux, mais fournissent autant d’énergie qu’une formation de six musiciens. Les deux frères, multi-instrumentistes, échangent tour à tour leurs instruments durant le set, gérant à la fois batterie, guitare, claviers et chant / harmonies. Avoir aussi peu de public ne semble pas miner leur moral, bien au contraire. On sent qu’ils ont à cœur de nous fournir une prestation de folie et au final, l’ambiance s’en est même faite plus intimiste. Durant plus d’une heure, le duo toulousain nous embarque pour une virée Rock bien énervée. The Black Keys fait indéniablement partie de leurs influences et se mélange à des sonorités quelques fois sixties. On retrouve aussi un son proche des Beatles. En effet, leurs harmonies légères, rappelant les voix du quatuor de Liverpool, se marient étonnamment bien à leur Rock si agressif, spontané, le tout orchestré à la perfection, avec minutie. Une prestation scénique digne des groupes les plus reconnus en la matière, si ce n’est plus, The Twin Souls nous a abreuvé de leurs compositions avec une puissance sans faille - un son parfois trop fort tout de même - et beaucoup de sueur. Le clou du spectacle : dans le public, certes petit, se trouvait le chanteur du groupe bordelais Dätcha Mandala qui est venu partager la scène pour un trio endiablé. Le show se termine sur une étreinte entre les deux frères particulièrement touchante et des applaudissements qui n’en finissent plus - même si on n’était pas non plus au Stade de France, je vous l’accorde. 

Après une telle soirée riche en découvertes, on ressort de la salle en se disant que tout de même, de belles pépites musicales se cachent dans la scène française. Sortir des sentiers battus n’est au final pas si mal que ça. Même si le public n’était pas au rendez-vous, chaque groupe a profité de l’instant présent et s’est donné à fond pour présenter des sets maitrisés de bout en bout, le tout avec beaucoup d’énergie à revendre. 

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