Epica, Eluveitie, Scar Symmetry
par Pentacle (06/04/2023)

Quelle est la différence entre un spectacle de Norman et un concert d'Epica ? Aucune, chacun ramène autant de monde quand ça passe au Liberté de Rennes. C'est donc parti pour une demi-heure de queue pour avoir enfin la chance de rentrer dans l'Etage alors que Scar Symmetry a commencé son concert depuis un bon quart d'heure. Je ne sais pas qui les as vus ou si c’était bien, toujours est-il qu’ouvrir les portes lorsqu’un concert est complet à l’heure même où le premier groupe débute, c’est abusé, surtout que j’aurai bien vu quelques morceaux de Scar Symmetry, mais étant donné qu’ils n’ont joué qu’à peine une demi-heure c’est peine perdue.
Eluveitie avait fait complet il y a un an à Rennes. Que ce soit à Nantes ou ici, l'adage se vérifie : un groupe qui ramène lors d'un concert à de forte de chance de ramener autant, l'année suivante. Comme quoi, les gens ne se lassent pas de revoir encore et toujours les mêmes groupes. Ici, la setlist est pour beaucoup la même que l’année passée : King, Nil, Luxtos, Omnos, L'Appel Des Montagnes, From Darkness, Brictom, Scorched Earth, Kingdom Come Undone, Havoc et Inis Mona sont les mêmes morceaux joués une année plus tôt, mais comme Eluveitie n’est pas tête d’affiche, l’ordre de passage et quelques autres titres n’y figurent pas. Mais vraiment, on a l’impression d’assister au même concert un an plus tôt. En effet, les discours entre les différentes pistes sont semblables au mot près. Il suffit de flatter le public dans le sens du poil et ça fonctionne toujours. C’est un peu comme si tu voyais un film au cinéma et qu’un an plus tard tu le regardais chez toi sur ta plateforme VOD préférée. L’impression de redite persiste et ce n’est pas le pire.
Le pire est difficile à définir, mais quelques exemples peuvent néanmoins être décortiqués : la jument de Michaud est au Folk Metal, ce qu'est Patrick Sebastien à la chanson française. C'est beauf, c’est naze, on a envie de crever. On dira de même de L'Appel Des Montagnes en français. L'hommage est gentil, tu sens bien que le groupe a testé un truc mais il ne faut pas. C'est mauvais et il faut arrêter ressortir la version française à chaque fois alors que celle en anglais passe mieux. C'était mièvre l'an dernier, c'était nul au Motocultor et ça sonne toujours aussi pauvre maintenant. On n’a pas forcément envie d’être méprisant, mais Eluveitie est devenue un des pires groupes de Folk Metal du moment à ranger au côté de Korpiklaani. Tout est cliché, forcé, convenu et calculé et j’ai beaucoup de mal à y voir le groupe que j’aimais lorsqu’ils sortaient Spirit et Slania dans les années 2000. Là c’est nul et j’en ressors d’un concert tout au plus moyen, mais bien en deçà de que peu proposer Eluveitie.
C’est sous les ovations que sont accueillis les musiciens d’Epica sur scène, Simone Simons récoltant bien évidemment le plus d’acclamations. Le groupe débute son set par deux titres issus de leur dernier album en date, The Quantum Enigma : The Second Stone et The Essence Of Silence. Le son au début du concert est franchement pas terrible, plutôt brouillon et ne permettant de bien distinguer les mélodies et les nuances dans la musique d’Epica. Heureusement ça s’améliore en cours de set et les néerlandais jouent pas mal de morceaux issus de leur tout premier album, The Phantom Agony, qui a déjà plus de dix ans, mais également une poignée de titres de The Divine Conspiracy ce qui me fait plaisir puisqu’on peut entendre un peu les influences Death Metal et des tonalités plus agressives et énergiques que sur leurs compositions purement Metal Symphonique.
Epica essaye bien de lancer quelques circle par ci par là, mais cela ne prend pas et on comprend que le public est là pour assister à son concert de façon tranquille. Ca peut se comprendre quelque part quant à la musique du groupe, mais c’est dommage de ne pas voir le public plus réactif ce soir, ce qui ne rend pas le concert des plus palpitant de mon côté. Ceci étant dit, les musiciens sont vraiment contents d’être sur scène, de jouer devant nous et ça se voit : ils sont tout sourire, font des grimaces, Simone exécute quelques pas de danse à un moment, le claviériste Coen Janssen prend la guitare d’Isaac Delahaye pour taper quelques accords... bref ça s’amuse et c’est bon enfant. Epica a joué pendant plus d’1h30 pour quatorze titres et s’est montré généreux avec son public et une salle complète. Et même si ce n’est pas spécialement un style que j'apprécie et que je connais mal le groupe, c’est on ne peut plus respectable.
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