Kissin' Dynamite + Amaranthe + Powerwolf
par Zbrlah (22/01/2019)

En arrivant au Bikini le 10 janvier pour y voir Kissin' Dynamite, Amaranthe, et Powerwolf, je ne me doutais pas que la soirée serait autant amusante. « Amusante », oui, c’est le mot.
Déjà, j’ai fait venir ma copine avec moi. Elle est plutôt fan de Despacito que de Metal, mais elle et moi avons trouvé un terrain d’entente avec des groupes « où ça crie pas trop », facile d’accès, comme Edguy, Within Temptation, et surtout, bah, Amaranthe.
Du coup, à peine arrivés dans la salle (déjà très remplie alors qu’il n’est même pas 19h, même les balcons sont ouverts), ma touriste a des réflexions qui me font déjà bien rire, comme « ah mais y a des gens qui sont quand même habillés normalement ! », ou encore « j’aimerai trop être une chanteuse dans un groupe de Metal pour porter des jambières ».
J’ai donc déjà bien rigolé quand Kissin' Dynamite commence son set juste avant 19h. Les Allemands ont un look kitsch de l’impossible, beaucoup trop de cheveux, un frontman qui parle plutôt bien en français, et de l’énergie à revendre. Il y a des groupes qui composent des tubes dont on écoute les deux premiers refrains et dont on est ensuite capable de chanter les deux derniers ; mais Kissin' Dynamite va au-delà : ma chère et tendre, qui n’a jamais entendu ces morceaux, les chante dès leurs premiers refrains. Alors, c’est sûr, quand le groupe annonce I Will Be King et que le refrain fait « I will be king, I will be king », où quand on nous présente You’re Not Alone dont les paroles sont « you’re not alone, you’re not alone », franchement ça aide. Mais n’empêche, le Hard-Rock glamisé (ou le Glam hardrockifié, selon les titres) des Teutons est aussi simple qu’efficace, et le résultat est là : même si peu de monde semble être venus exprès pour eux, tout le monde chante, saute, lève les bras, se défoule, passe un bon moment. Sauf deux potes qui m’envoient des textos désespérés à base de « c’est dla merde le Glam ptin » et que je fini par croiser sur leur chemin pour aller au bar. Du coup, au final, bah je rigole encore.
Dans la famille poilade justement, je demande l’ironie : le pote qui crache sur Kissin' Dynamite est venu principalement pour Amaranthe. Bien que ma moitié soit dans le même cas, pour ma part j’attends surtout la tête d’affiche. Si je n’écoute pas souvent les albums d’Amaranthe, je passe toujours un bon moment en concert, grâce à l’énergie scénique évidente d’un groupe à trois vocalistes. Les Suédois entrent en scène sur un nouveau titre (je ne connais pas leur dernier album) qui, sans surprise, ressemble à tous leurs autres morceaux et qui, sans surprise à nouveau, passe plutôt pas mal sur scène. On se laisse prendre au jeu de l’efficacité de l’Electro-Pop-Metal du combo, ça commence à bouger dans la fosse, et le premier « gros tube » à être joué (le troisième titre sera Digital World) fini de faire péter une pile à la foule : des circle-pits se forment spontanément, et il y aura même des slammeurs. Oui madame, sur du Amaranthe ! Voire une ambiance digne d’un concert de Deathcore devant le controversé sextet rajoute encore à la bonne humeur générale et aux rigolades formant le fil rouge de la soirée, on en revient pas de ce qu'on voit. Quant au groupe, il continue de dérouler son set, alternant entre ses nouveautés et ses anciens hits (Drop Dead Cynical, The Nexus, ou encore Amaranthine dans lequel on pourra constater l’excellence du nouveau chanteur clair Nils Molin, confirmant tout le bien qu’on pensait de son groupe Dynazty). Même si on déplorera des solos de guitares un peu aléatoiro-imprécis, la formation capitalise sur la grosse pêche qu’elle dégage grâce aux énormes samples de boite de nuit (365 sonne d’ailleurs vachement plus rentre-dedans en live qu’en album, avec son couplet quasiment dubstepèsque) ainsi qu’à la charismatique occupation de la scène par les trois meneurs.
Comme la soirée est définitivement placée sous le signe du WTF, quoi de plus normal que de scander « PuissanceLoup ! PuissanceLoup ! PuissanceLoup ! » quand les lumières s’éteignent ?!Sappés comme jamais, plus maquillés que des camions volés, les Allemands débarquent sur une scène au décor élaboré. Double clavier porté par des stands en forme d’arbres tentaculaires, estrade pour la batterie, guitares sculptées et assorties aux tenues de scène, surélévation du fond de la scène pour que les poses théâtrales d’Attila Dorn soient bien remarquées, tout est là et ce n’est pas terminé. Car dès le début du set (avec Fire&Forgive) on constate que les canons à fumée sont aussi de la partie, et quelques titres plus tard c’est carrément une barrière de flammes qui traverse la scène ! Vu depuis la fosse, on imagine une sorte de rigole creusée dans l’estrade qui occupe toute la largeur de la scène et qui doit être remplie d’un truc inflammable. La mise en scène est impeccable, kitsch mais impeccable. Et bien sûr, tout ça contribue au caractère divertissant de la soirée.
On continuera de rigoler grâce à la façon dont le charismatique Attila Dorn nous apostrophera. L’audience sera complimentée d’un « très magnifique ! » qui reviendra en moult occasions tout au long du set, pendant lequel le frontman prend le temps d’établir beaucoup de communication avec les gens entre les morceaux. Pendant les titres, c’est le claviériste qui amusera le plus la galerie, avec ces pitreries aux allures de postures épiques et sa bougeotte caractéristique dès qu’un passage ne nécessite pas qu’il soit en train de jouer du synthé.
Si le dernier album de Powerwolf ne m’a que partiellement convaincu (cf. la chronique dispo ici), il faut admettre à la fois que les compos récentes passent bien l’épreuve du live et aussi que la set-list a été bien bâtie : seulement 6 titres (sur 18) sont issus de The Sacrament Of Sin, en évitant pas mal de morceaux chiants, et les autres titres seront axés sur des tubes (Resurrection By Erection, All We Need Is Blood, Sanctified With Dynamite, We Drink Your Blood…) ou des morceaux ultra-efficaces (Blessed&Possessed, Let There Be Night, Lupus Dei…). Le seul titre un peu « en dessous » sera selon moi la power-ballade Where The Wild Wolves Has Gone, compensé par une évolution intéressante de la mise en scène : Falk Maria Schlegel quitte ses synthés pour s’installer l’espace d’un morceau devant un véritable piano sur le devant de la scène.Sur tous les titres, l’exécution est parfaite, autant instrumentalement que vocalement. On regrettera de ne pas entendre The Sacrament Of Sin, un des titres du dernier opus qui valait vraiment le coup ; mais surtout, on déplorera vraiment la non-intervention des vocalistes de Kissin' Dynamite et d’Amaranthe sur les morceaux Let There Be Night et Army Of The Night respectivement, car ces groupes ont participé au disque de covers présent dans l’édition collector de The Sacrament Of Sin en reprenant ces morceaux, et y faire un clin d’œil aurait vraiment apporté une nouvelle dimension à ces titres.
Mais pas besoin de ça pour passer une excellente soirée. Powerwolf est fidèle à sa réputation et fout une ambiance incroyable sans se fouler, pendant toute la durée de son set. On chante et on rigole pendant plus d’une heure et demie, et on était venus pour ça. Et même ma copine a aimé !
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