Very Prog Festival

par Zbrlah (23/12/2018)

Quelle belle affiche, mes amis, quelle belle affiche. Ce Very Prog Festival en a hypé plus d’un, et ce dès son annonce. Du Prog de haute volée, ici à Toulouse ? Bien sûr qu’on dit oui.

C’est donc enthousiaste comme jamais, mais en retard parce que mon bus était emprisonné dans les bouchons du vendredi soir, que j’arrive au Metronum le vendredi 12 octobre. Amon Sethis a déjà commencé son set, selon l’horloge, mais pas de beaucoup. Bonne surprise : la salle n’est pas pleine, certes, mais pour un premier groupe il n’y a rien à redire, le public s’est déplacé dès le début de la soirée pour soutenir les Grenoblois. Et le groupe le leur rend bien : on est encore qu’au tout début du Fest et ils nous sortent déjà les effets pyrotechniques ! Le show est complété par un jeu de scène un peu forcé, qui semble peu naturel, mais qui fait suffisamment mouche : le chanteur agite un gros grimoire pendant Pyramid’s Book, ou encore apprend à ses disciples le signe du groupe (les traditionnelles « Metal Horns » en rajoutant le pouce, en faisant se toucher les deux index et les deux pouces pour former un triangle qui réunit les deux mains). En attendant, musicalement ça aligne correctement. Le son semble vraiment très bon, et met bien à l’honneur le Prog oriental d’Amon Sethis, comme une sorte de Queensrÿche égyptien. Rien à redire sur les musiciens, d’autant plus que deux d’entre eux sont des intérimaires recrutés pour leur tournée partagée avec DGM. Sans être le groupe le plus convainquant de l’affiche, les gaziers s’en sortent bien et assurent leur rôle de « groupe de chauffe ».

Le changement de plateau durera à peine une grosse dizaine de minutes avant que Spheric Universe Expérience n’investisse les lieux. J’ai beaucoup écouté les débuts de ce groupe, puis ai lâché sans trop de raison (à vrai dire, avant de les savoir programmé au VPF, je ne pensais même pas que le groupe existait encore !), j’espère qu’ils joueront quelques vieux morc... *Blocage* Quoi, attendez, arrêtez tout ! Le guitariste a un t-shirt noir avec une étoile rouge, aux pointes arrondies et imprimée un peu en biais... Ça ne vous rappelle rien ? Il faut que je me rapproche du côté droit de la scène pour être en face de lui et vérifier : malgré une similitude flagrante avec notre logo, ce n’est pas un t-shirt Metalorgie. Damned. Ceci étant, le son est toujours aussi bon. On est à nouveau face à un bassiste de remplacement, et pourtant le mec tartine comme c’est pas permis. Par moments il double les leads de guitare, à d’autres instants il propose des patterns rythmiques créatifs, le tout avec une virtuosité incroyable. Gardez-le, les mecs.
Les autres ne sont pas en reste, et développent un Prog mélodique teinté d’une efficacité proche du Power. On a droit à un solo de clavier joué au keytar, mettant en avant la maestria de Fred Colombo. Les leads de six-cordes sont propres et semblent sortir plus facilement, plus intuitivement que pendant la prestation du groupe précédent. Le vocaliste aussi favorise un style plus simple et qui s’avère plus efficace, dans son jeu de scène et sa communication. Décontracté, parlant vraiment aux gens avec naturel (au lieu de se cantonner à des « vous êtes chaaauuuds ? »), et même posant une blague nulle, le frontman crée un réel lien avec son public. Je reconnaîtrai quelques vieux titres, comme espéré. Je retiendrai So Cold, un titre qui m’avait déjà marqué quand j’écoutais SUE il y a une dizaine d’années, et qui a été interprété de manière exemplaire par des virtuoses en grande forme.

Le changement de plateau est à nouveau maîtrisé et rapide, et ce sera plus ou moins une constante pendant les deux soirées. DGM est le premier groupe non-français de l’affiche, et on sent bien que pas mal de monde s’est déplacé pour eux ce soir (ce qui contraste avec la dernière fois où on les a vus à Toulouse, il y a environ un an et demi, où nous étions une petite trentaine dans la salle...). Le combo ouvre sur The Secret, première piste de leur dernier album qu’ils défendaient déjà lors de leur dernier passage en terres toulousaines. Mais on ne s’en lasse pas ! Et heureusement, car uniquement des titres issus des deux derniers albums seront joués par les Italiens (il faudra attendre le rappel pour un Hereafter issu de Frame). L’exécution est vraiment propre, menée par un Simone Mularoni incroyable de talent. Comme s’il était nécessaire d’en faire encore plus, le guitariste endosse aussi les parties vocales chantées par Tom Englund (d’Evergrey) sur Ghost Of Insanity, avec un style étonnamment proche de celui du Suédois. On remarquera que c’est Brett Caldas-Lima qui tient la régie (ce qui explique le très bon son déjà évoqué), mais qui semble avoir prêté les manettes à l’ingé-son de DGM. Ce dernier s’amuse à pousser trop fort certains samples de « ponctuation », des sortes de « poooow » explosifs et sourds en fin de morceaux ; le groupe s’en rend compte et semble se marrer autant que leur partenaire derrière la console. Le son sera exemplaire en dehors de ce détail.

Si beaucoup de monde avait fait le déplacement pour DGM, que dire pour Caligula’s Horse ? Pour un groupe de cette ampleur et de cette renommée (attention, ils méritent évidemment leur statut de tête d’affiche et j’en suis moi-même un grand fan), le nombre de t-shirts à leur effigie portés par les gens est ahurissant. D’ailleurs, on constate qu’une certaine proportion du public ne fait pas partie des « têtes connues » qu’on croise habituellement lors des concerts toulousains. En tendant l’oreille, on entendra même de l’espagnol et parfois de l’allemand, dans les conversations des gens. Caligula’s Horse draine donc une foule inattendue, mais l’émulation créée est indéniablement une belle surprise. Les Australiens ouvrent avec Dream The Dead, premier titre de In Contact sorti il y a environ un an et dont ils vont assurer la promotion en jouant sa quasi-intégralité ce soir. Dès les premières secondes, on se rend compte que le son est parfait ; on a affaire à un de ces groupes qui a compris qu’il n’est pas nécessaire de jouer fort pour jouer bien, dont les instrumentistes misent sur la propreté plus que sur l’énergie visuelle. Cette partie-là, l’aspect « ambiance », sera le terrain de jeu du vocaliste Jim Grey (et dans une moindre mesure du bassiste Dave Couper, qui a un peu plus la bougeotte que les autres instrumentistes). Le chanteur a un charisme total, avec son look entre le minet hipster et la rockstar musculeuse et assumée (faisant un peu penser à Daniel Gildenlow à l’époque de ses cheveux longs, mais ici en version blond), et sa voix d’ange et ses mouvements transcendés hypnotisent la foule. L’homme offre un spectacle incroyable tout en simplicité, probablement sans s’en rendre compte.
Après les deux premiers titres de In Contact, Caligula’s Horse nous propose un court retour dans le passé avec Dark Hair Down issu de The Tide, The Thief And River’s End, poursuivi par Rust tiré de l’excellent Bloom. Puis le groupe se concentrera à nouveau sur le dernier album en date, pour en jouer tous les titres à l’exception des interludes (les calmes Love Conquers All et Capulet, ainsi que le monologue Inertia And The Weapon Of The Wall seront donc oubliés). Le frontman est communicatif entre les titres, cassant la distance entre le groupe et son public (et justifiant peut-être le nom de leur récente sortie, In Contact ?). Il nous incite par exemple à acheter leur merch « parce que venons d’Australie et qu’il va bien falloir qu’on ai les moyens de rentrer tôt ou tard », nous propose un vote entre deux titres pour savoir par quoi continuer la setlist (dommage pour Turntail qui perdra à l’applaudimètre, un de mes titres favoris de Bloom pour sa bonne humeur très Pop), ou encore s’excuse d’avoir sauté une chanson de la setlist initialement prévue, et demande donc à ses musiciens de lancer The Cannon’s Mouth en fin de set pour compenser de l’avoir oubliée plus tôt. Après cette fin incroyable (bien que finir sur Graves, comme sur l’album, aurait sûrement eu plus d’impact, et c’est ce qui était prévu si The Cannon’s Mouth n’avait pas été oubliée), les Australiens se retirent un bref instant avant un conventionnel rappel : l’inévitable diptyque Bloom / Marigold, véritable tube du combo. Caligula’s Horse quitte les planches d’un Metronum convaincu et survolté, mais le quintet sera très vite de retour parmi la foule encore compacte pour échanger des poignées de main, des éclats de rire et des signatures.

En m’étant attardé pour faire dédicacer In Contact, j’en profite pour étudier le reste du merch. Belle surprise : Soul Secret brade son dernier album, Babel, à 5€ seulement. Oui oui, c’est bien un album et pas un EP, et oui oui, il date de 2017 à peine. C’est le seul groupe de l’affiche que je ne connais pas, c’est l’occasion de combler cette lacune. Belle opération de comm’ de la part de l’équipe italienne ! En sortant, je croise Romain Castel, la tête pensante de l’orga du Very Prog Festival, avec qui je discute un court instant des possibilités pour l’an prochain. S’il semble confiant, il reste néanmoins nébuleux, ne voulant probablement pas spoiler la nouvelle qui sera confirmée quelques jours plus tard : une seconde édition aura lieu l’an prochain au même endroit et avec la même formule (8 groupes sur deux jours), mais cette fois sous l’appellation « Ready For Prog ? Festival », pour lequel ont déjà été annoncés Mobius (Prog Sympho réunionnais) et Eldritch (Heavy-Prog aux influences Thrash, made in Italia).

Samedi 13 octobre. On en peut plus d’attendre la fin de l’après-midi pour reprendre une tartine de schred et de talent. On tue le temps en découvrant le dernier opus de Soul Secret, qui est un peu trop massif et touffu pour être bien assimilé d’ici le soir, mais qui laisse une assez bonne impression au global.

Enfin, c’est l’heure.
Est-ce l’ « effet Portnoy » ? Est-ce que le seul groupe toulousain de l’affiche (Taotopia joue ce soir) a ramené tous ses copains ? Est-ce que les gens venant de loin et n’ayant pas pu poser le vendredi en congé se rattrapent aujourd’hui ? Quoi qu’il en soit, en terme de jauge, la situation n’est en rien comparable à la veille : on passe d’une salle relativement remplie à un Metronum sold-out, bondé.

Lourde tâche pour le tout jeune groupe local Taotopia que d’ouvrir le bal devant un tel parterre. Malgré une intimidation qu’on devine réelle, le quatuor se lance dans son set avec conviction et énergie. Si les Toulousains me posent un problème de chant sur leur récent Nightfall, le côté braillard est moins marqué sur scène. Le frontman est peut-être conscient de cette faiblesse, et s’est amélioré depuis la sortie de ce premier opus ? On a le droit à une interprétation de Locked Secret, un des très rares titres de Nightfall proposant un peu de chant hurlé, une initiative qui colle avec le Metal djentisé de la formation tout en s’affranchissant de l’aspect « j’ai pas encore mué » qui me gêne tant. Et l’épreuve de la scène est passée haut la main pour ces passages burnés, qui mériteraient à être plus nombreux. Musicalement, Taotopia est fidèle à ce qu’on a entendu en studio, et son Djent aérien marche bien. Certains passages envoient de gros grooves, d’autres bastonent sans répit (on pense à Daylight en fin de set), mais malgré ça, il en faudra plus pour chauffer un public qui n’est, majoritairement, pas venu pour la musique locale. On saluera l’effort et l’amélioration d’un chant encore perfectible, en souhaitant le meilleur pour la suite pour les sudistes.

Soul Secret aura l’effet inverse : les deux écoutes de Babel m’ont semblé plutôt riches, le Prog très mélodique et plutôt calme des Italiens laissait présager un concert intéressant. Et pourtant... Sur les planches, l’impression n’est plus la même. Le chant est comme trop léger, peu en accord avec les parties les plus Metal du set. Set qui d’ailleurs qui d’ailleurs semble traîner en longueur, la faute à des riffs répétés ad nauseam ou des moments d’accalmie qui durent trop et qui viennent casser le dynamisme des refrains. Sans compter les petits soucis techniques : c’est le logo de Persefone qui est projeté sur l’écran géant derrière le groupe, et la guitare est peu audible en début de set. Si ces deux points sont vite corrigés, il me reste un blocage : je reconnais assez peu de morceaux issus de Babel, seul enregistrement que j’ai (vaguement) écouté, même si le groupe joue quand même What We’re All About ou encore Entering The City Of God, les deux titres qui m’ont marqué lors de la découverte du disque. Malgré ça, je suis peu convaincu ; or, Sons Of Apollo sont en dédicace au même moment. Et vu la queue à faire pour recueillir une signature des têtes d'affiche, difficile de profiter de la seconde moitié du concert et de la rencontre avec les Américains, c’est l’un ou l’autre. Après une petite trentaine de minutes d’un set pas franchement mauvais mais un peu fade, je fini donc par aller attendre mon tour pour faire dédicacer mon album de Sons Of Apollo et caler un check au père Portnoy.

Je ressors de là pile à temps pour le début du set de Persefone. Là je sais à quoi m’en tenir, je sais d’expérience que ça va buter, et je plains les personnes qui attendaient derrière moi et qui ratent le début de la prestation des Andorrans. Le groupe commence d’entrée de jeu par Aathma, morceau fleuve issu du dernier album, mais l’interrompt après quelques minutes à peine, seule la première des quatre parties est jouée. Le sextet enchaîne ensuite brûlot sur brûlot, sans prendre le temps de faire dans la dentelle. Vous espériez un Purity, un Cosmic Walkers, voire un Consciousness Part. I ? Pas l’temps d’niaiser, mec, Persefone se concentre sur la partie la plus bourrine de son répertoire : No Faced Mindless, The Great Reality, Living Waves... Le combo présente son nouveau single In Lak’Ech que les fans semblent déjà bien connaître. La partie chantée par Tim Charles (Ne Obliviscaris) est samplée, et je n’arrive pas à m’empêcher de me dire qu’elle pourrait être chantée par le claviériste Miguel Espinosa. Quoi qu’il en soit, l’efficacité de In Lak’Ech est indiscutable, au même titre que toute la setlist, qui, en dehors de ce single sorti « tout seul », s’oriente uniquement sur les deux derniers albums, Aathma et Spiritual Migration.
Fidèle à lui-même, le vocaliste Marc Martins tourne comme un lion en cage, donne tout le coffre possible dans son micro, et, comme souvent, descend de scène pour initier un énorme circle pit dans lequel le frontman se bat comme un perdu. Toute la rage qu’il n’arrive pas à expulser dans le micro, son corps la dégage en pogo et en transpiration, ce mec est une machine de violence, la dimension qu’il ajoute aux concerts de Persefone est impressionnante. Les Andorrans créent la surprise en jouant le court instrumental Flying Sea Dragons, une intro que l’on ne s’attendait pas à trouver aussi tard dans le set. Après sa suite Mind As Universe, le groupe annonce la fin des hostilités et reprend Aathma là où ils l’ont laissé, pour boucler la boucle avec les parties II et III. Dommage que la quatrième et dernière partie du titre ne soit pas jouée, pour finir sur une note aérienne et compléter la longue piste éponyme, mais l’idée d’inclure tout le set a l’intérieur de ce morceau-fleuve me séduit quand même. Bravo Persefone, tout était exemplaire, comme d’hab’.

Alors que Sons Of Apollo s’apprête à commencer, le Metronum semble encore plus blindé que pendant le reste de la soirée. Pour celles et ceux qui pensaient que la questions du remplissage n’était pas rhétorique, la réponse est désormais évidente : bien sûr que c’est l’ « effet Portnoy », rien d’autre. La foule s’électrise quand les lumières s’éteignent et que résonne Intruder de Van Halen. Le groupe débarque et avant même de commencer God Of The Sun, on sent la salle convaincue, malgré un son de basse et de clavier un peu en retrait. Lorsqu’on entend la quatre-cordes, c’est pour constater un son cracra, saturé. En revanche, le mythique batteur est à l’honneur avec une sonorisation exemplaire. Côté visuel, les cordistes assurent le show avec leurs instruments à double manche, sans compter les canons a fumée et les repères lumineux sur le(s!) manche(s!) de la gratte de Ron Thal, en mode sapin de Noël. Excellent frontman, Jeff Scott Soto en profite pour galvaniser encore plus les premiers rangs, incitant à chanter avec lui les refrains de Signs Of The Time puis de Divine Addiction. Quant à la suite, il n’a pas besoin de chauffer la salle ni même d’annoncer la couleur. Le groupe joue devant 600 progueux fans de Mike Portnoy, après tout, et tout le monde reconnaît Just Let Me Breathe (de Dream Theater, suivez un peu !). Si le timbre de Jeff Scott Soto est très différent de celui de James LaBrie, l’appropriation des pistes vocales est vraiment intéressante. D’ailleurs, le groupe a fait l’effort de choisir un des titres les plus en raccord avec les ambiances efficaces de Sons Of Apollo (tout en tenant compte de la contrainte logique de la période de DT où Sherinian et Portnoy y officiaient ensemble, of course).
Les titres se succèdent pendant plus d’une heure et demi, les Américains proposant une très grosse proportion de leur unique album (même le pavé instrumental Opus Maximus sera joué !), qu’ils complètent par d’autres reprises (The Prophet’s Song / Save Me de Queen, puis le culte Lines In The Sand de Dream Theater en fin de set), et des solos... D’interminables solos... Si celui de Billy Sheehan est relativement court, et que Mike Portnoy incorpore intelligemment le sien au milieu de Lost In Oblivion, le côté démonstratif fini néanmoins par prendre le dessus quand Derek Sherinian propose un loooonnng solo de clavier qui s’enchaîne sur Lines In The Sand, qui elle-même commence par une longue section de synthé. Le concert semble durer pour durer, mais les vrais fans ne boudent pas leur bonheur. Après cette dernière reprise, Sons Of Apollo se retire brièvement, juste le temps de nous faire languir avant l’indispensable Coming Home joué en rappel. À nouveau, le titre dure, le temps pour le frontman de faire chanter le Metronum, de remercier tout le monde...

On ressort de là rassasié de Prog, heureux d’avoir vécu ces moments forts dans une ambiance aussi intimiste et chaleureuse. On saluera encore l’organisation qui a brillé par sa ponctualité et la vitesse des changements de plateau entre les groupes. Rien à redire, l’expérience était parfaite, si ce n’est qu’elle était trop courte.

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