Fear Factory + Misery Index + In-Quest
par Damien Pontus (29/05/2006)

Dernière étape du périple européen de Fear Factory pour la promotion de Transgression, cette date à Lausanne est l'occasion de voir comment le groupe allait défendre son dernier opus, album nettement en dessous de ce que l'Usine de la Peur a l'habitude de nous offrir.
L'organisation suisse étant d'une ponctualité effrayante et moi-même ayant une légère tendance à prendre le temps de vivre, nous ne verrons que quelques minutes des Belges de In-Quest. Trop peu pour se prononcer.
15 minutes plus tard, Misery Index monte sur scène. Et les gaziers ne sont pas là pour vendre des cravates mais bien pour grinder. Ca bourrine sévère du début à la fin, sous forme d'un death/grind puissant et rageur, agrémenté de moshparts très efficaces. Le tout n'est pas révolutionnaire mais demeure extrêmement (l'adverbe est bien choisi...) bien exécuté. Le batteur tape, blaste, saccade dans tous les sens avec une rapidité supersonique mais dans une apparente décontraction. Malgré la brutalité dégagée par le groupe, le concert se déroule d'ailleurs dans une bonne humeur générale, histoire de fêter dignement la dernière date de la tournée : les roadies lancent des pétards pendant les morceaux, Burton C. Bell (chanteur de Fear Factory) viendra lui-même servir un verre de Jagermeister à chacun des membres de Misery Index.
C'est sur le Number Of The Beast de Maiden que les quatre Fear Factory entrent sur scène pour enchaîner d'entrée deux morceaux du mitigé Transgression. Le public reste réservé et tout le monde craint une set-list outrageusement focalisée sur le dernier disque des américains. Que Nenni ! Le groupe propose un show aux allures de best-of. De Martyr tiré de Soul Of A New Machine (que Burton C. Bell introduira ironiquement : " cette chanson a été écrite alors que les gars de Misery Index tétaient encore le sein de leur mère ") à Cyberwaste extrait de Archetype (NOTHING YOU SAY MATTERS TO US, FUCK YOU !), tous les albums sont passés en revus. Raymond Herrerra est comme d'habitude impeccable derrière son imposant kit de batterie (mais joue-t-il encore avec des santiags comme au temps du clip de Replica ???). Byron Stroud, que ce soit dans Fear Factory ou Strapping Young Lad, est toujours aussi discret. Christian Olde Wolbers (malgré une collection de guitares toutes plus moches les unes que les autres) semble lui de plus en plus à l'aise avec sa six-cordes (il était à la base le bassiste du groupe avant de passer à la guitare depuis deux albums). Enfin, Burton C. Bell reste à travers les années (Fear Factory fête à l'occasion de cette tournée ses 15 ans d'existence) un frontman hors pairs : parfois drôle et souriant, parfois menaçant et imposant. Néanmoins l'équation suivante est implacable : une heure de concert + 40 dates de tournée européenne + quelques verres de Jagermeister = des difficultés à assurer le chant sur certains titres particulièrement exigeants vocalement (Archetype en tête).
Si les prestations scéniques de Fear Factory étaient moyennes depuis leur re-formation (Christian Olde Wolbers qui change d'instrument, un nouveau bassiste à intégrer, l'ombre de Dino Cazares à faire oublier [pas facile quand on connaît la carrure du bonhomme... héhé] etc.), le concert de ce soir a effacé tout malentendu. Et même s'il manque toujours ce petit grain de folie, l'Usine de la Peur est sur le point de redevenir la machine de guerre qu'elle était. Reste plus qu'à sortir un nouvel album de la trempe de Demanufacture.
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