Artefact 2006

Un dimanche aux Artefact de Strasbourg... Arrivé sur le site du festival vers 14H30, pas de temps à perdre, direction la grande scène où les Allemands de Seeed (reggae !!!) terminent le premier concert de la journée. Impossible de ne pas esquisser un sourire crédule devant l'association improbable entre le reggae et l'Allemagne. Pourquoi pas un groupe de black-metal jamaïquain tiens ! Une fois ces clichés dépassés, les quinze minutes de concert auxquelles nous assistons furent plutôt convaincantes, alternant reggae, dub et rock steady.
Les Français de Dub Incorporation seront le second groupe à fouler la grande scène de la journée. Le public est majoritairement venu pour les groupes reggae/dub de l'affiche et Dub Incorporation recevra un accueil chaleureux. Loin de partager l'excitation suscitée par le groupe, nous préférons nous éclipser vers le Club (l'autre scène, plus petite, du festival) pour Clawfinger.
Les Suédois commenceront d'ailleurs leur prestation devant un parterre dégarni, la salle ne se remplissant qu'au fur et à mesure. Plutôt axé sur les nouveaux disques du groupe (et pas forcément les meilleurs) le show mettra quelques titres pour se lancer. Mais l'enchaînement final The Truth + Do what I Say (et son sample en forme de comptine), entrecoupé d'un slam du bassiste depuis le haut de la structure métallique supportant la scène, laissera pas mal de gens sur les rotules.
AqME, comme la plupart des artistes français, ont l'honneur de la grande scène. Malheureusement entre le duo bassiste/guitariste très statique et un vocaliste certes plus présent mais dont les parties hurlées sont sur-mixées, on aboutit à un concert mitigé malgré quelques titres entraînants (Si N'existe Pas en tête).
Encore peu connu en France, Kagerou et le visual key en général font un véritable carton au Japon. Le groupe nippon avec son maquillage et ses tenus vestimentaires soignés s'attaquent donc à l'occident. Doté d'un son très clair, le groupe délivrera un excellent show, maîtrisé de bout en bout. Mais l'utilisation de la langue japonaise et la structure biscornue de leur répertoire rendent néanmoins difficile l'accès à leur univers. Une bonne découverte quand même (mention spéciale à Zetsubou Ni Sayonara, parfaitement interprété).
18 personnes. Voilà le nombre de personnes sur scène lors d'une démonstration des Tambours du Bronx. Et 18 personnes tapant sur des fûts, ça fait du bruit, même si le tout est arrangé intelligemment. Les tentatives de poser quelques lignes de chant sur ces percussions (la majeure partie show étant instrumental) sont parfois hasardeuses mais saluons quand même ce groupe 100% original et visuellement captivant.
Dernière date européenne de leur tournée en compagnie des Dropkick Murphys (le groupe bradera d'ailleurs ses T-shirts " European Tour 2006 " à 5 euros), les Less Than Jake sont bien décidés à amener du fun sur la petite scène du festival. Mélange de ska et de punk mélodique, la bonne humeur et l'énergie déployées par les Américains ne mettront pas longtemps à convaincre l'assistance (les explosions de confettis, le circle pit autour de la table de son, etc.). C'est frais et fun, ça sent le soleil et l'été, ça donne envie de partir à la plage faire du surf, ... Le groupe achèvera ses 70 minutes de concert par son single Look What Happened. Le public est conquis.
Groupe de hip hop très en vogue en ce moment, les Saian Supa Crew investissent la grande scène à 20H30 pétante (Stéphane Bern Style). Maîtrisant bien l'art de la scène (bonne occupation de l'espace, participation du public, etc) je ne leur reprocherais (et ce n'est qu'un avis personnel) juste de trop axer leur musique sur les voix au détriment, sur certains titres, de l'habillage musical. Nous ne verrons cependant qu'une moitié de set, ne voulant pas rater le début des Dropkick Murphys.
Un début tonitruant sur lequel skinheads, crêteux, métalleux, skaters, etc. reprendront ensemble le classique titre d'entrée For Boston. La suite sera du même acabit : une grande fête placée sous le signe de l'Irlande (cornemuse de circonstance) où l'on reprend les refrains du groupe en choeur (Boys On The Docks, Skinheads On The Mbta, Wild Rover, etc.) une bière dans la main gauche (une Guinness pour être dans le ton) et le poing droit levé. Un très bon concert qui passera particulièrement vite.
En pleine tournée pour promouvoir la sortie de leur neuvième galette, n'importe quelle voyante aurait pu annoncer la présence des Wampas sur l'affiche de ces Artefact 2006 tant elle était archi-prévisible. Et Didier Wampas donnera à son public ce qu'il est venu chercher : des tubes à la pèle (Manu Chao, Comme Un Punk En Hiver, Ce Soir C'est Noël, Chocorêve, etc.), des cover rigolotes (Où Sont Les Femmes ? de Patrick juvet et Gabrielle de Johnny), du spectacle (ils jouent avec les fûts empruntés aux Tambours du Bronx), de la provoc' (le titre censuré Chirac En Prison, ils chantent au milieu de la fosse qu'il a fait asseoir avec un drapeau des USA sur les épaules) et bien évidemment, ça chante faux de bout en bout !
C'est au quatuor français de Birdy Nam Nam, formé de 4 DJ's  (Little Mike, DJ Pone, DJ Need et Crazy B) surdoués et multi-récompensés (champions internationaux DMC), qu'avait été confié la clôture du Club. Le set proposé par cette hydre à 4 quatre têtes, habile mélange de hip hop et d'electro, sera de très bonne qualité et fera danser sur ces beats endiablés une bonne partie de la foule.
Max Romeo, une des légendes du reggae jamaïquain terminera le festival dans une ambiance... enfumée! Et pleine de good vibrations (prononcer vaille-bré-cheune). Bon soyons honnête : ça fait pouet pouet ou poutcha poutcha à la batterie, le guitariste pose le même accord en boucle pendant tout le morceau, le chanteur place le mot rastafari toutes les deux phrases... Bref, vous l'aurez compris, ce dernier concert d'une journée bien remplie m'aura surtout permis d'achever ce fest reposé et au calme...