Venom Fest 2018
par Pentacle (31/03/2018)
Nouvelle édition pour le Venom Fest qui s'est déroulé dans deux salles de Nantes avec un premier soir au Floride avec une affiche Pagan Black Metal constituée de Sale Freux, Goatslave, Tan Khoz et Fallakr et une seconde soirée au Ferrailleur avec Ft-17, Throane, Khaos Dei et Acherontas. Les grecs n'ayant pu venir en France à cause de problème de routing, c'est Treha Sektori qui les remplace au pied levé à quelques jours de la date et ce pour mon plus grand plaisir.
Je n'ai pas pu assister à l'ouverture avec Ft-17, groupe de Black Metal mélodique nantais qui vient de sortir un premier album concept, Verdun !, qui comme son nom l'indique traite de la vie d'un poilu pendant la première guerre guerre mondiale. Ca avait l'air plutôt intéressant et tu peux toujours aller les découvrir sur bandcamp.
Le groupe qui m'intéressait tout particulièrement ce soir c'est Throane, auteur de deux albums dont le génial Plus Une Main A Mordre sorti l'an dernier chez Debemur Morti Productions. Derrière Throane on retrouve la tête pensante Dehn Sora (Treha Sektori) entouré pour le live d'une partie du line-up d'Ovtrenoir avec notamment William Lacalmontie (Guitare) et Angeline Seguelas (Basse). Le son est incroyable, tout juste humain. Les guitares gémissent, décharnées, les frappes de caisse claire sont des coups dans la poitrine et les hurlements possédés de Dehn viennent nous arracher notre dernière parcelle d'espoir. Throane c'est un peu Blut Aus Nord rencontre Amenra, soit deux groupes hyper importants dans leurs domaines respectifs autant musicalement que dans leur vision artistique. Logique ici que tout soit jusqu'au-boutiste : dans la puissance du son, dans les extraits vidéos projetés derrière le groupe et surtout la voix et prestation de Dehn pleine de colère sourde et de haine froide.
Je n'ai jamais accroché à Khaos Dei sur disque pour son côté vainement bourrin et pas spécialement intéressant, mais là sur scène c'est une autre histoire car cet aspect là fonctionne d'avantage. Le groupe joue un Black Metal beaucoup plus frontal et guerrier que Throane avec quand même ces mélodies tordues qui portent vers le haut entre des ambiances religieuses et passages poisseux. Cette efficacité dans les riffs et dans la hargne de la voix (parfois trop sur les mêmes tons à mon goût) me rappelle parfois Watain. Khaos Dei déroule un set qui visiblement parle beaucoup plus au public qui commence à pas mal remuer dans la fosses. Agréablement surpris donc.
Il est un peu compliqué de résumer un concert de Treha Sektori (comme probablement d'autres concerts de Dark Ambient finalement) car c'est quelque chose que l'on vit et que l'on ressent à sa manière. Ca fait pourtant trois fois que je vois Dehn Sora sur scène, seul derrière ses machines et son micro, avec toujours ces projections classieuses en noir et blanc ou il se met en scène et ça bouffe toujours autant de l'intérieur. Voilà, Treha Sektori c'est viscéral, dans les voix murmurées, dans les paroles et cette langue inventée, mystérieuse et belle à la fois, dans les kicks qui te détruisent les entrailles, dans les hurlements et les ambiances macabre de sa musique. Comme un concert d'Amenra dans un autre registre finalement. Mais ça, visiblement, une partie des gens qui sont restés discuter pendant le concert jusqu'à recouvrir la musique de leurs inintéressantes conversations, ne l'a pas compris. Qu'on ne comprenne ou n'apprécie pas la musique qu'on a en face de soi est une chose et elle est légitime, qu'on ne respecte ni le public ni l'artiste en est une autre. Ne venez pas ou allez vous pinter au bar et laisser les gens apprécier un concert à sa juste valeur, merci.
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