Black Label Society - Monolord
par MrCactus (26/03/2018)

Parfois il suffit de pas grand-chose pour passer une bonne semaine. Savoir que l’on va aller voir Black Label Society au Bikini de Toulouse en fait partie. L’attente a été longue mais aujourd’hui c’est le jour J, celui où l’on va rencontrer l’idole des jeunes jours, l’homme qui a donné envie à plusieurs générations de guitaristes de se lancer à corps perdu dans le shred. Pourtant comme à chaque fois alors qu’on attend dans la file et qu’on se fait percer la peau par le froid encore bien présent, une forme d’inquiétude ronge… Seront-ils à la hauteur ? Les autres talentueux membres du groupe ne vont-ils pas se faire éclipser ? Le son sera-t-il au rendez-vous ? Le public sera-t-il réceptif ?
Avant toute chose Monolord est entré en scène. Après le choc visuel de la moustache lemmysienne arborée par le frontman, nous sommes rentrés immédiatement dans le vif du sujet. Lourde, lente, hypnotique… un flux et reflux brumeux d’une musique qui fait vibrer la cage thoracique. Un coup d’œil aux alentours m’indique que la salle est pleine, et déjà les têtes dodelinent, les yeux se ferment et les sourires naissent doucement. Le public réagit à cette vibration étrange, ceux qui étaient venus voir la machine furieuse et rutilante de Black Label Society sont conquis par le groove sismique que Monolord fait peser sur la salle. En un clin d’œil le set se termine, nous laissant une sensation agréable de résonance dans le cerveau, un écho lointain qui est sans nul doute le signe d’une formation qui a peaufiné sa musique pour procurer un effet très précis à son auditoire.
Un immense backdrop se lève alors que les techniciens s’affairent sur scène. Les fans de tous les âges sont au rendez-vous, se bousculant pour se placer au plus près de leur idole. 20 minutes plus tard c’est le grand moment. Alors que je me surprends à m’interroger sur la quantité astronomique de motards option cuir dans la salle, les lumières s’éteignent, la musique s’arrête et le show commence. Avec un mashup de très bon aloi entre du Led Zeppelin et du Black Sabbath, on se retrouve à chanter en chœur ces airs avec lesquels on à grandi. Ils nous rappellent nos origines, la racine du Rock N Roll mélangée avec les rythmes lourds du Sabbath des sorcières, Ozzy qui à lancé la carrière d’un certain Zakk Wylde.
1,2,3,4 et bam ! Le backdrop tombe, les riffs de guitare font l’effet d’un tronc d’arbre lancé à mach 2 directement dans le visage et la machine est lancée. Indomptable et sauvage, elle va tout détruire sur son passage, laissant derrière elle des corps surchauffés et des cervicales qui hurlent. La chaleur monte instantanément, les pogos se déclenchent, l’énergie est considérable. Le mur de son installé par les techniciens a probablement enterré le respect sur les 10 kilomètres alentours et malgré ça, l'équilibrage est parfait. La bonne humeur portée par John DeServio (basse) et le talent déployé par Jeff Fabb (batterie) et Dario Lorina (guitare) leur permettent de ne pas se laisser bouffer par le monstre qu’est Zakk. Et quel monstre … showman à ses heures perdues il ne lésine pas sur les moyens pour entretenir sa légende. Passage dans le public, jeu de guitare spectaculaire au-dessus de l’épaule, à moitié dans le vide alors qu’il joue depuis l’étage, jeu avec les dents etc. Tout y est, la communication avec le public est simple mais efficace, la tempête continue. Les uns après les autres, les morceaux s’enchaînent, des titres connus de tous au très bon nouvel album, il y a de tout. Durant 15 bonnes minutes nous avons pu décompresser grâce aux ballades et à l’incontournable In This River pendant laquelle des portraits de Dimebag Darell ont recouvert les amplis. Le moment est touchant si ce n’est les quelques crachats du piano probablement dus à une prise jack défectueuse. On peut noter que Zakk était au piano et qu’il a laissé la vedette du solo à Dario, preuve que le bonhomme tient en très haute estime les membres de son équipe. Une fois le plein de ballades effectué, retour de la castagne et sans plus tarder le public se réveille comme s’il avait pris un sceau de bière sur la tête. La fête continue jusqu’à 23heures, moment terrible où les lumières se rallument et la réalité reprend le dessus.
Le set est parfait, le show maîtrisé, le public comblé, la soirée réussie. Tant sur le fond que sur la forme, tout est pertinent et réalisé avec brio. Une fois n’est pas coutume, Zakk nous prouve qu’il est la terreur des professeurs de musique car si ça continue, ils vont continuer encore longtemps à entendre des boutonneux en mal de sensations fortes dire avec des étoiles dans les yeux « un jour je veux être comme Zakk Wylde ! » Calme-toi petit, des comme lui il n’y en à pas deux. Et c’est très bien comme ça.
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